Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Huynh A, Kelton JG, Arnold DM, Daka M, Nazy I. Antibody epitopes in vaccine-induced immune thrombotic thrombocytopenia. Nature (2021). https://doi.org/10.1038/s41586-021-03744-4

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Dans leur travail financé par le GTIC, des chercheurs de l’Université McMaster dont fait partie le Pr Ishac Nazy ont découvert le mécanisme responsable des événements indésirables entraînant la formation de caillots sanguins associés aux vaccins à adénovirus contre la COVID-19. Au Canada, cette réaction a été signalée dans un cas sur 60 000 personnes ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca. Cette publication de Nature décrit la manière dont les anticorps inhabituels stimulés par le vaccin se fixent à des composants des plaquettes qui déclenchent la formation de caillots. Ces observations favorisent l’amélioration du diagnostic et du traitement des personnes atteintes de ce trouble de la coagulation tout en enrichissant les publications visant à créer des vaccins plus sécuritaires à l’avenir.

Les vaccins à adénovirus contre la COVID-19, soit ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson, sont associés à un trouble de la coagulation connu sous le nom de thrombopénie immunitaire thrombotique induite par un vaccin (TITIV). Les dosages rapides actuels pour dépister ce trouble donnent de nombreux résultats faussement négatifs et font appel à des méthodologies chronophages.

Faits saillants

  • Les chercheurs ont étudié des échantillons prélevés auprès de cinq patients atteints d’une TITIV, qui étaient âgés de 35 à 72 ans et avaient reçu le vaccin d’AstraZeneca ou le vaccin Covishield de 14 à 40 jours avant l’apparition d’un trouble de la coagulation (thrombopénie et thrombose).
  • Les échantillons ont révélé que les anticorps étaient liés à la protéine plaquettaire du nom de facteur plaquettaire 4 (FP4) dans une orientation particulière, qui permettait à d’autres anticorps et plaquettes de se regrouper et d’ainsi déclencher la cascade de la coagulation.
  • Cette orientation de liaison particulière et unique explique également l’échec fréquent des dosages de compétition rapides. En effet, ces anticorps situés dans une orientation particulière ne sont pas reconnus par l’anticorps de contrôle interne utilisé dans le dosage, qui se lie à une région différente. Cette information pourrait être utile pour améliorer les tests diagnostiques.

Malgré cet effet secondaire rare, les vaccins à vecteur viral demeurent une méthode efficace de conférer une protection contre la COVID-19.