Cette synthèse de données probantes a été compilée par des membres du secrétariat du GTIC et ne représente pas nécessairement l’opinion de tous les membres du GTIC.

Par Jeanie Quach

De nouvelles recherches sont en cours pour évaluer la « COVID longue », définie comme des symptômes qui persistent des semaines ou même des mois après le rétablissement de la COVID-19. Une étude publiée dans la revue JAMA sur les travailleurs de la santé suédois a démontré que la perte du goût et de l’odorat, la fatigue et l’essoufflement étaient les principaux symptômes prolongés. Par ailleurs, un rapport italien publié dans Acta Paediatrica démontre que la COVID longue touche les enfants à peu près de la même façon que les adultes.

 

Une évaluation des travailleurs de la santé sur huit mois après une COVID-19 bénigne

Peu d’études portent sur les résultats cliniques de la COVID-19 bénigne à long terme. Une étude de cohorte auprès de 1 400 travailleurs de la santé recrutés entre le 15 avril et le 8 mai 2020 a été menée à Stockholm, en Suède, pour évaluer les symptômes prolongés de la COVID-19 pendant une période maximale de huit mois suivant l’infection. Certains participants avaient souffert d’une COVID-19 bénigne et ceux du groupe témoin ne présentaient aucune trace d’infection antérieure. Les chercheurs ont prélevé du sang quatre et huit mois après l’infection et ont fait remplir des questionnaires sur les caractéristiques démographiques, les symptômes, la gravité de la maladie et la présence de maladies chroniques en début d’étude. Les participants ont autodéclaré la présence, la durée et la gravité de 23 symptômes prédéfinis lors du suivi au bout de huit mois. Ceux qui avaient ressenti au moins un symptôme pendant deux mois en ont évalué les effets sur leur vie quotidienne.

Environ 26 % des participants qui avaient été atteints d’une COVID-19 bénigne ont déclaré au moins un symptôme modéré à grave qui avait persisté pendant au moins deux mois, par rapport à seulement 9 % des participants qui ne présentaient aucune trace d’infection antérieure. Au moment du suivi au bout de huit mois, 15 % des participants qui avaient souffert de la COVID-19 ont déclaré au moins un symptôme modéré à grave par rapport à 3 % des participants non atteints de la COVID-19. Les principaux symptômes, soit la perte de goût et d’odorat, la fatigue et l’essoufflement, se prolongeaient jusqu’à deux mois chez les participants positifs à la COVID-19. Les participants qui avaient contracté la COVID-19 ont déclaré des perturbations beaucoup plus importantes dans leur vie professionnelle, sociale et personnelle que ceux qui ne présentaient aucune trace d’infection antérieure. Les céphalées, les palpitations, les troubles de concentration et de mémoire, de même que les douleurs musculaires et articulaires, moins fréquents, avaient également contribué à la perte de productivité.

Les auteurs concluent que les travailleurs de la santé atteints d’une COVID-19 bénigne ont signalé des symptômes diversifiés qui perturbent leur vie quotidienne et peuvent persister jusqu’à huit mois.

 

Havervall S, Rosell A, Phillipson M, Mangsbo SM, Nilsson P, Hober S, Thålin C. Symptoms and functional impairment assessed 8 months after mild COVID-19 among health care workers. JAMA. Le 7 avril 2021. doi : 10.1001/jama.2021.5612

 

Les enfants éprouvent aussi des symptômes persistants après la COVID-19

Les chercheurs commencent à peine à étudier la COVID longue, mais les données sur cette forme de la maladie chez les enfants sont encore plus clairsemées. Un bref compte rendu publié dans Acta Paediatrica traite des symptômes persistants chez des patients pédiatriques italiens ayant déjà souffert de la COVID-19. Une cohorte de 129 enfants ayant obtenu un diagnostic de COVID-19 a été recrutée et interviewée pour déterminer la durée des symptômes. Environ 66 % des enfants éprouvaient au moins un symptôme persistant de 60 à 120 jours après leur diagnostic initial de COVID-19. Environ 43 % des enfants en confirmaient la présence au bout de 120 jours. Les troubles du sommeil, la douleur et les serrements de poitrine, la congestion nasale, la fatigue, les douleurs musculaires et articulaires et les troubles de concentration étaient les plus courants.

Même s’il s’agit d’une étude monocentrique et que l’échantillon était très limité, les résultats indiquent que les symptômes persistent bel et bien chez les enfants, comme c’est le cas chez les adultes.

Les auteurs soulignent l’importance de réaliser d’autres études à grande échelle incluant des sujets témoins et des évaluations cliniques objectives pour réduire les répercussions de la COVID-19 sur la santé et le développement des enfants.

 

Buonsenso D, Munblit D, De Rose C, Sinatti D, Ricchiuto A, Carfi A, Valentini P. Preliminary evidence on long covid in children. Acta Paediatrica. Le 9 avril 2021. doi : 10.1111/apa.15870

 

Lisez un résumé d’études antérieures sur la COVID longue ici.