Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Banerjee A, El-Sayes N, Budylowski P, Jacob RA, Richard D, Maan H, Aguiar JA, Demian WL, Baid K, D’Agostino MR, Ang JC, Murdza T, Tremblay B.J.-M, Afkhami S, Karimzadeh M, Irving AT, Yip L, Ostrowski M, Hirota JA, Kozak R, Capellini TD, Miller MS, Wang B, Mubareka S, McGeer AJ, McArthur AG, Doxey AC, Mossman K, Experimental and natural evidence of SARS-CoV-2 infection-induced activation of type I interferon responses. ISCIENCE. 2021 Apr 23. doi: 10.1016/j.isci.2021.102477.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

La Dre Allison McGeer, membre de l’équipe de direction du GTIC, et le Dr Mario Ostrowski, chercheur financé par le GTIC, ont collaboré à une récente publication d’iScience dans laquelle ils ont tenté d’examiner les premières réponses immunitaires à l’infection par le SRAS-CoV-2. Dans un modèle in vitro, ils ont trouvé que les cellules infectées sécrètent des protéines inflammatoires particulières, ce qui corrobore les observations auprès de patients atteints de la COVID-19. Ils ont déduit que ces protéines contribuent à la gravité de la maladie.

Principales conclusions

  • Une réponse rapide et solide à l’interféron de type I protégerait les humains contre l’évolution de la COVID-19.
  • Selon les auteurs, ce mécanisme pourrait expliquer le grand nombre d’infections asymptomatiques et laisse croire qu’il serait possible d’en tirer profit pour créer des candidats médicaments.

Avant la production d’anticorps ou l’activation des lymphocytes T contre le SRAS-CoV-2, un système d’alerte plus primitif et plus ancien sur le plan de l’évolution est déclenché par les cellules immunitaires innées. Celui-ci est guidé par des molécules solubles, les interférons de type I (IFN), qui sont à la base de la réaction de défense contre les infections virales. Une fois stimulées par les IFN, les cellules produisent une série d’autres protéines antivirales pour se protéger et protéger les cellules avoisinantes contre l’infection. C’est la réponse d’IFN. Les auteurs de cette étude ont démontré que l’infection des cellules pulmonaires humaines in vitro par le SRAS-CoV-2 induit la production d’IFN de type I et la cascade subséquente d’événements caractéristiques de la réponse d’IFN antiviraux.

Les auteurs ont également évalué la présence de plusieurs autres protéines qui participent à la réponse immunitaire anti-inflammatoire ou antivirale, qu’on appelle collectivement les cytokines, dans le sérum de 20 patients rétablis de la COVID-19, dont la moitié avait souffert d’une maladie modérée et l’autre moitié, d’une maladie grave. Ils ont rendu compte de profils de cytokines caractéristiques et distincts qui différencient les sujets en santé des patients atteints d’une COVID-19 modérée ou grave. Les prélèvements des patients atteints d’une grave COVID-19 présentaient un taux beaucoup plus élevé d’interleukine-6 (IL-6), d’IL-5, de facteur de stimulation des colonies des macrophages 1 (FSC-M), d’IL-8, de facteur de nécrose tumorale a (TNFa), de TNFb et de facteur de stimulation des colonies de granulocytes 1 (FSC-G) que ceux atteints d’une infection modérée ou que des sujets en santé. De plus, les prélèvements des patients atteints d’une COVID-19 modérée contenaient des taux plus élevés d’IFN de type I et d’IL-10 que ceux des sujets en santé et que les graves cas de COVID-19.

Enfin, ils ont démontré que le taux d’IFN décelé chez les patients atteints d’une COVID-19 modérée était suffisant pour prévenir la réplication du SRAS-CoV-2 dans les cellules pulmonaires humaines in vitro. Somme toute, ces travaux indiquent qu’une réponse précoce et solide des IFN de type I protégerait les humains contre l’évolution de la COVID-19. Selon les auteurs, ce mécanisme pourrait expliquer le grand nombre d’infections asymptomatiques et laisse croire qu’il serait possible de tirer profit de ces observations pour créer des candidats médicaments.