Cette synthèse de données probantes a été compilée par des membres du secrétariat du GTIC et ne représente pas nécessairement l’opinion de tous les membres du GTIC.

Par Marija Djekic-Ivankovic

La COVID longue est un phénomène émergent qui n’est pas encore bien compris ni bien défini. Cet article technique, récemment publié par le UK Office for National Statistics, présente une série d’estimations de la prévalence des cas qui continuent de ressentir des symptômes après la phase aiguë de l’infection par le SRAS-CoV-2, qu’on appelle communément « COVID longue ». Selon les chercheurs, la COVID longue pourrait toucher de 3 % à 12 % des personnes atteintes de la COVID-19, mais pourrait aussi atteindre de 7 % à 18 % d’entre elles selon une autre méthodologie d’estimation. La variabilité de ces mesures est probablement attribuable à l’absence de consensus sur la saisie et la définition de tout l’éventail des manifestations de la COVID longue.

Faits saillants

  • Grâce à trois approches différentes (voir ci-dessous) et aux données colligées entre le 26 avril 2020 et le 1eraoût 2021, les chercheurs ont découvert que de 3 % à 12 % des personnes atteintes de la COVID-19 continuaient d’avoir des symptômes 12 semaines après l’infection initiale, ce qui correspond à une prévalence de 7 % à 18 % si l’on ne tient compte que des personnes symptomatiques pendant la phase aiguë de l’infection (certaines personnes ont déclaré peu de symptômes, sinon aucuns, pendant la période infectieuse, mais ressentent tout de même des symptômes de COVID longue).
  • La plupart des personnes infectées par le coronavirus (88 % à 97 %) sont peu susceptibles de ressentir des symptômes après les 12 premières semaines suivant l’infection, mais les effets peuvent être débilitants pour celles qui souffrent de symptômes à long terme. En effet, selon les plus récentes évaluations en population au Royaume-Uni, 643 000 personnes de ménages privés du pays ressentiraient des symptômes de COVID longue limitant leurs activités.
  • En s’appuyant sur un échantillon de plus de 20 000 participants infectés par le SRAS-CoV-2, les chercheurs ont conclu que la prévalence des symptômes de COVID longue était plus élevée chez les femmes, chez les adultes de 50 à 69 ans, chez les personnes ayant déjà un problème de santé et chez celles présentant une charge virale élevée au moment de l’infection (déterminée par la gravité des symptômes).

Les trois approches

  1. La première approche définissait la prévalence comme la présence de l’un ou l’autre des symptômes énumérés éprouvés en tout temps après l’infection. Ainsi, 5,0 % des participants infectés ont déclaré au moins l’un des 12 symptômes les plus courants de 12 à 16 semaines après l’infection. Toutefois, la prévalence s’élevait à 3,4 % dans un groupe témoin de participants non infectés, ce qui démontre la fréquence relative de ces symptômes en tout temps au sein de la population.
  2. Cette approche a saisi la prévalence comme la présence de symptômes continus après l’infection. Ainsi, 3,0 % des participants infectés ont ressenti au moins l’un des 12 symptômes les plus courants pendant une période continue d’au moins 12 semaines après l’infection, par rapport à 0,5 % dans le groupe témoin. L’évaluation correspondante de la prévalence s’élevait à 6,7 % si l’on ne tenait compte que des participants symptomatiques pendant la phase aiguë de l’infection.
  3. La troisième approche mesurait la prévalence selon la présence autodéclarée d’une COVID longue. Une proportion estimative de 11,7 % des participants à l’étude se décrivaient eux-mêmes comme atteints d’une COVID longue 12 semaines après l’infection, et ce pourcentage passait à 17,7 % lorsque seuls les patients symptomatiques étaient inclus, ce qui respectait donc la définition de cas clinique de COVID longue. Ils étaient moins nombreux (7,5 %) à considérer que leurs symptômes de COVID longue limitaient leurs activités quotidiennes, mais ce pourcentage passait à 11,8 % lorsqu’on tenait seulement compte des participants qui étaient symptomatiques pendant la phase aiguë de l’infection.

Ayoubkhani D, Pawelek P, Gaughan C. Technical article: Updated estimates of the prevalence of post-acute symptoms among people with coronavirus (COVID-19) in the UK: 26 April 2020 to 1 August 2021. UK Office for National Statistics. Le 26 septembre 2021

Technical article: Updated estimates of the prevalence of post-acute symptoms among people with coronavirus (COVID-19) in the UK – Office for National Statistics (ons.gov.uk)