Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Elkrief A., Wu J.T., Jani C., Enriquez K.T., Glover M., Shah M.R., Shaikh H.G., Beeghly-Fadiel A., French B., Jhawar S.R., Johnson D.B., McKay R.R., Rivera D.R., Reuben D.Y., Shah S., Tinianov S.L., Vinh D.C., Mishra S., Warner J.L. Learning through a Pandemic: The Current State of Knowledge on COVID-19 and Cancer. Cancer Discovery. 10 déc. 2021. doi: 10.1158/2159-8290.CD-21-1368

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Les patients atteints de cancer ont fait face à de sérieux problèmes tout au long de la pandémie de COVID-19. En plus d’être plus exposés au risque d’infection par le SRAS-CoV-2, le fardeau imposé au système de santé a entraîné des retards dans le dépistage, le diagnostic et le traitement du cancer, ce qui a eu de graves conséquences. Un article de synthèse, publié dans Cancer Discovery et coécrit par le Dr Donald Vinh, chercheur financé par le GTIC à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, donne un aperçu complet de l’état actuel des connaissances sur le cancer et la COVID-19, et des nombreux obstacles rencontrés lors de la collecte de données pour les patients atteints de cancer pendant la pandémie.

Réponse immunitaire à l’infection par le SRAS-CoV-2 chez les patients atteints de cancer

De nombreux cancers et traitements contre le cancer entraînent une immunosuppression. Ainsi, les patients présentent des réponses immunitaires réduites à la COVID-19 et aux vaccins contre la COVID-19, en plus d’être souvent incapables d’éliminer l’infection. La gravité et la durée de la maladie sont considérées comme dépendant du type de cancer, de la nature de leur traitement, de facteurs génétiques et du variant du SRAS-CoV-2 à l’origine de l’infection.

Symptômes, gravité et guérison de la COVID-19 chez les patients atteints de cancer

Bien que la présentation clinique de la COVID-19 soit similaire à celle des personnes non cancéreuses, les patients cancéreux sont plus susceptibles d’être hospitalisés et de mourir de l’infection. Les personnes atteintes d’un cancer à un stade avancé et dont le diagnostic est récent (moins de six mois) présentent un risque plus élevé de conséquences graves. En raison de leur propension aux maladies graves et prolongées, les patients atteints de cancer sont également plus susceptibles de souffrir de COVID longue – une variété d’effets secondaires qui peuvent durer des mois après avoir guéri de la COVID-19 elle-même – que les personnes sans cancer.

Impact des traitements contre le cancer sur l’infection par le SRAS-CoV-2

Les données sont insuffisantes pour déterminer si les immunothérapies du cancer et la chimiothérapie cytotoxique ont une incidence sur la gravité de la COVID-19. De plus en plus de données indiquent que les traitements spécifiques au cancer du sang aggravent la maladie, très probablement en raison de leurs propriétés immunomodulatrices. Dans l’ensemble, les auteurs écrivent qu’il existe peu de données probantes suggérant que les traitements systémiques contre le cancer protègent contre la COVID-19, bien que plusieurs études examinant l’effet des traitements contre le cancer sur la COVID-19 soient en cours.

Traitement de la COVID-19 chez les patients cancéreux infectés

Les recommandations de traitement pour les patients cancéreux atteints de COVID-19 reflètent les directives utilisées pour la population générale. Il convient d’accorder une attention particulière à la combinaison de produits thérapeutiques contre le cancer et la COVID-19 et de soins palliatifs, qui doivent être gérés à la discrétion des équipes médicales.

Innocuité et efficacité des vaccins contre la COVID-19 chez les patients atteints de cancer

Les patients atteints de cancer ont été exclus des essais cliniques des vaccins contre la COVID-19. Des données probantes du monde réel ont depuis indiqué que les vaccins sont sûrs et bien tolérés chez les patients cancéreux, indépendamment du type de cancer, du stade et du traitement. Cependant, les personnes atteintes d’un cancer, en particulier d’un cancer du sang, sont plus susceptibles d’avoir des réponses immunitaires déficientes aux vaccins que les personnes non atteintes de cancer, ce qui les expose à un risque plus élevé de maladie. Des niveaux inférieurs d’anticorps de liaison et de neutralisation et d’immunité cellulaire T dans cette population vulnérable ont conduit à des recommandations pour des troisièmes doses de vaccins et possiblement des doses supplémentaires. Le GTIC et l’ancien Groupe de référence sur la surveillance des vaccins (GRSV) (maintenant le Groupe de travail sur la surveillance des vaccins) financent des études de suivi de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 chez les personnes atteintes de cancers du sang (chercheure principale : Dre Arianne Buchan) et de cancers des tumeurs solides (chercheur principal : Dr Glenwood Goss).

Soins aux personnes atteintes de cancer pendant la pandémie

Les annulations et les retards liés au dépistage, à la prévention, aux traitements et aux opérations chirurgicales découlant des suspensions généralisées des services de santé pendant la pandémie ont eu de graves conséquences. Mentionnons par exemple le sous-diagnostic généralisé et le diagnostic tardif des cas, ainsi qu’une augmentation marquée des taux de progression de la maladie et des décès attribuables au cancer. De plus, les répercussions psychologiques de l’isolement social et du stress causés par la pandémie dans cette population augmente le besoin de soutien psychosocial à l’avenir. Enfin, si la télémédecine a joué un rôle déterminant pour la la poursuite des soins, elle n’est pas accessible à tous, ce qui risque d’accentuer les inégalités pour les personnes défavorisées et marginalisées.

Les obstacles à la recherche sur le cancer pendant la pandémie

Comme dans d’autres domaines, la recherche sur le cancer a profondément souffert des répercussions de la pandémie et de la désinformation. À l’avenir, il faudra mettre l’accent sur des études fiables, plausibles, inclusives et représentatives afin d’améliorer les soins et les résultats pour les patients atteints de cancer et les personnes à risque de cancer pendant la pandémie de COVID-19.