Des scientifiques de l’Université McMaster mènent des recherches sur la maladie de longue durée dont souffrent certains patients après leur rétablissement de la COVID-19, qui pourrait être causée par un dysfonctionnement immunitaire.

Le gouvernement du Canada investit 500 000 $ dans cette étude par l’intermédiaire du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC).

Manali Mukherjee, Ph. D., professeure adjointe de pneumologie à la Faculté de médecine de McMaster, qui souffre elle-même de ce qu’on a appelé la « COVID longue », est la chercheuse principale. Avec ses collègues professeurs adjoints de médecine Konstantinos Tselios, M.D., Ph. D., et Sarah Svenningsen, Ph. D., elle recrutera et suivra 120 patients présentant des symptômes de longue durée.

Ce financement leur permettra de comprendre si la COVID-19 déclenche des réponses immunitaires qui provoquent des symptômes chroniques et augmentent potentiellement le risque de futures maladies auto-immunes telles que le lupus.

Selon la professeure Mukherjee, jusqu’à 15 % des 1,4 million de survivants de la COVID-19 au Canada continuent de souffrir de symptômes, tels que l’essoufflement et le brouillard cérébral, six mois après avoir été considérés comme guéris de l’infection selon les directives de santé publique. Les tests effectués sur une cohorte précédente de 40 patients ont révélé la présence d’autoanticorps qui pourraient être à l’origine de la maladie.

« Contrairement à la phase aiguë de la maladie où l’âge est un facteur de risque pour les symptômes graves de la COVID-19, pour le syndrome post-COVID, ce sont les jeunes adultes, en particulier les femmes entre 25 et 55 ans, qui sont plus susceptibles de présenter ces symptômes à long terme », explique la Pre Mukherjee.

« Cela peut s’expliquer par le fait que les jeunes adultes ont un système immunitaire plus robuste. Ils disposent des ressources internes nécessaires pour s’activer à tuer le virus, mais cela peut en fait augmenter le risque que leurs défenses immunitaires se dérèglent et attaquent les cellules et les organes de l’organisme, ce qui peut conduire à une véritable maladie auto-immune », ajoute-t-elle.

« En d’autres termes, les soldats qui défendent le système immunitaire de votre corps éliminent les intrus qu’est la COVID-19, mais vos propres civils deviennent des dommages collatéraux dans le processus. De plus, les femmes sont généralement associées à un risque plus élevé de développer des maladies auto-immunes. »

La Pre Mukherjee ajoute que la simple présence d’anticorps indésirables ne conduit pas toujours à des maladies auto-immunes à part entière ou à des symptômes de COVID longue après une infection. De nombreux processus pourraient être mis en œuvre et le financement permettra à l’équipe de les étudier.

« Selon le New England Journal of Medicine, les répercussions à long terme de la COVID-19 constitueront la prochaine grande catastrophe nationale aux États-Unis. Nous envisageons une situation similaire au nord de la frontière », déclare la Pre Mukherjee.

« En effet, les effets à long terme de la COVID-19 ne sont pas encore clairs et il s’agit de l’une des nombreuses études que nous finançons sur le sujet afin de mieux comprendre les causes et les répercussions de ce que l’Organisation mondiale de la santé définit comme le syndrome post-COVID », déclare Catherine Hankins, M.D., coprésidente du GTIC. « La prévalence du syndrome post-COVID pourrait finir par constituer les effets à long terme de la pandémie, avec des impacts psychosociaux et économiques ressentis longtemps après le déclin de la transmission. »

 

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Éditeurs :

Une photo de la Pre Mukherjee se trouve à https://bit.ly/3aNJCNM

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