Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Collins E, Galipeau Y, Arnold C, Bhéreur A, Booth R, Buchan CA, Cooper C, Crawley AM, Mccluskie P, McGuinty M, Pelchat M, Rocheleau L, Saginur R, Gravel C, Hawken S, Langlois MA, Little J. Clinical and serological predictors of Post COVID-19 Condition: Findings from a Canadian prospective cohort study. medRxiv 2023.07.29.23293334; doi : https://doi.org/10.1101/2023.07.29.23293334.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC, dont les résultats sont parus en prépublication et n’ont pas encore été révisés par un comité de lecture, fait ressortir des associations positives, mais non statistiquement significatives, entre l’affection post-COVID-19 (APC), qu’on appelle également COVID longue, et les concentrations IgG antispiculaires (S) et anti-domaine de liaison du récepteur (RBD). Elle a également établi qu’il n’y avait pas d’association avec les concentrations d’IgG antinucléocapsidiques (N) acquises par l’infection. Cependant, les personnes atteintes d’une APC possédaient une efficacité de neutralisation beaucoup plus élevée, particulièrement si elles avaient déclaré une détérioration de leur qualité de vie. L’étude était dirigée par le Dr Marc-André Langlois, en collaboration avec Mme Erin Collins et le Dr Julian Little (tous de l’Université d’Ottawa).

Faits saillants

  • Des proportions semblables de personnes atteintes d’une APC (66,7 %) et de sujets témoins qui avaient déjà contracté la COVID-19 par le passé et n’éprouvaient pas de symptômes persistants 12 semaines ou plus après l’infection (71,3 %) ont obtenu un résultat positif aux anticorps acquis par l’infection (anti-N). Plus de personnes (94,1 %) atteintes d’une APC ont obtenu des résultats positifs aux IgG anti-S (laissant supposer la présence d’anticorps conférés par la vaccination ou acquis par l’infection) et aux IGg anti-RBD (95,1 %), par rapport aux sujets témoins (anti-S : 89,3 %; anti-RBD : 84,4 %). Les chercheurs ont observé des différences semblables entre les sous-groupes non vaccinés.
  • Plus de personnes atteintes d’une APC que de sujets témoins étaient des neutralisateurs efficaces du SRAS-CoV-2 (démontant la neutralisation d’au moins 85 % de la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2). Tant dans les sous-groupes vaccinés que non vaccinés, l’efficacité de neutralisation médiane était légèrement plus élevée chez les personnes ayant une APC que chez les sujets témoins.
  • Les personnes atteintes d’une APC qui avaient déclaré une détérioration de leur qualité de vie en raison de symptômes persistants possédaient des titres d’IgG et une efficacité de neutralisation médiane plus élevés. Elles présentaient également une plus forte proportion de neutralisateurs efficaces que les personnes atteintes d’une APC qui n’avaient pas signalé avoir une moins bonne qualité de vie.
  • Les personnes atteintes d’une APC étaient plus susceptibles d’être atteintes d’allergies préexistantes que les sujets témoins.
  • Les personnes atteintes d’une APC, particulièrement celles qui ont signalé une détérioration de leur qualité de vie, étaient plus susceptibles que les sujets témoins de demander des soins médicaux à cause de leurs symptômes de COVID-19 et de décrire des besoins de santé complexes et persistants longtemps après leur infection initiale.

L’étude, qui s’inscrit dans une étude prospective auprès de plus de 1 000 personnes suivies à divers moments pendant plus de deux ans (Halte à la propagation, Ottawa), a permis de comparer les prédicteurs cliniques et sérologiques chez les survivants de la COVID-19 ayant (n=102 cas) ou non (n=122 sujets témoins) des symptômes persistants au moins 12 mois après avoir été infectés. Les participants étaient âgés de 21 à 75 ans. Les chercheurs ont évalué quatre prédicteurs sérologiques primaires – titres IgG anti-N, anti-S et anti-RBD et efficacité de la neutralisation –, compte tenu de covariables cliniques préétablies.