En raison de la forte hausse du nombre d’infections pendant la vague Omicron et de l’adoption à grande échelle des vaccins, une grande partie de la population canadienne a déjà développé une immunité hybride – l’immunité induite à la fois par une infection antérieure et par la vaccination. Selon de nouvelles données probantes, l’infection stimulerait l’immunité chez les personnes vaccinées, conférant notamment une protection contre les infections ultérieures. Dans le cadre d’une étude de cohorte portant sur 6 millions de résidents en Ontario, les Drs Jeffrey Kwong et Sharmistha Mishra (Université de Toronto), des experts financés par le GTIC, ont constaté qu’une infection antérieure était associée à une protection accrue chez les personnes ayant reçu deux ou trois doses de vaccin, comparativement à un groupe témoin de personnes n’ayant jamais contracté d’infection :

  • Chez les personnes ayant reçu deux doses de vaccin, une infection antérieure était associée à une protection plus élevée de 68 % contre l’infection au variant Omicron par rapport aux personnes n’ayant jamais été infectées.
  • Chez les personnes ayant reçu trois doses, une infection antérieure était associée à une protection plus élevée de 43 % contre l’infection au variant Omicron par rapport aux personnes jamais infectées.

Il est important de noter que les analyses effectuées dans le cadre de cette étude portaient sur la protection relative et consistaient à quantifier la protection additionnelle conférée aux personnes ayant déjà été infectées et vaccinées, comparativement aux personnes vaccinées n’ayant jamais été infectées par le SRAS-CoV-2. L’étendue de la protection additionnelle conférée par l’immunité acquise par l’infection varie d’une population à l’autre selon les doses de vaccin obtenues. De plus, il est possible que les groupes comparés dans cette étude aient bénéficié d’une protection résiduelle découlant de la vaccination. Toutefois, dans les deux cas, l’immunité hybride conférait un degré de protection supérieur à la vaccination seule.

La sélection des participants de l’étude, des résidents de milieux de soins de longue durée de l’Ontario couverts par l’Assurance-santé de l’Ontario, s’appuyait sur les résultats d’au moins un test RT-PCR (transcription inverse suivie d’une réaction en chaîne de la polymérase) pour dépister le SRAS-CoV-2 effectué entre le 15 janvier 2020 et le 21 novembre 2021. Chaque personne sélectionnée a ensuite fait l’objet d’un suivi à partir du 22 novembre 2021, quand le premier cas d’infection au variant Omicron a été détecté en Ontario, jusqu’à la fin de la période d’étude (le 31 décembre 2021) ou jusqu’à la détection du résultat principal – une infection au variant Omicron (signalée par un test PCR positif pour le SRAS-CoV-2) au moins 90 jours après une infection antérieure.

Wu S, Li Y, Mishra S, Bodner K, Baral S, Kwong JC, Wei X. Effect of the incremental protection of previous infection against Omicron infection among individuals with a hybrid of infection- and vaccine-induced immunity: a population-based cohort study in Canada. Int J Infect Dis. 2022 Nov 28;127:69-76. doi: https://doi.org/10.1016/j.ijid.2022.11.028.