Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Grunau B, Goldfarb DM, Asamoah-Boaheng M, Golding L, Kirkham TL, Demers PA, Lavoie PM. Immunogenicity of extended mRNA SARS-CoV-2 vaccine dosing intervals. JAMA. Le 3 décembre 2021. doi : 10.1001/jama.2021.21921

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

La prolongation de l’intervalle entre les doses des vaccins contre la COVID-19 a été adoptée au Canada pour accélérer la couverture d’une première dose en population. Dans une recherche publiée par JAMA, les Drs Brian Grunau, David Goldfarb et Pascal Lavoie de l’Université de la Colombie-Britannique ont étudié les taux d’anticorps conférés par la vaccination chez des paramédics qui avaient reçu un vaccin à ARNm à divers intervalles dans le cadre d’une étude financée par le GTIC. Ils ont démontré qu’une période plus longue entre les doses accroissait les taux moyens d’anticorps et le potentiel de neutralisation. L’augmentation des taux d’anticorps en fonction de l’élargissement de l’intervalle entre les doses du vaccin était particulièrement avantageuse à l’égard du variant delta.

L’équipe de chercheurs de l’étude CORSIP (acronyme anglais de risques professionnels, séroprévalence et immunité liés à la COVID-19 chez les paramédics) a réalisé deux analyses. La première a fait appel à des échantillons prélevés en moyenne 56 jours après la seconde dose du vaccin. Dans ce sous-groupe, les participants ont reçu deux doses du vaccin après un court intervalle (jusqu’à concurrence de 28 jours, n=30) ou un intervalle moyen (de 42 à 49 jours, n=30) entre les doses du vaccin. La deuxième analyse reposait sur des échantillons prélevés dans un intervalle établi de 180 (10) jours après la première dose du vaccin. Dans ce sous-groupe, les participants recevaient deux doses à un intervalle plus court (jusqu’à concurrence de 36 jours, n=30) ou plus long (de 100 à 120 jours, n=30). Les personnes qui avaient déjà infectées par le SRAS-CoV-2 étaient exclues.

Faits saillants

  • Les paramédics qui avaient reçu deux doses du vaccin à ARNm après un intervalle maximal de 28 jours ou de 36 jours présentaient une neutralisation virale beaucoup moins marquée que ceux qui avaient reçu deux doses de vaccin à ARNm après un intervalle moyen (de 42 à 49 jours) ou long (de 100 à 120 jours) entre les doses.
  • Les intervalles plus courts entre les doses de vaccin étaient associés à des taux d’anticorps plus faibles contre la protéine spiculaire virale et le domaine de liaison du récepteur (RBD) que les intervalles moyen ou long.
  • Par rapport à des intervalles plus longs (de 100 à 120 jours), des intervalles plus courts (de 21 à 36 jours) étaient associés à une diminution de la capacité à bloquer la liaison des variants alpha, bêta, gamma et delta au récepteur cellulaire de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2), une étape essentielle de l’infection virale.
  • Par rapport à des intervalles moyens (de 42 à 49 jours), des intervalles plus courts (de 21 à 28 jours) étaient liés à une diminution de la capacité à bloquer la liaison du variant delta au récepteur cellulaire de l’ACE2.

Découvrez-en davantage sur l’étude CORSIP ici, en anglais.