Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

  1. Mahin Delara et Manish Sadarangani. « Immunization in pregnancy to protect pregnant people and their newborns against COVID-19 ».Expert Review of Vaccines.  DOI :10.1080/14760584.2022.2031987
  2. Piche-Renaud PP, Panetta L, Farrar DS, Moore-Hepburn C, Drouin O, Papenburg J, Salvadori MI, Kakkar F, Morris SK. « Clinical manifestations and disease severity of SARS-CoV-2 infection among infants in Canada ». medRxiv. 2022, 7 janv.
  3. Merckx J, Morris SK, Bitnun A, Gill P, El Tal T, Laxer RM, Yeh A, Yea C, Ulloa-Gutierrez R, Brenes-Chacon H, Yock-Corrales A, Ivankovich-Escoto G, Soriano-Fallas A, Hernandez-de Mezerville M, Papenburg J, Lefebvre MA, Nateghian A, Haghighi Aski B, Manafi A, Dwilow R, Bullard J, Cooke S, Dewan T, Restivo L, Lopez A, Sadarangani M, Roberts A, Barton M, Petel D, Le Saux N, Bowes J, Purewal R, Lautermilch J, Tehseen S, Bayliss A, Wong JK, Viel-Thériault I, Piche D, Top KA, Leifso K, Foo C, Panetta L, Robinson J. « Infants hospitalized for acute COVID-19: disease severity in a multicenter cohort study ». Eur J Pediatr. 2022, 25 févr. : 1-5. DOI : 1007/s00431-022-04422-x.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Beaucoup de personnes qui sont enceintes ou envisagent de concevoir un enfant sont inquiètes au sujet des vaccins contre la COVID-19. Pourtant, les données scientifiques démontrent clairement les avantages de la vaccination pour la personne enceinte et le nouveau-né. Des recherches réalisées par des experts associés au GTIC se sont ajoutées à la littérature scientifique sur ce sujet :

  • Le PrManish Sadarangani, de l’Université de la Colombie-Britannique, a publié une revue de la recherche sur la vaccination contre la COVID-19 chez les personnes enceintes.
  • Le DrJesse Papenburg, de l’Université McGill, a déposé une prépublication (non encore relue par un comité de lecture) sur la COVID-19 chez les nourrissons.
  • Le Pr Sadarangani et le Dr Papenburg ont également collaboré, tout comme la DreKarina Top de l’Université Dalhousie, à une étude internationale sur la gravité de la maladie chez les nourrissons hospitalisés pour une forme aiguë de la COVID-19.

En raison des risques accrus pour la santé de l’enfant et de la mère si celle-ci contracte le SRAS-CoV-2, les données actuelles laissent croire qu’une série complète de vaccins devrait être administrée le plus tôt possible pendant la grossesse, si cela n’a déjà été fait avant la conception. Même si les données sur les nourrissons montrent que les cas de COVID-19 étaient légers en général avant la vague Omicron, le risque d’hospitalisation est plus élevé pour les bébés prématurés et en bas âge.

Les recommandations actuelles sont en faveur de la vaccination contre la COVID-19 à n’importe quel stade de la grossesse[1]. D’après les éléments probants disponibles, le moment suggéré pour l’administration du vaccin varie : au début de la grossesse pour procurer une protection maximale à la personne enceinte, ou plus tard pour optimiser les bienfaits pour le nourrisson. Un vaccin à ARNm administré au troisième trimestre de la grossesse génère des anticorps IgG spécifiques à l’antigène qui sont détectables chez le nouveau-né à la naissance. Bien que la vaccination à ce stade procure une protection au nouveau-né, cette approche signifie que la personne enceinte n’est pas protégée au début de sa grossesse. Il est donc possible pour celle-ci de développer une forme grave de la COVID-19, qui pose un risque plus grand pour la personne enceinte autant que pour le fœtus (en raison des effets directs du virus ou de l’administration de médicaments antiviraux). Ainsi, compte tenu des données disponibles, il faudrait accorder la priorité à la vaccination le plus tôt possible pendant la grossesse[1].

