Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Morshed M, Sekirov I, McLennan M, Levett PN, Chahil N, Mak A, Carruthers E, Pidduck T, Kustra J, Laley J, Lee M-K, Chu K, Burgess F, Vijh R, Willis L, Wada R, Blancaflor R, Boraston S, Hayden A, Krajden M. Comparative analysis of capillary vs venous blood for serologic detection of SARS-CoV-2 antibodies by RPOC lateral flow tests. Open Forum Infect Dis, Le 3 mars 2021;8(3). DOI: 10.1093/ofid/ofab043.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Le Pr Mel Krajden, membre de l’équipe de direction du GTIC, et Muhammad Morshed, qui reçoit du financement du GTIC pour un autre projet, conjointement avec leur équipe du laboratoire de santé publique du British Columbia Centre for Disease Control, ont récemment évalué la sensibilité des tests de détection rapide des anticorps contre le SRAS-CoV-2 dans des échantillons de sang dans divers contextes. Ils ont conclu à la très grande sensibilité de ces tests sur des échantillons de sang veineux en laboratoire (près de 100 %) par rapport à d’autres tests commerciaux, mais ont constaté une chute radicale de sensibilité lorsque les tests étaient effectués sur des prélèvements par piqûre au doigt.

Le nombre de cas de COVID-19 continue d’augmenter dans le monde. L’urgence de mettre au point des tests d’anticorps précis qui pourraient même être utilisés à la maison a augmenté tout autant. Les cassettes en flux latéral rapides au point de service ressemblent aux tests de grossesse, mais font appel à un prélèvement sanguin et mesurent les anticorps qui reconnaissent les protéines du SRAS-CoV-2. Plusieurs sont actuellement offerts au Canada. Lorsqu’une goutte de sang est déposée sur la cassette, une lecture des anticorps IgM et IgG spécifiques au SRAS-CoV-2 s’affiche rapidement.

L’équipe a utilisé quatre dosages commerciaux de type ELISA pour d’abord confirmer si les échantillons étaient positifs ou négatifs, lesquels ont servi de groupe témoin pour leur principale expérience à l’aide de trois cassettes de tests rapides. Ils ont recueilli des prélèvements de personnes qui avaient été atteintes de la COVID-19 et dont le diagnostic avait été confirmé par un résultat de l’amplification en chaîne par polymérase (PCR; écouvillonnage). Ces prélèvements ont été effectué au moins 14 jours après l’apparition des symptômes, afin de s’assurer d’une quantité suffisante d’anticorps. Les chercheurs ont également recueilli des prélèvements auprès de personnes qui n’avaient jamais subi de test ou dont le résultat du PCR était négatif. Les résultats étaient « présumés positifs » si plusieurs plateformes commerciales de sérologie à haut débit décelaient des anticorps SRAS-CoV-2 simultanément, et ils étaient « présumés négatifs » s’ils étaient négatifs sur toutes les plateformes à haut débit automatisées. Tous les prélèvements obtenant des résultats contradictoires sur l’une ou l’autre plateforme étaient exclus de l’analyse.

Les auteurs ont ensuite vérifié ces prélèvements au moyen de trois cassettes rapides au point de service, qu’ils ont appelées Artron, BioCan et BTNX dans leur manuscrit. Toutes trois ont donné des résultats analytiques très prometteurs, à la sensibilité et la spécificité élevées, lors de leur première validation dans des conditions de laboratoire.

Puisque les cassettes rapides au point de service sont conçues pour être utilisées sur le terrain, les cassettes Artron ont été sélectionnées pour procéder à des essais sur le terrain. Ces essais ont été effectués dans deux établissements de soins de longue durée présentant des éclosions de COVID-19 confirmées, par des techniciens de laboratoire formés pour réaliser des piqûres au doigt. La sensibilité de l’essai a chuté considérablement sur le terrain. Lorsque les prélèvements de sang prélevés sur le terrain ont été testés au moyen des cassettes rapides en laboratoire, la sensibilité s’est améliorée, mais n’a pas atteint celle réalisée dans la première étude de validation.

Les auteurs ont conclu que ces dosages donnent de moins bons résultats sur le terrain qu’en laboratoire. Ils ont proposé plusieurs raisons pour expliquer ce phénomène : 1) sur le terrain, il serait difficile de standardiser la quantité de sang déposée dans la cassette après une piqûre au doigt, 2) la nature de la collecte de sang capillaire prédispose les globules rouges à se rompre, ce qui nuit à la qualité des lectures, 3) la formation des techniciens sur le terrain, la mauvaise lisibilité de la cassette et d’éventuels problèmes de qualité des divers lots de produits peuvent s’ajouter à ces problèmes. L’équipe de recherche a conclu que ces tests peuvent être utiles pour des besoins de surveillance dans des populations difficiles à joindre qui n’ont pas facilement accès à des laboratoires, mais les lectures doivent être analysées avec prudence.