Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Nayyerabadi M, Fourcade L, Joshi SA, Chandrasekaran P, Chakravarti A, Massé C, Paul ML, Houle J, Boubekeur AM, DuSablon C, Boudreau V, Bovan D, Darbinian E, Coleman EA, Vinci S, Routy JP, Hétu PO, Poudrier J, Falcone EL. Vaccination after developing long COVID: impact on clinical presentation, viral persistence and immune responses. Int J Infect Dis. Le 15 septembre 2023:S1201-9712(23)00720-8. doi : 10.1016/j.ijid.2023.09.006.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude du GTIC publiée dans l’International Journal of Infectious Diseases a évalué si le vaccin contre la COVID-19 administré aux personnes ayant une affection post-COVID-19 (APC), qu’on appelle également COVID longue, pouvait influer sur leurs symptômes, leur réponse immunitaire et leur persistance virale. L’étude a établi que des réponses pro-inflammatoires élevées étaient associées à des symptômes de COVID longue, mais que la vaccination contribuait à atténuer ces symptômes, peut-être en abaissant l’inflammation systémique. La vaccination ne réduisait toutefois pas la persistance des produits viraux (attribuables au virus) susceptibles de contribuer à perpétuer l’inflammation par des monocytes non classiquesGlobules blancs qui ont un comportement pro-inflammatoire et sécrètent des cytokines inflammatoires en réponse à l’infection. Cette étude était dirigée par la Dre Emilia Liana Falcone du Centre de recherche en immunité, inflammation et maladies infectieuses de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et de l’Université de Montréal.

Au total, 83 participants qui avaient déjà été infectés par le SRAS -CoV-2 et qui avaient reçu un diagnostic d’APC ou de « COVID longue » (selon la définition de cas clinique de l’OMS) ont été recrutés pour cette étude. Ils avaient de 18 à 100 ans et s’étaient eux-mêmes proposés ou avaient été recrutés par un dispensateur de soins entre le 12 février et le 8 septembre 2021. Des 83 participants, 44 n’avaient pas été vaccinés lors de la première rencontre de l’étude. Ils ont été comparés à ceux qui avaient reçu une ou deux doses de vaccin, et la réponse à la vaccination de 39 d’entre eux a été évaluée.

Faits saillants

  • Les participants ont été interrogés quant à la présence de 49 signes et symptômes associés à la COVID longue à chaque rencontre de l’étude. Les cinq principaux symptômes déclarés étaient la fatigue (81,9 %), les problèmes de concentration (47,0 %), les problèmes de mémoire (39,8 %), les céphalées (32,5 %) et l’essoufflement (31,3 %).
  • La vaccination contre la COVID-19 réduisait le nombre de symptômes des participants et entraînait une importante diminution des systèmes organiques touchés. Les symptômes de COVID longue ne diminuaient pas autant chez les personnes qui n’avaient pas encore été vaccinées.
  • Au fil du temps, chez l’ensemble des 83 participants, 77,8 % ont déclaré avoir vu leur score de bien-être s’améliorer, 7,4 %, leur score s’aggraver et 14,8 %, leur score demeurer inchangé. De même, 86 % ont déclaré moins de symptômes d’APC, 8,3 % en ont déclaré davantage et 5,6 %, le même nombre.
  • La vaccination contre la COVID-19 après l’apparition des symptômes de COVID longue était associée à de meilleurs scores de bien-être et à une réduction des marqueurs systémiques d’inflammation. Les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin (par rapport à aucune ou une seule) ont constaté une diminution de leurs symptômes de COVID longue et de leurs marqueurs inflammatoires (taux de cytokines plasmatiques et de chimiokines).
  • La vaccination contre la COVID-19 après l’apparition des symptômes de COVID longue a réduit la persistance des produits viraux (attribuables au virus), sans l’interrompre. Les chercheurs ont décelé des protéines antispiculaires et antinucléocapsidiques du SRAS-CoV-2 chez 15 des 39 participants avant la vaccination, ainsi que chez sept des 39 participants après deux doses de vaccin.
  • Un réservoir viral peut persister, même après une ou deux doses de vaccin. Les antigènes S1 du SRAS-CoV-2 ont persisté dans les monocytes non classiques et les granulocytes, même chez certains participants vaccinés à l’étude. Des 44 participants non vaccinés sur les 83 inclus dans l’étude, 39 ont également été évalués après une (n=23) ou deux (n=16) doses de vaccin (analyse longitudinale). L’équipe de chercheurs a également procédé à une analyse transversale comparant tous les participants non vaccinés (n=44) à ceux qui avaient reçu une (n=61) ou deux doses de vaccin (n=39).