Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Asamoah-Boaheng M, Goldfarb D, Prusinkiewicz MA, Golding L, Karim ME, Barakauskas V, Wall N, Jassem AN, Marquez AC, MacDonald C, O’Brien SF, Lavoie P, Grunau B. Determining the Optimal SARS-CoV-2 mRNA Vaccine Dosing Interval for Maximum Immunogenicity. Cureus. Le 31 janvier 2023;15(1):e34465. doi : https://doi.org/10.7759/cureus.34465.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Cureus a porté sur les effets de divers intervalles entre les deux premières doses de vaccin à ARNm contre la COVID-19. Par rapport à des intervalles de moins de 30 jours, ceux de plus de 38 jours produisaient des taux plus élevés d’anticorps antispiculaires contre le SRAS-CoV-2. L’intervalle le plus long (74 jours ou plus) était associé aux anticorps IgG spiculaires les plus élevés contre le SRAS-CoV-2. Tant les longs intervalles (de 39 à 73 jours) que l’intervalle le plus long (74 jours et plus) étaient liés à de plus fortes concentrations d’anticorps IgG du domaine de liaison du récepteur (RBD). Cette étude était dirigée par le docteur Brian Grunau en collaboration avec le docteur Pascal Lavoie et la professeure Agatha Jassem, tous trois de l’Université de la Colombie-Britannique, conjointement avec Sheila O’Brien, Ph. D., de la Société canadienne du sang.

Faits saillants

  • Un intervalle de plus de 38 jours entre les deux premières doses de vaccin à ARNm contre la COVID-19 était associé à un taux plus élevé d’anticorps antispiculaires contre le SRAS-CoV-2. Notamment, tant l’intervalle long (de 39 à 73 jours) que l’intervalle le plus long (74 jours ou plus) étaient liés à une concentration d’anticorps antispiculaires totale plus élevée six mois après la première dose de vaccin que le court intervalle de 30 jours ou moins.
  • Par rapport au court intervalle, l’intervalle le plus long était associé à des anticorps IgG spiculaires contre le SRAS-CoV-2, tandis que l’intervalle long et l’intervalle le plus long étaient associés à des concentrations plus élevées d’anticorps IgG RBD.
  • Le taux d’anticorps a continuellement augmenté grâce aux intervalles prolongés entre les doses, sans atteindre de plateau apparent pendant une période pouvant atteindre 130 jours.
  • Le plus long intervalle entre les doses, par rapport à celui de moins de 30 jours, était associé à de plus forts taux d’inhibition du récepteur cellulaire du nom d’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE-2)La protéine spiculaire du SRAS-CoV-2 se lie à ce récepteur cellulaire pour amorcer la première étape de l’infection virale. , lorsqu’il est évalué six mois après la première dose de vaccin contre la COVID-19.

Les auteurs soulignent que ces observations ont des conséquences importantes pour les stratégies vaccinales et les décisions sanitaires. Lorsqu’ils prennent des décisions sur les bienfaits d’intervalles plus longs entre les doses, les décideurs et les cliniciens qui utilisent ce corpus de publications peuvent soupeser les besoins d’immunité immédiate par rapport aux avantages d’une meilleure immunogénicité à long terme. Ces considérations sont également pertinentes pour optimiser la distribution mondiale des vaccins, c’est-à-dire retarder l’administration des doses de rappel et améliorer la couverture vaccinale dans les régions mal desservies. Ces observations pourraient également être utiles lors de futures pandémies.

La population à l’étude se composait de 564 échantillons tirés de l’étude de cohorte d’observation COVID-19 Occupational Risks, Seroprevalence, and Immunity among Paramedics in Canada (CORSIP, ou risques professionnels, séroprévalence et immunité liés à la COVID-19 chez les membres du personnel paramédical du Canada), qui est une étude longitudinale sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 et les risques d’exposition professionnelle chez les ambulanciers paramédicaux (de 19 ans et plus) qui travaillent en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, en Saskatchewan et au Manitoba.

Les échantillons prélevés pour cette analyse ont été obtenus auprès d’ambulanciers paramédicaux adultes du Canada qui avaient reçu deux doses des vaccins BNT162b2 ou mRNA-1273 et avaient fourni des échantillons de sang six mois après la première dose de vaccin reçue entre le 16 décembre 2020 et le 13 septembre 2021.