Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Xia Y, Ma H, Moloney G, García HAV, Sirski M, Janjua NZ, Vickers D, Williamson T, Katz A, Yiu K, Kustra R, Buckeridge DL, Brisson M, Baral SD, Mishra S et Maheu-Giroux M. Geographic concentration of SARS-CoV-2 cases by social determinants of health in metropolitan areas in Canada: a cross-sectional study. CMAJ. 2022; 14 février. 194:E195-204. DOI : https://doi.org/10.1503/cmaj.211249.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Dans le cadre d’une étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal, des experts du GTIC, le Dr David Buckeridge et le Pr Mathieu Maheu-Giroux, de l’Université McGill, ainsi que la Dre Sharmistha Mishra, de l’Université de Toronto, ont utilisé les données de surveillance de la COVID-19 pour la période du 23 janvier 2020 au 28 février 2021 pour cerner les déterminants sociaux de la santé pertinents – les facteurs n’étant pas strictement médicaux qui ont une incidence sur la santé – dans des régions métropolitaines du Canada. Dans toutes les études visées par l’étude, les cas de COVID-19 étaient concentrés de façon disproportionnée dans des secteurs à faible revenu, où une plus grande proportion de la population habite dans des habitations à forte densité, où le niveau de scolarité est plus faible, où la proportion de minorités visibles est plus élevée, où habitent plus d’immigrants arrivés récemment et où la concentration de personnes considérées comme des travailleurs essentiels pendant la pandémie est plus élevée. Les connaissances acquises grâce à cette étude peuvent contribuer à une meilleure allocation des ressources, à l’élaboration de politiques sur mesure et à la mise en œuvre de stratégies adaptées au contexte pour freiner la transmission locale de façon plus efficace et plus rentable.

Les données étudiées portaient sur 16 villes de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l’Ontario et du Québec, représentant 81 % des cas de COVID-19 au Canada. L’étude était axée sur la dynamique de transmission communautaire.

Principales conclusions

  • Les taux d’infection plus élevés étaient souvent associés aux facteurs suivants :
    1. Faible revenu (définition différente selon la province)
    2. Emploi de travailleur essentiel (non compatible avec le télétravail)
    3. Niveau d’instruction inférieur (moins qu’un diplôme d’études secondaires ou un certificat)

Un faible niveau de scolarité était aussi associé à un accès plus difficile à des renseignements sur la santé et à des soins de santé.

  • Le fait de vivre dans un ménage à forte densité (plus de 2 personnes par chambre) représentait un obstacle à la distanciation physique et à une quarantaine ou à un isolement efficaces. D’ailleurs, ce facteur était souvent en corrélation avec un faible revenu et un faible niveau de scolarité, ainsi qu’avec un emploi dans les services essentiels.
  • Les pourcentages de cas de COVID-19 étaient plus élevés dans les communautés racisées et les quartiers présentant une plus grande diversité. Cette observation, qui a été faite dans de nombreux pays, est le reflet des répercussions du racisme systémique, qui comprennent les risques découlant de l’exposition professionnelle, les obstacles à la prévention et la difficulté d’accéder aux conditions d’un isolement efficace.

Les chercheurs en viennent à la conclusion qu’en faisant ressortir des tendances propres aux villes qui établissent une corrélation entre les cas de COVID-19 et les inégalités, il pourrait être possible d’orienter les interventions locales pour contrer les éclosions. Cela pourrait entraîner une allocation plus équitable des ressources et favoriser l’accès aux mesures d’intervention, grâce à une offre de services qui répondrait aux besoins des communautés où les risques sont disproportionnés. Une telle approche pourrait prendre encore plus d’importance dans les situations où il faudrait répondre aux besoins des populations comptant un nombre disproportionné de personnes non vaccinées. L’allocation des ressources et des services en fonction des priorités géographiques, en tenant compte des facteurs locaux d’inégalité des risques d’infection et de transmission de la COVID-19, représente une voie d’avenir pour les interventions en santé publique.