Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Asamoah-Boaheng M, Goldfarb DM, Karim ME, O’Brien SF, Wall N, Drews SJ, Barakauskas J, Jassem AN, Grunau B. The relationship between anti-spike SARS-CoV-2 antibody levels and risk of breakthrough COVID-19 among fully vaccinated adults. J Infect Dis. 2022. doi : 10.1093/infdis/jiac403.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude publiée dans la revue The Journal of Infectious Diseases par des chercheurs financés par le GTIC, les Drs Brian Grunau et David Goldfarb et la Pre Agatha Jassem de l’Université de la Colombie-Britannique, de même que les Prs Sheila O’Brien et Steven Drews de la Société canadienne du sang, des taux d’anticorps plus élevés contre le SRAS-CoV-2 original (sauvage) sont associés à une importante diminution du risque d’infections subséquentes par les variants du SRAS-CoV-2, à la fois avant et pendant l’ère du variant Omicron. L’association était toutefois plus faible pendant l’ère du variant Omicron.

Faits saillants

  • La modélisation démontre qu’avant l’émergence du variant Omicron, une augmentation de la concentration des anticorps antispiculaires totaux était associée à une diminution de 34 % du risque de diagnostic subséquent de COVID-19. De même, une augmentation de la concentration d’IgG antispiculaires et anti-RBD était liée à une diminution de 35 % et 37 % du risque de COVID-19, respectivement.
  • De même, la modélisation révèle qu’à l’ère du variant Omicron, une augmentation de la concentration d’anticorps antispiculaires totaux était associée à une diminution de 17 % du risque de diagnostic subséquent de COVID-19. Une augmentation des concentrations d’IgG antispiculaires et anti-RBD était liée une diminution du risque de COVID-19 de 20 % et 21 %, respectivement.
  • Il a été établi que les taux d’anticorps conférés par la vaccination étaient plus élevés dans les échantillons de l’ère du variant Omicron, ce qui pouvait s’expliquer par la vaste couverture de la troisième dose de vaccin (70 % de la cohorte). Ces taux d’anticorps élevés favorisaient la diminution du risque de diagnostic de COVID-19. Cela dit, l’incidence de COVID-19 était plus élevée pendant cette période, ce qui, selon les auteurs, s’expliquait probablement par l’affaiblissement des anticorps après la vaccination.

Cette étude démontre une relation entre les taux d’anticorps et les risques de COVID-19, mais la nature exacte de cette relation est compliquée. Notamment, on ne sait toujours pas dans quelle mesure l’affaiblissement de ces anticorps conférés par la vaccination, qui est maintenant un phénomène bien connu, est responsable de l’augmentation du nombre d’infections, comme on l’a observé depuis l’émergence du variant Omicron. Au moment d’évaluer la protection immunitaire, il faut également tenir compte de la forte variabilité entre les patients.

Les échantillons de cette étude sont tirés de l’étude CORSIP (COVID-19 Occupational Risks, Seroprevalence and Immunity among Paramedics in Canada ou risques professionnels, séroprévalence et immunité liés à la COVID-19 chez les membres du personnel paramédical du Canada), financée par le GTIC. Le personnel paramédical adulte qui avait reçu au moins deux doses de vaccin contre la COVID-19 et qui n’avait pas contracté la COVID-19 avant la collecte de sang en faisait partie. L’étude distingue les cas survenus avant l’émergence du variant Omicron (diagnostiqués avant le 30 novembre 2021) de ceux survenus pendant l’ère du variant Omicron (diagnostiqués entre le 26 décembre 2021 et le 31 mars 2022). Au total, 523 et 579 participants adultes ont été inclus dans les cohortes précédant la vague du variant Omicron et celles de l’ère du variant Omicron, respectivement.