Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Vijh R, Ghafari C, Hayden A, Schwandt M, Sekirov I, Morshed M, Levett P, Krajden M, Boraston S, Daly P, Lysyshyn M, Harding J, Mclennan M, Chahil N, Mak A, Mckee G. Serological survey following SARS-COV-2 outbreaks at long-term care facilities in metro Vancouver, British Columbia: Implications for outbreak management and infection control policies. Am J Infect Control. Mai 2021;49(5):649-52. doi: 10.1016/j.ajic.2020.10.009.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Dans une récente publication de l’American Journal of Infection Control, le Dr Mel Krajden, membre de l’équipe de direction du GTIC, et ses collègues de la Colombie-Britannique ont réalisé un sondage sérologique auprès des résidents et du personnel de deux établissements de soins de longue durée après des éclosions. Ils ont découvert que les personnes qui avaient déjà reçu un résultat positif au test RT-PCR (amplification en chaîne par polymérase après transcription inverse; écouvillon nasal) du SRAS-CoV-2 ont ensuite obtenu un résultat positif aux anticorps à partir d’un échantillon de sang, démontrant qu’un plus grand nombre de personnes ont pu être infectées par la maladie qu’on l’avait anticipé. Ces observations sont importantes, car elles peuvent orienter des réponses rapides, mais efficaces lors d’éclosions de COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée.

Faits saillants

  • Chez les personnes ayant obtenu un résultat négatif au RT-PCR ou n’ayant pas obtenu de test diagnostique du SRAS-CoV-2, celles qui se sont plaintes de myalgies (douleurs et courbatures musculaires), de céphalées et de pertes d’appétit ont obtenu un test positif à un test sérologique de la COVID-19.
  • Les cas symptomatiques évalués selon la définition de cas probable des Centers for Disease Control des États-Unis étaient plus souvent associés à la séropositivité que ceux évalués au moyen des définitions de cas du Canada, de l’Europe et de l’Organisation mondiale de la Santé.
  • Une définition de cas plus vaste, comportant un seuil de symptômes faible, dans les établissements de soins de longue durée, serait efficace pour envisager l’isolement du personnel et des résidents symptomatiques.
  • Le personnel et les résidents symptomatiques devraient être soumis à des tests sérologiques, malgré plusieurs tests négatifs à la COVID-19.

 

Les établissements de soins de longue durée ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19. Le temps presse lorsqu’on cherche à contrôler une éclosion de COVID-19, car les résidents de ces établissements sont extrêmement vulnérables. Les auteurs de cette étude, qui travaillent au British Columbia Centre for Disease Control, à l’autorité sanitaire de la Colombie-Britannique et à l’Université de la Colombie-Britannique, se sont attachés à évaluer le nombre de résidents et de membres du personnel infectés par le SRAS-CoV-2 en comparant les résultats des RT-PCR par écouvillons nasopharyngés aux résultats des tests sérologiques. De plus, puisque les écouvillons nasopharyngés ne sont pas toujours disponibles ou effectués rapidement et que les définitions de cas sont utilisées pour atténuer le risque, cette étude visait à évaluer les définitions de cas à jour de la COVID-19, puisque les personnes âgées n’éprouvent pas toujours les symptômes classiques attendus.

Les auteurs ont découvert que 39 % des participants obtenaient un résultat positif au SRAS-CoV-2 par prise de sang après un résultat négatif à l’écouvillon nasopharyngé ou en l’absence de tests antérieurs. Les myalgies (douleurs et courbatures), les céphalées et la perte d’appétit étaient souvent liées à des tests d’anticorps positifs. Ainsi, des cas positifs à la COVID-19 ne sont pas décelés par RT-PCR, peut-être à cause de symptômes qui ne correspondent pas à la définition de cas anticipée. Souvent, ces participants avaient obtenu au moins trois résultats négatifs aux écouvillons nasopharyngés.

Les auteurs suggèrent d’adopter une définition de cas plus vaste, comportant un seuil de symptômes bas, dans les établissements de soins de longue durée, lorsqu’il est question de mettre le personnel et les résidents symptomatiques en isolement. De plus, le personnel et les résidents symptomatiques qui obtiennent plusieurs résultats négatifs à la COVID-19 devraient être soumis à un test sérologique. Ces observations ont des conséquences pour l’avenir, car les intervenants du milieu de la santé et du contrôle des infections pourraient avoir besoin de modifier leurs critères d’inclusion lors des éclosions.