Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Drews SJ, Hu Q, Samson R, Abe KT, Rathod B, Colwill K, Gingras AC, Yi QL, O’Brien SF. SARS-CoV-2 Virus-Like Particle Neutralizing Capacity in Blood Donors Depends on Serological Profile and Donor-Declared SARS-CoV-2 Vaccination History. Microbiol Spectr. Le 16 février 2022;10(1):e0226221. doi : 10.1128/spectrum.02262-21.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Cette étude, publiée dans Microbiology Spectrum et réalisée par les Prs Steven Drews et Sheila O’Brien, des chercheurs de la Société canadienne du sang financés par le GTIC, a permis de caractériser la capacité de neutralisation et l’ampleur de la protection contre le SRAS-CoV-2 et ses variants préoccupants (alpha, bêta, gamma et delta). Les auteurs ont colligé des données d’après le profil sérologique de donneurs de sang canadiens. Ils ont découvert que ceux qui n’étaient pas vaccinés et n’avaient jamais été infectés ne possédaient pas d’anticorps neutralisants. La capacité de neutralisation absolue la plus élevée était observée chez les donneurs de sang vaccinés, ce qui renforce l’importance de la vaccination, même chez les personnes qui n’ont jamais été infectées.

Les prélèvements de 4 500 donneurs de sang ont d’abord été stratifiés d’après l’histoire de vaccination que ces donneurs avaient déclarée, puis par la présence ou l’absence d’anticorps anti-N dans le sérum du sang. Dans les pays où seuls des vaccins ciblant l’antigène S sont utilisés (comme au Canada), la présence d’anticorps anti-N est révélatrice d’une infection passée.

Faits saillants

  • Les valeurs du rapport signal-seuilLe rapport signal-seuil est obtenu par la mesure de la force du signal du prélèvement et la force du signal d’un seuil interne. anti-S et anti-RBD (domaine de liaison du récepteur) étaient généralement plus élevées chez les donneurs vaccinés (médiane de -1,6 et de 1,5, respectivement) que chez les donneurs non vaccinés (médiane de -0,46 et de 0,18 respectivement). Ainsi, les taux d’anticorps produits après la vaccination étaient plus élevés que ceux causés par l’infection.
  • La valeur du rapport signal-seuil sérique anti-N était plus faible chez les donneurs vaccinés (valeur médiane de 0,05) par rapport aux donneurs non vaccinés (valeur médiane de 0,39). Ainsi, les personnes non vaccinées présentaient des taux d’anticorps anti-N plus élevés après l’infection que les personnes vaccinées qui peuvent avoir été infectées.
  • Le groupe « vacciné anti-N » (vaccination et infection antérieure) a développé les anticorps neutralisants contre les particules pseudoviralesLes particules pseudovirales contiennent certaines protéines de la couche externe d’un virus. Elles ne renferment pas de matériel génétique du virus et ne peuvent pas provoquer d’infection. (PPV) sauvages et celles des variants préoccupants. Ce groupe possédait les taux absolus les plus élevés d’anticorps neutralisants, les plus hauts touchant les souches sauvages plutôt que les variants préoccupants.
  • Dans le groupe « vacciné sans anti-N » (vaccination sans infection antérieure probable), on constatait une réduction importante de la capacité de neutralisation contre les PPV des variants préoccupants par rapport aux PPV sauvages. La neutralisation des PPV du variant bêta était également réduite par rapport à celle des variants alpha et delta.
  • Dans le groupe « non vacciné anti-N » (seulement avant l’infection), on constatait une réduction importante de la capacité de neutralisation des anticorps contre les variants alpha, bêta et gamma par rapport aux PPV sauvages. La neutralisation des PPV du variant bêta était également réduite par rapport à celles des variants alpha, gamma et delta.
  • Le groupe « non vacciné sans anti-N » n’a pas démontré de capacité de neutralisation contre les PPV sauvages et celles des variants préoccupants.

Cette étude repose sur les prélèvements de sang de personnes qui ont fait des dons à la Société canadienne du sang entre le 1er janvier et le 31 mars 2021. Les donneurs avaient un âge moyen de 47 ans, et 54,8 % étaient des hommes. Au moment de l’étude, seulement 3,1 % des donneurs de sang canadiens ont déclaré avoir reçu au moins une dose de vaccin contre le SRAS-CoV-2 dans les trois mois de l’étude. Les donneurs ont été classés en quatre groupes : les personnes vaccinées présentant des preuves d’immunité induite par l’infection (anti-N), les personnes vaccinées sans anti-N, les personnes non vaccinées anti-N et les personnes non vaccinées sans anti-N.

Dans l’ensemble, cette étude a fait ressortir l’importance de la vaccination dans les populations ou la séroprévalence est faible, et même chez les personnes qui ont déjà été infectées par le SRAS-CoV-2.