Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Reyes Domingo F, Waddell LA, Cheung AM, Cooper CL, Belcourt VJ, Zuckermann AME, Corrin T, Ahmad R, Boland L, Laprise C, Idzerda L, Khan A, Jaramillo Garcia A. Prevalence of long-term effects in individuals diagnosed with COVID-19: a living systematic review. Le 6 juin 2021. doi : 10.1101/2021.06.03.21258317.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Un groupe de chercheurs, y compris la Dre Angela Cheung, financée par le GTIC, a réalisé une analyse systématique pour observer la prévalence des symptômes post-COVID-19 à court terme (de quatre à 12 semaines après un diagnostic de COVID-19) et à long terme (plus de 12 semaines après le diagnostic). Dans cette prépublication, qui n’a donc pas encore été approuvée par un comité de lecture, les chercheurs indiquent que la plupart des patients ayant souffert d’une COVID-19 confirmée continuent d’éprouver au moins un symptôme à court terme (83 %) et à long terme (56 %) après le diagnostic initial. Cette constatation a des conséquences importantes sur le soutien que pourront apporter les systèmes de santé mondiaux et les organisations sanitaires nationales et internationales aux personnes éprouvant des symptômes post-COVID-19.

Appelée COVID au long cours, COVID longue, état post-COVID, syndrome de COVID chronique et séquelles post-aiguës de l’infection par le SRAS-CoV-2, cette affection désigne la présence de divers symptômes après la guérison de la phase aiguë de l’infection par le SRAS-CoV-2. À l’amorce de la deuxième année de la pandémie, de plus en plus de recherches sont réalisées sur les affections post-COVID-19, afin de mieux en comprendre le fardeau. C’est important à la fois à court terme (de quatre à 12 semaines après la COVID-19) et à long terme (plus de 12 semaines après la COVID-19), afin d’anticiper et de planifier les programmes de santé et l’attribution des ressources nécessaires pour soutenir les survivants.

Faits saillants

  • Au total, 83 % des patients atteints d’une COVID-19 confirmée en laboratoire ont continué d’éprouver au moins un symptôme à court terme, et 56 %, au moins un symptôme à long terme.
  • Les symptômes les plus prévalents à court terme (de quatre à 12 semaines après le diagnostic) étaient la fatigue, la douleur ou l’inconfort généralisé, l’essoufflement, les troubles du sommeil, l’anxiété et la toux. À court terme, plus de la moitié des personnes touchées ont déclaré se sentir malades ou ne pas avoir recouvré leur santé d’avant la COVID.
  • La fatigue, la douleur généralisée ou l’inconfort et les troubles du sommeil étaient les symptômes les plus prévalents à long terme (plus de 12 semaines après le diagnostic). Ainsi, 42 % des personnes faisant partie de la catégorie à long terme ont déclaré ressentir une diminution de leur fonctionnement pulmonaire par rapport à leur état d’avant la COVID.

 

Trente-six études respectaient les critères d’inclusion de l’analyse systématique. La plupart (28) incluaient des données sur les personnes atteintes d’une COVID-19 confirmée en laboratoire, et huit, des données sur des personnes qui avaient reçu un diagnostic clinique de COVID-19. La majorité des études avaient été réalisées en Europe (57 %). Dans l’ensemble, plus de 100 symptômes étaient attribués à la COVID longue.

Chez les patients faisant partie de la catégorie à long terme, les symptômes les plus prévalents étaient la fatigue, la douleur ou l’inconfort généralisé et les troubles du sommeil. L’anxiété, la dépression, l’état de stress post-traumatique, l’essoufflement et la perte de cheveux suivaient, pour une prévalence d’environ 22 % à 23 % à l’égard de chacun des symptômes au sein de la population à l’étude. Fait important, la principale complication clinique de la COVID-19 aiguë était la perturbation non résolue du fonctionnement pulmonaire (42 %). En effet, un grand nombre de patients n’avait pas été en mesure de reprendre le travail après un diagnostic de COVID-19 en raison des symptômes continus, même après s’être rétabli de l’infection aiguë.

Au 16e mois de cette pandémie toujours en évolution, les chercheurs font encore des découvertes au sujet du nouveau SRAS-CoV-2 et commencent à peine à effleurer la surface des affections post-COVID-19. Les auteurs remarquent que la plupart des études de cette analyse systématique portaient sur des adultes qui pouvaient avoir éprouvé des symptômes assez graves pour être hospitalisés. On possède moins de données sur les enfants et sur les personnes dont la COVID-19 était légère ou asymptomatique. Il est également à souligner que les études longitudinales auprès de survivants ne font que commencer. Les recherches se poursuivent pour mieux comprendre le fardeau et les répercussions sociales et économiques des affections post-COVID-19. C’est un secteur de recherche important et en croissance, car le système de santé aura besoin de ces données pour mettre au point des interventions et des programmes en mesure de soutenir les patients atteints de la COVID au long cours.