Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Bastard P, …, [Vinh DC] …, et al. Autoantibodies neutralizing type I IFNs are present in ~4% of uninfected individuals over 70 years old and account for ~20% of COVID-19 deaths. Sci Immunol. Le 19 août 2021;6(62):eabl4340. doi : 10.1126/sciimmunol.abl4340. PMID : 34413139.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

L’effort coopératif de plus de 150 chercheurs de plus de 20 pays, incluant le Dr Donald Vinh, un chercheur financé par le GTIC qui travaille au Centre universitaire de santé McGill et à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, a permis de déceler la prévalence étonnamment élevée d’un type d’anticorps lié aux issues fatales de la COVID-19. Ces autoanticorps, c’est-à-dire des anticorps qui ciblent par erreur les tissus ou les protéines de leur propre organisme, bloquent un élément essentiel de la réponse immunitaire antivirale. Dans un récent article de Science Immunology, les chercheurs déclarent que ces anticorps rebelles, neutralisateurs de l’infection de type 1, étaient présents chez près de 20 % de tous les patients décédés, mais pas chez ceux qui avaient été atteints d’une infection asymptomatique.

Faits saillants

  • Ce type d’autoanticorps est naturellement présent chez les personnes en santé, même en l’absence d’infection par le SRAS-CoV-2, mais est plus courant chez les personnes de plus de 80 ans.
  • Les autoanticorps sont présents chez 0,2 % à 1 % des personnes de moins de 70 ans, 1 % à 2 % de celles de 70 à 79 ans, et 3 % à 6 % de celles de plus de 80 ans.
  • Ces autoanticorps étaient présents chez plus de 10 % de tous les patients atteints d’une pneumonie grave causée par la COVID-19, chez 20 % des patients de plus de 80 ans atteints d’une COVID-19 grave et chez 18 % de tous les patients décédés. En comparaison, ils n’étaient pas observés chez les sujets atteints d’une infection asymptomatique.

La présence de ces autoanticorps à l’interféron de type 1 peut expliquer en partie la gravité très variable de la COVID-19 chez les personnes âgées. Les chercheurs avancent aussi que certaines personnes peuvent être génétiquement prédisposées à produire des anticorps. De plus, la présence plus courante de ces anticorps rebelles chez les hommes que chez les femmes pourrait expliquer pourquoi la COVID-19 semble plus grave chez les hommes.

Par ailleurs, la détection des autoanticorps pourrait avoir des conséquences sur le moment du traitement et de la vaccination. Il est relativement facile et peu coûteux d’effectuer des tests visant à déceler la présence de ces anticorps, et leur présence peut aider les cliniciens à déterminer les patients qui peuvent profiter d’un traitement plus précoce ou d’une hospitalisation, de même qu’à établir si certains traitements antiviraux peuvent stimuler leurs réponses immunitaires affaiblies.