Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Duong S, Burtniak J, Gretchen A, Mai A, Klassen P, Wei Y, Loeppky C, Shaw SY, Bullard J, Caeseele PV, Stein DR. Riding high: seroprevalence of SARS-CoV-2 after 4 pandemic waves in Manitoba, Canada, April 2020–February 2022. BMC Public Health. Le 5 décembre 2023; doi : https://doi.org/10.1186/s12889-023-17239-6.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue BMC Public Health a été réalisée pour obtenir une estimation plus précise du fardeau de l’infection par le SRAS-CoV-2 dans la province du Manitoba, tenant compte de tous les groupes d’âge, du statut vaccinal et de l’atténuation des taux d’anticorps. Les chercheurs ont découvert qu’en février 2022, environ 60 % des Manitobains possédaient des anticorps du SRAS-CoV-2 acquis par l’infection. Les taux provinciaux les plus élevés étaient observés par les autorités sanitaires des régions du Nord et du Sud. De tous les groupes d’âge, ce sont les enfants de un à neuf ans qui présentaient la plus forte séroprévalence attribuable à l’infection, à 94 %, tandis que les personnes de plus de 60 ans présentaient celle la plus faible, à 30 %. L’étude était dirigée par le Pr Derek Riley Stein de l’Université du Manitoba et Scotty Duong, étudiant au premier cycle en médecine à la même université.

Les chercheurs ont recruté et testé 14 901 participants afin de déceler leurs anticorps IgG nucléocapsidiques et spiculaires anti-SRAS-CoV-2 entre le 1er avril 2020 et le 28 février 2022. Les participants étaient répartis dans les groupes des zéro à neuf ans, des dix à 19 ans, des 20 à 39 ans, des 40 à 59 ans et des 60 ans et plus. En vue de l’analyse épidémiologique, les chercheurs ont colligé des renseignements démographiques de base, soit le sexe, l’âge, l’autorité sanitaire régionale, le code postal et l’état vaccinal.

Faits saillants

Après quatre vagues de la pandémie au Manitoba, l’étude a permis de dégager les constatations suivantes :

  • Environ 60 % des Manitobains, ou trois Manitobains sur cinq, avaient produit des anticorps du SRAS-CoV-2 attribuables à l’infection.
  • Les analyses ont révélé des différences géographiques considérables de prévalence dans toute la province. Avec 86,9 %, la région sanitaire du Nord présentait la prévalence la plus élevée attribuable à l’infection naturelle, la région du Sud affichait une prévalence de 71,8 % et celle de Winnipeg, où habitent 70 % de la population manitobaine, de 57,8 %;
  • La séroprévalence a augmenté dans l’ensemble, mais les enfants de un à neuf ans possédaient la prévalence cumulative la plus élevée, à environ 94 %, et les adultes de 60 ans et plus, la plus faible, à environ 30 %.
  • Après correction pour tenir compte de la prévalence élevée d’infection, le taux de mortalité observé au Manitoba était semblable à la moyenne nationale.
  • En février 2022, après le déploiement de la vaccination de masse dans la province tout au long de 2021, on estimait que 93,4 % des Manitobains avaient acquis des anticorps au SRAS-CoV-2 attribuables à l’infection ou à la vaccination.

Le Laboratoire provincial Cadham, le seul laboratoire de santé publique du Manitoba, où les tests étaient effectués, n’a reçu qu’un nombre d’échantillons limité provenant des enfants d’âge scolaire. Cette catégorie d’âge a ainsi pu présenter des taux positifs plus élevés dans cette étude.

En raison de la prévalence d’anticorps très élevée après l’émergence des variants Omicron, il peut être difficile d’utiliser cette étude pour éclairer les politiques publiques. Cependant, en saisissant les données quantitatives sur les taux d’anticorps en décroissance, l’étude peut contribuer à éclairer les stratégies de vaccination ciblées afin de prévenir de futures éclosions.