Au sujet de l’innocuité des vaccins, des études ont révélé que le risque d’événements indésirables associés à la vaccination chez les personnes enceintes n’est pas plus élevé que chez les personnes non enceintes. Des études ont aussi démontré que la vaccination contre la COVID-19 n’est pas associée à un nombre plus élevé de cas de malformation congénitale, de mortinaissance, de prématurité ou de naissance de nouveau-né de petite taille pour l’âge gestationnel, par rapport aux statistiques historiques[1]. En comparant les personnes enceintes vaccinées et non vaccinées, on n’a constaté aucune différence en ce qui concerne la méthode d’accouchement, l’âge gestationnel, l’indice d’Apgar ou le nombre de cas d’issue défavorable pour la mère ou le nouveau-né (éclampsie/prééclampsie, hypertension gestationnelle, thromboembolie, traumatisme de la naissance, rupture utérine, mortinaissance, encéphalopathie hypoxique-ischémique, faible poids à la naissance et admission aux soins intensifs néonataux)[1].

Les données sur la santé des nourrissons (de moins d’un an) atteints de la COVID-19 du Programme canadien de surveillance pédiatrique font état de 531 nourrissons ayant contracté la maladie entre le 8 avril 2020 et le 31 mai 2021[2]. La plupart (58,5 %) avaient été en contact étroit avec un cas de COVID-19 confirmé. Des cas ont été rapportés partout au Canada, quoique la plupart se trouvaient en Ontario et au Québec. La plupart des nourrissons étaient nés à terme (n=445, 88,8 %), 29 (5,8 %) étaient nés prématurément entre 34 et 36 semaines de gestation, et 27 autres (5,4 %) étaient nés avant 34 semaines de gestation. Au total, 59 nourrissons (11,1 %) présentaient au moins une maladie concomitante et 14 (2,6 %) présentaient plus d’une maladie concomitante. Sur les 531 cas rapportés, on compte 199 (37,5 %) hospitalisations et 332 (62,5 %) prises en charge en externe.

Quant à la symptomatologie, 66 (12,4 %) des cas rapportés étaient asymptomatiques. Chez les nourrissons symptomatiques, les symptômes les plus répandus étaient la fièvre (n=353, 66,5 %), l’inflammation interne du nez (n=250, 47,1 %), la toux (n=198, 37,3 %) et une baisse de l’alimentation par voie orale (n=133, 25,0 %). Ce sont 199 nourrissons au total qui ont été hospitalisés, dont 141 (70,9 %) ont été admis en raison d’un problème de santé lié à la COVID-19 et 58 (29,1 %) pour des raisons autres qu’une forme aiguë de la COVID-19. Les nourrissons en plus bas âge (de moins d’un mois), ceux présentant une ou plusieurs maladies concomitantes et ceux nés avant terme étaient plus susceptibles d’être hospitalisés en raison de la COVID-19. Parmi les 141 nourrissons hospitalisés en raison d’un problème de santé lié à la COVID-19, 111 (78,7 %) étaient légèrement malades, 10 (7,1 %) étaient modérément malades et 20 (14,2 %) étaient gravement malades. Les nourrissons hospitalisés pour un problème de santé grave étaient plus susceptibles d’être prématurés et d’être âgés de moins d’un mois.

Une analyse globale a permis de démontrer que plus du tiers des enfants admis à l’hôpital qui étaient atteints de la COVID-19 étaient des nourrissons. Cependant, si l’on compare les nourrissons aux enfants plus âgés, les degrés de gravité de la maladie étaient plus faibles chez les nourrissons[3].

En conclusion, la vaccination pendant la grossesse est un moyen sûr et efficace de protéger autant la personne enceinte que le nouveau-né contre la COVID-19. Même si l’infection chez les nourrissons a tendance à être légère, les bébés prématurés et en bas âge, ainsi que ceux atteints de maladies concomitantes présentent un risque accru d’hospitalisation et de maladie grave.

Pour en savoir plus sur les calendriers de vaccination, communiquez avec votre professionnel de la santé.

Les études mentionnées dans cet article abondent dans le même sens que les recherches antérieures présentées par des chercheuses financées par le GTIC, la Dre Deborah Money et la Pre Deshayne Fell, lors du webinaire GTIC-CanCOVID intitulé « Répercussions de la COVID-19 et de la vaccination sur la grossesse et les nouveau-nés ».