Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :
Mishra S, Ma H, Moloney G, Yiu KCY, Darvin D, Landsman D, Kwong JC, Calzavara A, Straus S, Chan AK, Gournis E, Rilkoff H, Xia Y, Katz A, Williamson T, Malikov K, Kustra R, Maheu-Giroux M, Sander B, Baral SD, pour le compte du groupe de recherche sur l’hétérogénéité de la COVID-19. Increasing concentration of COVID-19 by socioeconomic determinants and geography in Toronto, Canada: an observational study. medRxiv. Le 6 avril 2021. doi : 10.1101/2021.04.01.21254585
Watson T, Kwong JC, Kornas K, Mishra S, Rosella LC. Neighbourhood characteristics associated with the geographic variation in laboratory confirmed COVID-19 in Ontario, Canada: a multilevel analysis. medRXiv. Le 2 avril 2021. doi : 10.1101/2021.04.06.21254988
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Alors que la pandémie de COVID-19 s’installe dans une troisième vague, il est évident que les déterminants socioéconomiques de la santé contribuent au risque d’infection. En s’attardant sur le lieu de résidence, deux études de l’Ontario ont démontré dans des prépublications (qui n’ont donc pas encore été révisées par un comité de lecture) que la situation socioéconomique est liée à un risque accru de COVID-19. Ces deux études, effectuée en collaboration avec le Dr Jeff Kwong, membre du Groupe de référence sur la surveillance des vaccins (GRSV), soulignent que les régions géographiques de risque ont évolué de concert avec la pandémie.
La COVID-19 n’est pas le grand égalisateur anticipé
Lorsqu’on examine le fardeau de la COVID-19 au Canada, il devient de plus en plus évident que toutes les communautés ne courent pas le même risque face à la COVID-19. Dans une étude qu’elle a dirigée et à laquelle a participé le Dr Jeff Kwong, la Dre Sharmistha Mishra a cherché à quantifier l’incidence des différences entre les diverses situations socioéconomiques de Toronto sur le risque de SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, et sur l’évolution de ce risque au fil du temps.
D’après des données relatives aux déterminants sociaux de la santé, les auteurs ont démontré une iniquité croissante dans la tendance des cas de COVID-19 au fil du temps. Leur article démontre qu’au début de la pandémie, les cas locaux étaient concentrés dans les quartiers à revenu élevé, mais qu’à mesure de l’évolution de la pandémie, ils ont migré dans les quartiers à faible revenu.
Les quartiers de Toronto les plus touchés par la COVID-19 sont dans une situation socioéconomique plus précaire, et une plus forte proportion de leurs habitants occupent des emplois qui ne se prêtent pas au travail à distance. Les auteurs avancent que cette transition rapide de la COVID-19 d’une épidémie concentrée dans les communautés à revenu élevé vers une transmission locale dans les communautés à faible revenu est attribuable à des risques structurels qui définissent souvent le lieu de travail et le mode de vie.
Les chercheurs ont examiné 33 992 diagnostics positifs à la COVID-19 à Toronto à l’aide des données de surveillance de la stratégie de gestion des cas et des contacts de l’Ontario. Ils ont analysé les cas en fonction des codes postaux et les ont liés à des ensembles de données déjà établis pour obtenir de l’information sur les déterminants sociaux de la santé, tels que le revenu et la structure du ménage.
L’importance du lieu
Si elles comprennent l’influence des caractéristiques des divers quartiers sur les taux de COVID-19, les autorités sanitaires sont mieux en mesure de concevoir et de mettre en œuvre des réponses appropriées. Dans cette étude dirigée par le Pr Tristan Watson à laquelle a participé le Dr Jeff Kwong, les auteurs ont mesuré le rôle des facteurs sociodémographiques et de la géographie pour expliquer le risque de COVID-19 en Ontario.
Ils ont découvert que l’incidence de diagnostics de COVID-19 était plus élevée dans les quartiers où les habitants étaient plus susceptibles de vivre dans des logements surpeuplés. Ils ont également mis en évidence des liens avec le type d’emplois occupés dans ces quartiers et les taux de COVID-19, mettant ainsi en évidence que des facteurs professionnels peuvent favoriser l’exposition à la COVID-19. D’après leurs résultats, les auteurs proposent des interventions pour favoriser la santé de la main-d’œuvre, y compris le port d’équipement de protection individuelle (ÉPP), le traçage détaillé de la gestion des cas et les congés de maladie rémunérés.
L’étude de cohorte a été créée en liant de multiples bases de données administratives de populations et de santé. Le taux de cas de COVID-19 confirmés en laboratoire sur 1 000 habitants de chaque quartier de l’Ontario constituait le résultat primaire, défini avant la tenue de l’étude.
Cette recherche fait ressortir l’importance des caractéristiques des quartiers lorsqu’on s’intéresse aux variations géographiques des taux de COVID-19. Les auteurs concluent que toute intervention visant à réduire le nombre de cas de COVID-19 devrait tenir compte des déterminants sociaux et structurels de la santé dans les divers quartiers.