Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

  1. Merckx J, Cooke S, Tal TE, Laxer RM, Bitnun A, Morris SK, Yeh EA, Yea C, Gill P, Papenburg J, Lefebvre M-A, Ulloa-Gutierrez R, Brenes-Chacon H, Yock-Corrales A, Ivankovich-Escoto G, Soriano-Fallas A, Hernandez-de Mezerville M, Dewan T, Restivo L, Nateghian A, Haghighi Aski B, Manafi A, Dwilow R, Bullard J, Lopez A, Sadarangani M, Roberts A, Barton M, Petel D, Le Saux N, Bowes J, Purewal R, Lautermilch J, Tehseen S, Bayliss A, Wong JK, Leifso K, Foo C, Robinson J. Multicenter cohort study of multisystem inflammatory syndrome in children (MIS-C). medRxiv. Le 14 mai. doi : 10.1101/2021.05.14.21257058.
  2. Vogel TP, Top KA, Karatzios C, Hilmers DC, Tapia LI, Moceri P, Giovannini-Chami L, Wood N, Chandler RE, Klein NP, Schlaudecker EP, Poli MC, Muscal E, Munoz FM. Multisystem inflammatory syndrome in children and adults (MIS-C/A): Case definition & guidelines for data collection, analysis, and presentation of immunization safety data. Vaccine. Le 21 mai 2021;39(22):3037-49. doi : 10.1016/j.vaccine.2021.01.054.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Pendant les premières phases de la pandémie de COVID-19, un état hyperinflammatoire semblait responsable d’une morbidité et d’une mortalité importantes chez les adultes atteints d’une COVID-19 aiguë. Cependant, en avril 2020, on décrivait les premiers cas d’un syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (SIME) se manifestant après la COVID-19. Cette affection peut être difficile à diagnostiquer, car ses symptômes sont aussi associés au syndrome de choc toxique et à la maladie de Kawasaki, sans toutefois comporter de caractéristiques distinctives. Dans une prépublication, qui n’a donc pas été révisée par un comité de lecture, la Dr Joan Robinson, de l’Université de l’Alberta, le Dr Jesse Papenburg, conseiller scientifique du GTIC, et le Pr Manish Sadarangani, membre du Groupe de référence sur la surveillance des vaccins, entre autres, tentent de déterminer les facteurs associés à un plus grand risque d’admissions en soins intensifs ou d’événements cardiaques chez les enfants hospitalisés à cause du SIME.

Dans cette étude, les données tirées des patients diagnostiqués ont été colligées dans 15 hôpitaux pédiatriques du monde, soit 13 au Canada, un au Costa Rica et un en Iran1. Les enfants âgés de moins de 18 ans, hospitalisés entre mars 2020 et mars 2021, répondaient aux critères du SIME. Ces critères incluaient la fièvre, l’inflammation systémique et une maladie touchant au moins deux systèmes sans autre cause d’inflammation, de même que des manifestations d’infection par le SRAS-CoV-2 (sérologie positive à la COVID-19 ou résultat positif au test de PCR en temps réel) ou un contact probable avec la COVID-19, en fonction du taux de circulation élevé de cette maladie dans leur localité.

Au total, 232 cas de SIME, d’un âge moyen de 5,8 ans, ont été relevés. Près de la totalité d’entre eux (89 %) éprouvaient des symptômes gastro-intestinaux comme les douleurs abdominales, les vomissements et la diarrhée. Près du tiers de ces enfants (31 %) ont été hospitalisés en soins intensifs, mais la plupart se sont rétablis plutôt rapidement, et aucun décès n’a été recensé. Fait important, les enfants de six à 12 ans et ceux dont le taux de ferritine initial (la ferritine est une protéine du sang qui renferme du fer) était supérieur à 500 mcg/L risquaient le plus d’être admis en soins intensifs. De plus, par rapport aux cas antérieurs, ceux qui avaient été diagnostiqués après le 31 octobre 2020 étaient liés à un plus grand risque d’admission en soins intensifs.

Les chercheurs ont également souligné certaines des difficultés reliées au diagnostic de SIME. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis, un diagnostic de SIME sans confirmation d’une infection récente par le SRAS-CoV-2 en laboratoire peut reposer sur une exposition à un cas de SRAS-CoV-2 démontré au maximum quatre semaines avant les manifestations de la maladie, mais les critères de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’incluent pas de chronologie d’exposition précise. Cette particularité et d’autres différences dans les définitions de cas peuvent être responsables d’une mauvaise classification des cas éventuels de SIME.

Récemment, la Dre Karina Top, membre du Groupe de référence sur la surveillance des vaccins (GRSV), a publié une analyse des définitions de cas hétérogènes du SIME dans la revue Vaccine2. Avec ses collègues, elle a proposé la définition de cas du syndrome inflammatoire multisystémique de la Brighton Collaboration chez les enfants (SIME) et les adultes (SIMA), ce qui devrait contribuer à bien classer les deux syndromes dans le cadre de la surveillance de l’innocuité vaccinale.

Somme toute, les événements liés à la COVID-19 continueront de constituer un secteur d’étude important dans le cadre de la transition vers la prochaine phase de la pandémie.