Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Lapointe HR, Mwimanzi F, Cheung PK, Sang Y, Yaseen F, Umviligihozo G, Kalikawe R, Speckmaier S, Moran-Garcia N, Datwani S, Duncan MC, Agafitei O, Ennis S, Young L, Ali H, Ganase B, Omondi FH, Dong W, Toy J, Sereda P, Burns L, Costiniuk CT, Cooper C, Anis A, Leung V, Holmes DT, DeMarco ML, Simons J, Hedgcock M, Prystajecky N, Lowe CF, Pantophlet R, Romney MG, Barrios R, Guillemi S, Brumme CJ, Montaner JSG, Hull M, Harris M, Niikura M, Brockman MA, Brumme ZL. People with HIV receiving suppressive antiretroviral therapy show typical antibody durability after dual COVID-19 vaccination, and strong third dose responses. medRxiv. 2022.03.22.22272793; doi : https://doi.org/10.1101/2022.03.22.22272793.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Dans une prépublication qui n’a pas encore été révisée par un comité de lecture, la Pre Zabrina Brumme et le Dr Mark Brockman de l’Université Simon Fraser et du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS, de même que des membres du Réseau canadien pour les essais VIH dirigés par le Pr Aslam Anis de l’Université de la Colombie-Britannique, ont démontré que la réponse aux vaccins contre la COVID-19 chez les personnes qui vivent avec le VIH est semblable à celle des sujets témoins sans VIH. Après les deuxième et troisième doses de vaccin contre la COVID-19, les PVIH présentaient une réponse des anticorps et de neutralisation contre le variant Omicron semblable à celle du groupe témoin sans VIH, mais la réponse anti-Omicron était plus vigoureuse contre la souche originale du SRAS-CoV-2. L’étude a été financée par le GTIC.

L’étude a porté sur la longévité de la réponse des anticorps et de la neutralisation du virus contre le SRAS-CoV-2 jusqu’à six mois après deux doses de vaccin contre la COVID-19 chez les personnes qui vivent avec le VIH (PVIH) dont la charge virale est supprimée grâce à la thérapie antirétrovirale (ART)La thérapie antirétrovirale combine plusieurs médicaments antirétroviraux pour ralentir le rythme auquel le VIH fabrique des copies de lui-même (se multiplie) dans l’organisme.. L’équipe a également mesuré l’ampleur de ces réponses un mois après la troisième dose (dose de rappel).

Faits saillants

  • Après deux doses de vaccin contre la COVID-19, la réponse des anticorps anti-RBD était d’une ampleur et d’une longévité semblables chez les PVIH et les sujets témoins sans VIH. En général, une réponse plus faible des anticorps après deux doses était liée à un plus grand nombre de maladies chroniques, à un âge plus avancé et à l’administration de deux doses du vaccin ChAdOx d’AstraZeneca, quel que soit le statut du VIH.
  • Un plus long intervalle entre la première et la deuxième doses était associé à de plus fortes concentrations d’anticorps immédiatement après la deuxième dose, mais cet effet diminuait au fil du temps.
  • Dans les deux groupes, une troisième dose de vaccin stimulait les réponses des anticorps au-dessus de ce qui était le pic de réponse après la deuxième dose. Une COVID-19 antérieure et une troisième dose du vaccin à ARNm de Moderna étaient associées à une capacité de neutralisation virale plus élevée.

Pour ce qui est du variant Omicron :

  • La troisième dose stimulait davantage la réponse contre le variant Omicron qu’après la deuxième dose, tant chez les PVIH que dans les groupes témoins.
  • La troisième dose du vaccin à ARNm-1273 de Moderna était associée à une réponse plus vigoureuse des anticorps.
  • Les hommes présentaient une réponse légèrement plus faible des anticorps après la troisième dose.
  • Dans les deux groupes, l’activité neutralisante contre le variant Omicron était de quatre à huit fois plus faible que contre le SRAS-CoV-2 sauvage après deux et trois doses.

Les 99 PVIH (sous ART, qui présentaient une suppression de la charge virale du VIH dans le plasma) et les 152 sujets témoins (surtout des travailleurs de la santé) avaient des âges largement similaires. Ils souffraient d’un nombre semblable de troubles de santé chroniques, mais les groupes de PVIH étaient composés d’une plus forte proportion d’hommes blancs. À leur inscription à l’étude, 8 % des PVIH et 10 % des sujets témoins avaient déjà été infectés par le SRAS-COV-2. Par ailleurs, 31 autres participants (18 PVIH et 13 sujets témoins) ont subi une infection postvaccinale par le SRAS-CoV-2, dont 26 pendant la vague du variant Omicron. L’intervalle entre la première et la deuxième dose était plus long chez les sujets témoins (89 jours) que chez les PVIH (58 jours). Au total, 80 % des PVIH et 88 % des sujets témoins ont reçu la troisième dose du vaccin à ARNm, et ce, en moyenne 6,3 mois après la deuxième dose.

Cette étude est importante parce que les PVIH peuvent être plus vulnérables à une COVID-19 grave causée par l’immunosuppression, à des taux plus élevés de maladies connexes et à des déterminants sociaux de la santé indésirables.