Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Hegazy N, Cowan A, D’Aoust PM, Mercier É, Towhid ST, Jia JJ, Wan S, Zhang Z, Kabir MP, Fang W, Graber TE, MacKenzie AE, Guilherme S, Delatolla R. Understanding the dynamic relation between wastewater SARS-CoV-2 signal and clinical metrics throughout the pandemic. Sci Total Environ. Le 20 décembre 2022;853:158458. doi : 10.1016/j.scitotenv.2022.158458.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC et publiée dans la revue Science of the Total Environment, la surveillance du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées pourrait déterminer l’incidence de la maladie et en prédire le fardeau à diverses phases de la pandémie. De plus, lors d’éventuelles campagnes de vaccination saisonnière contre le SRAS-CoV-2 et les variants émergents, cette surveillance devrait fournir une indication modérée de l’incidence de COVID-19 et une forte indication du fardeau de la maladie dans la communauté. Cette étude était dirigée par le Pr Robert Delatolla, de l’Université d’Ottawa, et le financement du GTIC était attribué à la Dre Sharon Strauss, de l’Université de Toronto.

Faits saillants

  • Avant les campagnes mondiales de vaccination de masse et pendant la propagation de la souche sauvage du SRAS-CoV-2 et du variant préoccupant (VOC) Alpha, la mesure du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées était un important indicateur à la fois de l’incidenceNombre de nouveaux cas diagnostiqués et du fardeau de la COVID-19 dans la populationRépercussions d’un problème de santé mesuré par des indicateurs comme les coûts, les nouvelles admissions à l’hôpital, les admissions en soins intensifs et les décès.
  • Puisque le taux de personnes ayant reçu deux doses de vaccin a augmenté pendant la propagation du VOC Delta entre juillet et décembre 2021, la corrélation entre les signaux donnés par les eaux usées et l’incidence de COVID-19 dans la communauté s’est affaiblie. On constate tout de même une forte corrélation entre la surveillance des eaux usées et les mesures cliniques indicatrices du fardeau de la maladie (nouvelles admissions hospitalières, admissions en soins intensifs et décès).
  • À l’apparition de la sous-lignée BA.1 du VOC Omicron de décembre 2021 à mars 2022, les eaux usées sont redevenues un fort indicateur de l’incidence et du fardeau de la maladie. En effet, la population était moins immunisée contre une infection récente, le variant Omicron échappait à l’immunité conférée par le vaccin et l’efficacité vaccinale s’atténuait.
  • Puisque la population avait acquis une plus grande immunité produite par l’infection et conférée par la vaccination peu avant l’apparition de la sous-lignée BA.2 du VOC Omicron à la mi-mars 2022, les eaux usées se sont révélées un puissant indicateur de l’incidence tout autant que du fardeau de la maladie.
  • À l’avenir, la surveillance des eaux usées devrait fournir une indication modérée de l’incidence et une forte indication du fardeau de la maladie dans les communautés lors d’éventuelles campagnes de vaccination saisonnière.

Il est démontré que la surveillance des eaux usées est un outil fiable et complémentaire de la surveillance de l’incidence de la maladie en population. Il est désormais évident que le ratio entre l’hospitalisation et les signaux transmis par les eaux usées peut être un bon indicateur de la virulence du VOC lorsque les tests cliniques ne sont pas généralisés. Dans l’ensemble, la surveillance des eaux usées peut fournir de l’information aux décideurs de la santé publique tant à l’égard de l’incidence que du fardeau de la maladie.