Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

D’Aoust PM, Tian X, Towhid ST, Xiao A, Mercier E, Hegazy N, Jia JJ, Wan S, Kabir MP, Fang W, Fuzzen M, Hasing M, Yang MI, Sun J, Plaza-Diaz J, Zhang Z, Cowan A, Eid W, Stephenson S, Servos MR, Wade MJ, MacKenzie AE, Peng H, Edwards EA, Pang XL, Alm EJ, Graber TE, Delatolla R. Wastewater to clinical case (WC) ratio of COVID-19 identifies insufficient clinical testing, onset of new variants of concern and population immunity in urban communities. Sci Total Environ. Le 20 décembre 2022;853:158547. doi : 10.1016/j.scitotenv.2022.158547.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Science of the Total Environment a démontré que le ratio entre les signaux du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées et le dénombrement des cas cliniques (ratio ED) procure une valeur ajoutée à la surveillance des eaux usées. Le ratio ED pourrait devenir un outil diagnostique supplémentaire pendant la pandémie de COVID-19 et être utile lors de futures pandémies. Cette étude porte fortement à croire que la surveillance régulière et quotidienne du ratio ED peut révéler et détecter l’apparition de changements aux profils de transmission des maladies, de même que les manifestations, l’apparition et l’atténuation de nouvelles mutations ou de nouveaux variants d’un agent pathogène ou d’une maladie. Selon les auteurs, le ratio ED devrait être une mesure de surveillance supplémentaire pour déterminer les occurrences épidémiologiques importantes, qui constitueraient un complément du dénombrement des cas cliniques et des signaux dans les eaux usées. Cette étude était dirigée par le Pr Robert Delatolla, de l’Université d’Ottawa, grâce à un financement du GTIC attribué à la Dre Sharon Strauss, une chercheuse de l’Université de Toronto financée par le GTIC, et a été réalisée en collaboration avec la Pre Xiaoli Pang, de l’Université de l’Alberta et des Laboratoires de précision de l’Alberta.

Les chercheurs ont étudié le ratio entre le signal de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées et le nombre de cas cliniques a été étudié dans sept villes du Canada sur une période de huit à 21 mois.

Faits saillants

  • L’étude a démontré ce qui suit :
    • Une augmentation importante du ratio ED était observée lorsque le fardeau de la maladie augmentait à cause d’un accès limité aux tests cliniques. Par exemple, lorsque les tests PCR de dépistage d’une infection aiguë ont été offerts sur rendez-vous seulement dans cinq des sept villes, on a constaté une diminution marquée des nouveaux cas cliniques en raison de l’accès réduit aux tests PCR, alors que les signaux dans les eaux usées augmentaient.
    • Le ratio ED a diminué considérablement à six des sept emplacements à l’étude et a servi de signal potentiel d’apparition du variant préoccupant (VOC) Alpha dans une communauté relativement non immunisée (proportion alléliqueLa proportion ou le pourcentage allélique de divers VOC du SRAS-CoV-2 est calculé en divisant des copies virales associées au VOC/g par les copies virales de la région génomique équivalente non mutée/g de 40 % à 60 %);
    • Une diminution moins marquée du ratio ED a signalé l’émergence du VOC Delta dans une communauté relativement bien vaccinée (proportion allélique de 40 % à 60 %).
    • Une diminution importante du ratio ED a signalé l’émergence du VOC Omicron, ce qui a entraîné un nombre important de nouveaux cas cliniques déclarés, même lorsque l’immunité était élevée dans la communauté.
  • Le ratio ED, utilisé comme mesure de surveillance supplémentaire, pourrait compléter les mesures individuelles du dénombrement des cas cliniques et des signaux dans les eaux usées. Il a la capacité potentielle de déterminer les occurrences épidémiologiques importantes, ce qui en fait un outil diagnostique supplémentaire à valeur ajoutée pendant la pandémie de COVID-19, qui pourrait être utile lors de futures pandémies.