Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Hohl CM, McRae AD. Antiviral treatment for COVID-19: ensuring evidence is applicable to current circumstances. CMAJ 2022.07.25; doi : https://doi.org/10.1503/cmaj.221012.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Un commentaire publié par un chercheur financé par le GTIC dans la Revue de l’Association médicale canadienne expose à quel point les populations visées qui se sont inscrites à une étude sur les antiviraux par voie orale (p. ex., le nirmatrelvir-ritonavir, le molnupiravir) ne sont pas représentatives des patients actuels atteints de la COVID-19. Les auteurs avancent qu’en raison de cette lacune importante, ces traitements visant à limiter les décès et les hospitalisations sont moins efficaces sur le terrain. Selon eux, des études sur les plateformes adaptatives pourraient corriger cette lacune. L’étude était dirigée par la Dre Corinne Hohl, de l’Université de la Colombie-Britannique.

Les populations qui participent à de vastes études sur les traitements antiviraux par voie orale étaient, pour la plupart, des personnes non vaccinées infectées par le variant Delta, mais qui n’avaient pas été infectées par le SRAS-CoV-2 auparavant. À l’époque, 83 % des membres de la population canadienne admissibles avaient reçu deux doses de vaccin contre le SRAS-CoV-2, leur assurant un fort degré de protection contre les résultats cliniques que ces traitements évitaient. En fait, lorsque les études sur les traitements antiviraux incluaient des populations vaccinées, les chercheurs ont également démontré que la vaccination elle-même était aussi efficace, sinon davantage, que des antiviraux comme le nirmatrelvir-ritonavir.

Les auteurs sont d’avis que pour être efficaces, les décisions cliniques et politiques sur les antiviraux devraient être éclairées par des recherches respectueuses des caractéristiques actuelles des patients. Cependant, ils soulignent le peu d’études randomisées et contrôlées auprès de sous-groupes à haut risque et sous-représentés (p. ex., personnes immunodéprimées, enceintes ou âgées).

Pour orienter les décisions stratégiques, les auteurs ont recommandé l’utilisation nationale et internationale d’études sur les plateformes adaptatives, pour les raisons suivantes :

  • Ils peuvent intégrer de manière itérative de nouveaux traitements et des études observationnelles à grande échelle au moyen de données de santé administratives reliées pour estimer les risques des résultats d’importants sous-groupes cliniques. Ce sont les meilleures options pour évaluer rapidement l’efficacité de nouveaux médicaments antiviraux et d’autres traitements contre la COVID-19. En effet, tant les caractéristiques du virus que de la population évoluent.
  • Des études sur les plateformes adaptatives peuvent être réalisées au Canada si un financement affecté, conjointement avec des changements de politiques pour favoriser la diffusion par les dépositaires de données administratives et l’intégration de l’inscription aux études au point d’intervention.
  • Les études observationnelles postcommercialisation sur le terrain reliées à des données de santé administratives peuvent produire de puissantes estimations d’efficacité auprès de sous-groupes de patients.