Des réponses à vos questions sur la COVID-19

Nous avons réuni nos experts afin de vous donner des réponses à certaines des grandes questions du moment au sujet de la pandémie. Qu’il s’agisse de l’émergence du variant Omicron qui nous a pris par surprise, de l’utilisation des tests antigéniques rapides ou du moment de l’administration d’une troisième dose (dose de rappel) de vaccin, les données probantes recueillies dans le cadre des études financées par le GTIC ont servi à orienter les décisions en matière de soins de santé et de santé publique visant à répondre à cette situation en évolution constante. Nous espérons que ces réponses vous aideront à faire des choix éclairés pour votre santé et votre sécurité.

Si un enfant a déjà été infecté par le SRAS-CoV-2, quel que soit le variant, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande qu’il reçoive quand même deux doses de vaccin en respectant l’intervalle de huit semaines recommandé, si l’enfant est admissible, que ses symptômes sont disparus et qu’il n’est plus considéré comme contagieux (CCNI). Pour des recommandations particulières, communiquez avec votre professionnel de la santé.

Si un enfant est rétabli d’une infection au SRAS-CoV-2 – y compris une infection par le variant Omicron – entre sa première et sa deuxième dose, il devrait quand même recevoir sa deuxième dose, comme le recommande le CCNI. Puisqu’on ignore encore la durée de la protection conférée par l’infection comparativement à la vaccination chez les enfants, tous les enfants admissibles devraient recevoir les deux doses de vaccin contre la COVID-19. Bien que l’infection stimule l’immunité, la vaccination procure une protection plus robuste. Il est à noter que les provinces et territoires formulent leurs propres recommandations relatives au calendrier de vaccination après une infection, c’est pourquoi il est fortement recommandé de s’informer auprès des bureaux de santé publique locaux.

Il est fortement recommandé aux adultes d’obtenir une troisième dose (dose de rappel), même après une infection au variant Omicron. Il faudrait idéalement recevoir cette dose au moins 8 semaines après avoir eu la maladie. Idéalement, le délai entre l’infection et la troisième dose ne devrait pas dépasser de trois à six mois, car les anticorps spécifiques au SRAS-CoV-2 déclinent naturellement avec le temps1-3, ce qui pourrait rendre une personne vulnérable à une réinfection. Il n’est pas dangereux de recevoir une troisième dose (dose de rappel) immédiatement après s’être rétabli d’une infection, mais en attendant deux ou trois mois après la disparition des symptômes, on favorise l’optimisation et le perfectionnement de la réponse et de la mémoire immunitaires. Cela s’applique aussi aux personnes qui ont contracté le SRAS-CoV-2 entre la première et la deuxième dose. Il est à noter que les provinces et territoires formulent leurs propres recommandations relatives au calendrier de vaccination après une infection, c’est pourquoi il est fortement recommandé de s’informer auprès des bureaux de santé publique locaux.

La vaccination est l’un des meilleurs outils pour prévenir les formes graves de la maladie. Pour une protection optimale, il faut donc recevoir une troisième dose – même si l’on a déjà été infecté – tout en continuant à respecter les mesures de santé publique locales. Pour des recommandations particulières, communiquez avec votre professionnel de la santé.

Les tests antigéniques rapides à utiliser à la maison pour dépister la COVID-19 sont plus répandus, en remplacement du dépistage massif par tests PCR. On les appelle « tests antigéniques » car ils détectent les antigènes, des protéines spécifiques qui font partie du SRAS-CoV-2. De plus, on les dit « rapides » car ils donnent des résultats en moins d’une heure.

La sensibilité d’un test antigénique rapide, c’est-à-dire sa capacité de détecter le virus quand il est présent, dépend de la charge virale d’une personne. La charge virale – la quantité de virus présente dans les liquides nasopharyngiens et le sang – est plus élevée au début de l’infection, quand le virus se réplique à une allure exponentielle4. Les protéines virales sont généralement détectables par certains tests antigéniques rapides pendant les cinq premiers jours où l’on présente des symptômes (Santé Canada). Passé ce délai, la performance du test antigénique rapide baisse rapidement, à mesure que la quantité de protéines virales diminue et que l’infection guérit.

