Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Son K, Jamil R, Chowdhury A, Mukherjee M, Venegas C, Miyasaki K, Zhang K, Patel Z, Salter B, Yuen ACY, Lau KS, Cowbrough B, Radford K, Huang C, Kjarsgaard M, Dvorkin-Gheva A, Smith J, Li QZ, Waserman S, Ryerson CJ, Nair P, Ho T, Balakrishnan N, Nazy I, Bowdish DME, Svenningsen S, Carlsten C, Mukherjee M. Circulating Antinuclear Autoantibodies in COVID-19 Survivors Predict Long-COVID Symptoms. Eur Respir J, 2022:2200970; doi : 10.1183/13993003.00970-2022.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC et les Instituts de recherche en santé du Canada et dirigée par la Dre Manali Mukherjee de l’Université McMaster révèle deux choses : chez la plupart des gens qui éprouvent des symptômes persistants de COVID-19, la COVID longue n’est pas permanente, et il existe peut-être un lien entre la COVID longue et les maladies auto-immunes. Les résultats sont publiés dans la revue European Respiratory Journal.

Faits saillants

  • Même si 75 % des personnes atteintes de la COVID-19 s’étaient rétablies 12 mois après avoir contracté le virus, 25 % conservaient au moins l’un des principaux symptômes : la toux, la fatigue ou l’essoufflement.
  • Les patients atteints de symptômes persistants possédaient des anticorps associés aux maladies auto-immunes et des taux élevés de cytokines, responsables de l’inflammation.
  • Près de 80 % des patients atteints de la COVID-19 possédaient au moins deux de ces anticorps dans le sang six mois après avoir été infectés. Cette proportion avait reculé à 41 % au bout d’un an.
  • Chez les patients qui s’étaient rétablis, la diminution des autoanticorps et des cytokines était accompagnée d’une atténuation des symptômes. Les personnes qui possédaient un taux élevé d’anticorps et de cytokine au bout d’un an étaient celles chez qui ces symptômes persistaient.
  • Les patients atteints d’une COVID-19 plus grave acquéraient une réponse auto-immune plus forte qui était évidente trois mois après leur rétablissement de la COVID-19. La plupart des volontaires en bonne santé ne présentaient pas de signes de ces autoanticorps dans le sang. Chez les personnes qui avaient souffert d’une infection respiratoire autre que la COVID-19, les taux de ces anticorps étaient comparativement faibles.
  • Pour la plupart des patients à l’étude, même s’ils possédaient des autoanticorps peu après leur infection, les symptômes avaient disparu au bout de 12 mois. Cependant, chez certains patients, les autoanticorps persistaient et pouvaient nécessiter une assistance clinique.

Des adultes consentants qui avaient obtenu un résultat positif au test PCR du SRAS-CoV-2 et n’avaient pas reçu de diagnostic de maladie auto-immune auparavant ont été recrutés après une autodéclaration communautaire ou avoir été dirigés par des médecins et dans le cadre de leur suivi dans une aile d’hospitalisation ou en milieu ambulatoire après leur congé entre août 2020 et septembre 2021 au St. Joseph’s Healthcare Hamilton, au Vancouver General Hospital et au St. Paul’s Hospital de Vancouver. Des 106 participants, 26 se sont rétablis de la COVID-19 à la maison, 35 ont été admis en soins intensifs et 45 ont été hospitalisés, mais n’ont pas été admis en soins intensifs.

Les patients atteints de la COVID-19 ont été comparés à d’autres adultes atteints d’une infection respiratoire aux symptômes conformes à la COVID-19, mais qui n’étaient pas séropositifs de un à trois mois après s’être rétablis de leur infection ou de leurs symptômes.

La Dre Mukherjee conseille aux patients éprouvant des symptômes de COVID longue de consulter un rhumatologue plutôt qu’un pneumologue ou un infectiologue, car c’est un spécialiste des maladies auto-immunes qui peut mieux évaluer l’évolution de complications rhumatologiques et la nécessité d’intervenir rapidement.