Cette synthèse de données probantes a été compilée par des membres du secrétariat du GTIC et ne représente pas nécessairement l’opinion de tous les membres du GTIC.

Par Mercedes Yanes Lane

Non, les pandémies ne sont pas éternelles. Dans cet article d’Immunity, les auteurs décrivent les mesures épidémiologiques et immunologiques qui sous-tendent la transition d’une situation pandémique à une situation endémique. Des mesures comme l’efficacité immunitaire, la prévalence de la maladie, sa gravité et la répartition selon l’âge contribuent toutes à la transition vers une situation endémique.

Une maladie est endémique lorsque le nombre de cas dans une population se stabilise et n’entraîne plus d’augmentations rapides ou de pics d’infection. Ce phénomène se produit généralement lorsque le taux d’immunité d’une population est assez élevé pour que la transmission diminue. Si l’immunité confère une protection permanente contre l’infection, la vaccination généralisée peut produire une immunité suffisante en population pour éliminer la maladie. Cependant, si l’immunité diminue au fil du temps, la maladie peut devenir endémique. Cette phase se caractérise par un équilibre entre a) les personnes qui se font vacciner et b) les nouveau-nés (qui ne sont pas encore vaccinés et sont donc susceptibles), les personnes non vaccinées et l’atténuation de l’immunité chez les personnes immunisées auparavant. Il est important de souligner que l’efficacité de la réponse immunitaire à une infection constitue un élément clé de la phase endémique.

L’efficacité de la réponse immunitaire au SRAS-CoV-2

  • L’efficacité immunitaire englobe la réduction du risque d’infection, l’infectiosité (la facilité avec laquelle la maladie est transmise par une personne infectée) et la gravité de la maladie.
  • La vaccination et une infection antérieure confèrent des taux élevés d’efficacité immunitaire.
  • L’immunité au SRAS-CoV-2 diminue au fil du temps.
  • Selon les études de réinfection, les personnes peuvent être infectées et contracter la maladie plus d’une fois, mais les infections subséquentes ont tendance à être bénignes. Ainsi, l’immunité qui confère une protection contre l’infection diminue plus rapidement que celle qui assure une protection contre une maladie grave.

Le temps qu’il faudra pour que le SRAS-CoV-2 atteigne la phase endémique dépend de facteurs comme le taux de reproduction effectif du virus (c’est-à-dire le nombre d’infections dérivées d’un cas), l’adoption et l’efficacité des vaccins ainsi que le rythme d’atténuation de l’immunité. La gravité des cas pendant la phase endémique dépend de la répartition des cas selon l’âge et de la vitesse à laquelle la protection contre l’infection faiblit. Si la plupart des infections primaires se manifestent chez les enfants, qui forment un groupe d’âge qui a tendance à éprouver des formes légères de la maladie, il est peu probable que les cas primaires contribuent à la gravité de la maladie. Toutefois, si la protection contre l’infection diminue conjointement avec la protection contre la gravité de la maladie, des réinfections graves peuvent survenir.

Dans le cas du SRAS-CoV-2, l’immunité consécutive aux vaccins et à l’infection ne semble pas produire d’immunité permanente en mesure de bloquer la transmission de la maladie. L’immunité en population n’est peut-être que transitoire, ce qui fait que le SRAS-CoV-2 suit probablement une trajectoire vers l’endémicité.

Antia R, Halloran ME. Transition to endemicity: Understanding COVID-19, Immunity (2021). Immunity Le 24 septembre 2021. doi : 10.1016/j.immuni.2021.09.019