Les tests antigéniques rapides peuvent détecter une infection en cours, y compris une infection causée par le variant Omicron5. Par contre, ils ne peuvent pas permettre de savoir si une personne a déjà été infectée par le SRAS-CoV-2. La vaccination contre la COVID-19 n’empêche pas ces tests de détecter une infection en cours.

Figure 1 : Schéma de l’utilisation des tests antigéniques rapides offerts au Canada.

Étape 1 – Prélèvement de l’échantillon. On prélève un échantillon nasal à l’aide de l’écouvillon stérile fourni. Le prélèvement peut être plus facile si la personne se mouche avant de passer l’écouvillon, incline la tête à 70 degrés et comprime sa narine avec les doigts tout en faisant des mouvements circulaires avec l’écouvillon.

Étape 2 – Application de la procédure de test. On submerge l’écouvillon dans une solution tampon pour extraire le SRAS-CoV-2 (s’il est présent). Après avoir laissé reposer le mélange, on transfère le liquide obtenu dans le puits du dispositif à l’aide d’une buse. Le liquide migrera dans la membrane du dispositif et les antigènes présents dans l’échantillon se lieront alors aux anticorps dans le dispositif pour former des complexes antigène-anticorps. La réaction dure de 15 à 30 minutes (selon les instructions du fabricant). Après ce délai, on peut lire le résultat.

Étape 3 – Interprétation des résultats. Si deux lignes apparaissent dans les fenêtres T (test) et C (contrôle), le résultat est positif. Cela signifie que l’échantillon est positif au SRAS-CoV-2 et que la personne est très probablement infectée. Il est possible de déclarer un résultat positif à un bureau de santé publique régional, provincial ou territorial ou à une initiative indépendante comme The Rapid Test Tracker. Si une seule ligne apparaît, dans la fenêtre C (contrôle), le résultat est négatif et il est très probable que la personne ne soit pas infectée. *Il est important de savoir qu’une personne infectée peut obtenir un résultat négatif si la charge virale est inférieure au niveau détectable. Cela dit, en présence de symptômes, il faut malgré tout s’isoler et suivre les directives de santé publique locales. Pour revérifier la présence de l’infection, il est possible de refaire le test après quelques jours. Si aucune ligne n’apparaît, ou qu’une ligne pâle apparaît dans la fenêtre T seulement, le résultat est invalide. Un test ne doit pas être utilisé plus d’une fois.

Certains des tests antigéniques rapides qui ont été approuvés par Santé Canada pour les tests diagnostiques sont mentionnés ci-dessous. Pour de plus amples renseignements, cliquez ici.

Tableau 1 : Spécifications de certains des tests antigéniques rapides offerts au Canada.

  Pays de fabrication Sensibilité* Spécificité** Concordance globale*** Limite de détection
BTNX – Rapid Response COVID-19 Antigen Test Canada 95,5 % 95,5 % 97,3 % 2×102,4 TCID50/ml
Artron Antigen COVID-19 (SARS-CoV-2) Rapid Test Canada 97,2 % 99,6 % 97,0 % 1×103

TCID50/ml

Quidel Quickvue At-home OTC COVID-19 Test É.-U. 83,5 % 99,2 % 90,0 % 1,9×104

TCID50/ml

BD Veritor System for Rapid Detection of SARS-CoV-2 É.-U. 84 % 100,0 % 96,0 % 800 copies d’ARN génomique/ml
Roche Rapid Antigen Test Allemagne 82,2 % 99,0 % 95,0 % 9,25×101,2 TCID50/ml
Abbott – Panbio COVID-19 Antigen Rapid Test Allemagne 75,5 % 94,9 % 90,0 % Charge virale > 106 copies/ml
Xiamen Boson Biotech – SARS-CoV-2 Antigen Test Card Chine 96,5 % 99,0 % 98,7 % 130

TCID50/ml

Empowered Diagnostics CovClear COVID-19 Rapid Antigen Test É.-U. 95,5 % 100,0 % 96,7 % 1,29×105 TCID50/ml

* La sensibilité est une mesure qui indique la capacité du test d’indiquer correctement que des personnes sont infectées par le SRAS-CoV-2 par un résultat positif. Par exemple, si la sensibilité d’un test est de 96 %, il détectera correctement en moyenne 96 personnes réellement infectées sur 100.

