Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Almeida ND, Schiller I, Ke D, Sakr E, Plesa M, Vanamala S, Moneger AL, Bazan M, Lucchesi C, Wozniak N, Fritz JH, Piccirillo CA, Pelchat M, Arnold C, Galipeau Y, McCluskie PS, Langlois MA, Dasgupta K, Mazer BD. The effect of dose-interval on antibody response to mRNA COVID-19 vaccines: a prospective cohort study. Front Immunol. Le 15 février 2024. doi : https://doi.org/10.3389/fimmu.2024.1330549

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Frontiers in Immunology, le report de la deuxième dose d’un vaccin à ARNm contre la COVID-19 au-delà d’environ trois mois produisait une réponse plus vigoureuse des anticorps, même si l’intervalle était plus long que celui recommandé par les fabricants. Cette étude était dirigée par le Pr Marc-André Langlois, de l’Université d’Ottawa, ainsi que par le Dr Bruce D. Mazer, Nisha D. Almeida et le Pr Ciriaco A. Piccirillo, de l’Université McGill.

Puisqu’au Canada, les calendriers de primovaccination contre la COVID-19 différaient des recommandations des fabricants reposant sur des études cliniques, en partie à cause de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, les chercheurs ont exploré les effets du report de la deuxième dose. Entre janvier et mars 2021, ils ont recruté 328 participants au Centre universitaire de santé McGill. Chacun a fourni du sérum ou des gouttes de sang séché (GSS) 28 jours, trois mois, puis six mois après leur deuxième dose de vaccin, ainsi que 28 jours après leur troisième dose de vaccin. Les chercheurs ont évalué les taux d’anticorps antispiculaires, anti-RBD et antinucléocapsidiques au moyen du test ELISA (ou test immunoenzymatique). Ils ont également examiné les associations entre les taux d’anticorps et les longs (plus de 89 jours) et les courts intervalles (moins de 89 jours) entre les doses.

Faits saillants

  • Les IgG anti-S IgG étaient 31 % plus élevés et les IgG anti-RBD étaient 37 % plus élevés à tous les moments indiqués chez les participants qui faisaient partie de l’intervalle long par rapport à ceux qui faisaient partie des intervalles courts.
  • Dans l’ensemble, les taux d’anticorps antispiculaires et anti-RBD augmentaient au bout de 28 jours et diminuaient considérablement au cours des six mois suivants.
  • Dans l’ensemble, les anticorps anti-N ont augmenté lentement au fil du temps, alors que la transmission du SRAS-CoV-2 se poursuivait.

D’après les auteurs, cette étude confirme la grande efficacité des vaccins à ARNm à produire de fortes réponses des anticorps chez les membres du personnel de la santé et d’autres travailleurs essentiels et indiquait que de longs intervalles entre les doses produisaient une réponse plus vigoureuse des anticorps. Ces résultats rassurants soulignent l’intérêt d’adopter un plus long intervalle entre les doses pour maximiser les effets des vaccins disponibles en présence des problèmes logistiques et des difficultés d’approvisionnement dans les milieux ayant peu de ressources et dans d’autres contextes.