Des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill et de l’Université McGill, qui sont également des conseillers scientifiques du GTIC, ont dirigé une étude dans laquelle ils ont évalué de multiples dosages pour déceler les anticorps en mesure de neutraliser le virus SARS-CoV-2. La prépublication, réalisée en collaboration avec le Laboratoire national de microbiologie, Héma-Québec et le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, a été financée partiellement par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 et les Instituts de recherche en santé du Canada.

La protéine spiculaire du SARS-CoV-2 facilite la pénétration du virus dans les cellules humaines. La région du spicule qui se lie au récepteur cellulaire pour déclencher la pénétration du virus se nomme domaine de liaison au récepteur (ou RBD). Certains anticorps produits en réponse à l’infection par le SARS-CoV-2 ou à la vaccination ont plus d’effets que d’autres. Des anticorps importants, les anticorps neutralisants, peuvent se lier à la région spiculaire du RBD et l’empêcher de se fixer au récepteur humain, évitant ainsi de nouvelles infections. Puisque des taux élevés de ces anticorps constituent une mesure de protection indirecte, il est impératif de produire des dosages en mesure de les déceler avec rapidité et fiabilité.

Les dosages de neutralisation classiques comportent quelques inconvénients : ils sont exécutés à partir du virus vivant, sont chronophages et doivent être effectués en petit nombre. D’autres dosages, mis au point pour vaincre ces limites, reposent sur la liaison entre le RBD du spicule et le récepteur cellulaire. Ces dosages de neutralisation de substitution mesurent la perte de liaison entre ces deux protéines lorsqu’elles sont en contact avec les anticorps de séroneutralisation. L’équipe de recherche a évalué la trousse de détection de neutralisation des anticorps de SARS-CoV-2 cPass de Genscript (cPass). Selon de nombreux rapports, les taux d’anticorps neutralisants sont corrélés avec les taux d’anticorps orientés vers la région même du RBD (puisque bon nombre sont bel et bien neutralisants). Par conséquent, des dosages ELISA sans blocage qui détectent les anticorps contre le RBD ont également été inclus dans le groupe comparatif.

Lorsqu’il était comparé directement aux dosages ELISA anti-RBD, le cPass obtenait un rendement équivalent. Les deux techniques ont donné des résultats très semblables par rapport aux dosages de neutralisation classiques, particulièrement en présence de taux élevés d’anticorps de neutralisation dans les échantillons. Les auteurs ont conclu que le cPass avait une faible valeur ajoutée par rapport au dosage ELISA anti-RBD moins coûteux qui mesure les IgG. Enfin, la quantité d’anticorps nécessaires pour conférer une protection n’a pas encore été déterminée.

 

Lisez la prépublication, en anglais, ici : www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.01.23.21250325v2.full.pdf