Cette synthèse de données probantes a été compilée par des membres du secrétariat du GTIC et ne représente pas nécessairement l’opinion de tous les membres du GTIC.

par Marija Djekic-Ivankovic

Des études antérieures ont démontré que l’évolution de la COVID-19 est généralement plus légère chez les enfants qui en sont atteints que chez les adultes. Cependant, puisque le risque de maladie grave découlant d’une infection par d’autres virus respiratoires est plus élevé chez les enfants atteints d’un cancer, on avance que ceux-ci pourraient également courir un plus fort risque de complications de la COVID-19. Selon une récente étude multinationale, publiée dans Lancet Oncology, 20 % des enfants et des adolescents atteints d’un cancer qui ont contracté le SRAS-CoV-2 ont souffert d’une COVID-19 grave ou très grave. Les auteurs ont créé le Global Registry of COVID-19 in Childhood Cancer (registre mondial de la COVID-19 en cas de cancer chez l’enfant) pour saisir les données pertinentes à ce sujet.

Les auteurs ont colligé des données auprès de 131 établissements de 45 pays et créé un vaste registre hospitalier mondial de patients d’âge pédiatrique en oncologie atteints d’un SRAS-CoV-2 confirmé en laboratoire, du nom de Global Registry of COVID-19 in Childhood Cancer (registre mondial de la COVID-19 en cas de cancer chez l’enfant), qui saisit les caractéristiques démographiques, le diagnostic oncologique, l’évolution clinique et l’information sur le traitement du cancer. Le registre demeure ouvert pour colliger les données des autres hôpitaux.

Faits saillants

  • Au total, 20 % des enfants et des adolescents atteints du cancer qui ont contracté le SRAS-CoV-2 ont souffert d’une COVID-19 grave ou très grave.
  • D’après les résultats, 3,8 % des 1 319 enfants et adolescents (de moins de 19 ans) atteints du cancer et de la COVID-19 sont décédés, soit une proportion quatre fois plus élevée que dans la population pédiatrique générale.
  • Les disparités en matière de santé recensées dans les groupes de revenu de la Banque mondiale ont fait ressortir le fait que des différences mondiales sur le plan de l’infrastructure des soins de soutien pourraient influer sur le pronostic : une plus forte proportion de cas atteints d’une maladie grave ou très grave provenait de pays à revenu faible ou modéré que de pays à revenu élevé.
  • Les auteurs ont été en mesure de dégager plusieurs facteurs cliniques liés aux patients, y compris la lymphopénie et la neutropénie, associés à un grave pronostic.

Selon ces données, les enfants et les adolescents atteints du cancer sont très vulnérables à une grave COVID-19 dans le monde et devraient donc être priorisés pour accéder rapidement à la vaccination et à d’autres interventions de soutien lorsque les ressources sont limitées. C’est une observation très importante, car les résultats indiquent qu’il serait prudent de retarder ou de modifier le traitement du cancer chez les patients atteints d’une COVID-19 active, dans la mesure du possible, particulièrement chez les patients présentant d’autres facteurs de risque d’une grave maladie.

Mukkada S, Bhakta N, Chantada G, Chen Y, Vedaraju Y, Faughnan L, Homsi M, Muniz-Talavera H, Ranadive R, Metzger M, Friedrich P, Agulnik A, Jeha S, Lam C, Dalvi R, Hessissen L, Moreira D, Santana V, Sullivan M, Bouffet E, Caniza M, Devidas M, Pritchard-Jones K, Rodriguez-Galindo C. Global characteristics and outcomes of SARS-CoV-2 infection in children and adolescents with cancer (GRCCC): a cohort study. The Lancet Oncology. doi : 10.1016/S1470-2045(21)00454-X