Une étude menée par le Pr Andrew Costa (McMaster University) et le Dr Jeffrey Kwong (Université de Toronto), des experts affiliés au GTIC, consistait à évaluer l’ampleur de la diminution de l’immunité chez les résidents de milieux de SLD en Ontario. L’étude a permis de confirmer que l’efficacité d’une quatrième dose d’un vaccin à ARNm était plus élevée 84 jours ou moins après l’administration de la dose de rappel (50 % contre l’infection, 70 % contre l’infection symptomatique et 80 % contre l’hospitalisation ou le décès). Les chercheurs ont également quantifié l’efficacité supplémentaire de la protection conférée par une quatrième dose par rapport à une troisième dose (datant de plus de 84 jours) – appelée « efficacité marginale ». Selon les résultats, une quatrième dose (reçue 84 jours ou moins après le dépistage) était plus efficace de 23 % contre l’infection, de 36 % contre l’infection symptomatique et de 37 % contre l’hospitalisation ou le décès comparativement à trois doses seulement. Cependant, l’efficacité d’une quatrième dose de vaccin diminuait de façon significative, jusqu’à devenir négligeable contre l’infection après 112 à 139 jours (  3,5 à 4,5 mois) et contre l’hospitalisation ou le décès après 168 jours ( 5,5 mois)(2).

L’efficacité vaccinale en présence de l’immunité hybride

Une autre étude en prépublication, n’ayant donc pas encore été révisée par un comité de lecture, portait sur l’efficacité d’une quatrième dose tout en tenant compte de l’immunité hybride. Les Drs Gaston De Serres (Institut national de santé publique du Québec) et Danuta Skowronski (BC Centre for Disease Control), des experts affiliés au GTIC, ont démontré que l’immunité hybride réduisait le risque d’hospitalisation d’au moins 90 % tout au long de la vague Omicron et que l’immunité acquise à la suite d’une infection stabilisait les effets des doses de vaccin supplémentaires. Autrement dit, la protection conférée par l’immunité hybride avec une quatrième dose de vaccin n’était pas significativement différente de celle conférée par trois doses seulement. En outre, quand l’infection était causée par un sous-variant d’Omicron, la protection hybride demeurait stable pendant au moins huit mois après le dernier événement immunologique (vaccination ou infection)(3).

La conception des deux études (Kwong/Costa et De Serres/Skowronski) était similaire : la première portait sur des résidents de milieux de SLD de plus de 60 ans ayant obtenu un résultat positif pour le SRAS-CoV-2 en Ontario entre décembre 2021 et août 2022, tandis que la seconde portait sur des adultes de plus de 60 ans symptomatiques ayant obtenu un résultat positif pour le SRAS-CoV-2 au Québec entre décembre 2021 et novembre 2022. Les groupes témoins étaient formés de participants ayant reçu un résultat négatif. Dans les deux études, le risque d’issues liées à la COVID-19 (infection, hospitalisation ou décès) a été comparé en fonction du nombre de doses reçues et/ou des antécédents d’infection des participants.

Par conséquent, les recherches les plus récentes sur l’immunité acquise par la vaccination contre la COVID-19 démontrent que les personnes âgées ayant déjà contracté une infection sont bien protégées contre la maladie grave, et ce, pour une longue période, et même contre les derniers sous-variants d’Omicron en circulation. Selon ces résultats, les recommandations relatives aux doses de rappel devraient ainsi tenir compte des antécédents d’infection au SRAS-CoV-2. La priorité devrait donc être accordée aux personnes n’ayant jamais été infectées, ce qui équivalait encore à la moitié de la population d’aînés du Canada l’automne dernier.

Pour en savoir davantage sur les plus récents vaccins bivalents autorisés à titre de dose de rappel, consultez notre Foire aux questions.

Références

  1. Grewal R, Nguyen L, Buchan SA, Wilson SE, Costa AP, Kwong JC. Effectiveness and Duration of Protection of a Fourth Dose of COVID-19 mRNA Vaccine among Long-Term Care Residents in Ontario, Canada. The Journal of Infectious Diseases. 2022 DOI : 1093/infdis/jiac468
  2. Carazo S, Skowronski DM, Brisson M, Sauvageau C, Brousseau N, Fafard J, Gilca R, Talbot D, Ouakki M, Febriani Y, Deceuninck G, De Wals P, De Serres G. Prior infection- and/or vaccine-induced protection against Omicron BA.1, BA.2 and BA.4/BA.5-related hospitalisations in older adults: a test-negative case-control study in Quebec, Canada. medRxiv. 2022 DOI : 1101/2022.12.21.22283740