** La spécificité est une mesure qui indique la capacité du test d’indiquer correctement que des personnes ne sont pas infectées par le SRAS-CoV-2 par un résultat négatif. Par exemple, si la spécificité d’un test est de 96 %, il détectera correctement en moyenne 96 personnes qui ne sont réellement pas infectées sur 100.

*** La concordance globale est le produit de l’équation suivante : vrais positifs + vrais négatifs / total des échantillons.

Les experts en sont encore à analyser les données pour comprendre le degré de gravité de la maladie et les possibles conséquences à long terme d’une infection par le variant Omicron. Il faut notamment caractériser la gravité de la maladie chez les personnes vaccinées qui ont reçu une, deux, trois ou quatre doses de vaccin et établir des comparaisons avec les personnes n’ayant pas encore été vaccinées. En ce moment, la gravité de la maladie causée par le variant Omicron semble plus faible à l’échelle de la population, comparativement au variant Delta (Santé publique Ontario). Partout dans le monde, on rapporte que la gravité de l’infection par le variant Omicron est de légère à modérée dans la plupart des cas6-8. La vague Omicron nous frappe alors que la vaste majorité des Canadiens ont été vaccinés, ce qui peut également expliquer que les personnes infectées ont des symptômes plutôt légers. Néanmoins, les personnes qui sont plus âgées, qui ont des problèmes de santé sous-jacents ou qui sont immunodéprimées présentent un risque plus élevé de développer une forme plus grave de la maladie, pouvant aller jusqu’à menacer leur vie9, 10. De plus, le nombre de cas et la transmissibilité accrue du nouveau variant peuvent à eux seuls entraîner des répercussions considérables sur les systèmes de santé.

Les symptômes d’une infection au variant Omicron sont semblables aux symptômes de la COVID-19 déjà signalés : fièvre, toux, maux de gorge, fatigue et maux de tête.  Les personnes qui ont des symptômes s’apparentant à ceux de la COVID-19 doivent s’isoler.

Oui, le variant Omicron a été associé à un risque accru de réinfection, c’est-à-dire une nouvelle infection au SRAS-CoV-2 chez une personne rétablie d’une infection antérieure, en raison des nombreuses nouvelles mutations génétiques que présente le variant Omicron comparativement aux souches, par exemple le variant Delta qui a beaucoup circulé pendant la troisième et la quatrième vague. Les rapports montrent au moins 36 mutations dans la protéine spiculaire du virus, dont environ la moitié au niveau du domaine de liaison au récepteur (receptor-binding domain, ou RBD), par rapport à la souche d’origine du virus (11). Ces mutations ont été associées à une transmissibilité et à une évasion immunitaire accrues, ce qui signifie que les anticorps produits à la suite d’une infection antérieure ou de la vaccination ne reconnaissent pas le variant Omicron (12-15). Puisque le nouveau variant est très différent, les anticorps peuvent ne pas le reconnaître et ainsi, ne pas y réagir.

Références

  1. Pegu A, O’Connell SE, Schmidt SD, O’Dell S, Talana CA, Lai L et coll. Durability of mRNA-1273 vaccine–induced antibodies against SARS-CoV-2 variants. Science. 2021;373(6561):1372-7.
  2. Naaber P, Tserel L, Kangro K, Sepp E, Jürjenson V, Adamson A et coll. Dynamics of antibody response to BNT162b2 vaccine after six months: a longitudinal prospective study. Lancet Reg Health Eur. 2021;10:100208.
  3. Zhang A, Breznik JA, Clare R, Nazy I, Miller MS, Bowdish DME et coll. Antibody Responses to Third-Dose mRNA Vaccines in Nursing Home and Assisted Living Residents. J Am Med Dir Assoc. 2022.
  4. Wölfel R, Corman VM, Guggemos W, Seilmaier M, Zange S, Müller MA et coll. Virological assessment of hospitalized patients with COVID-2019. Nature. 2020;581(7809):465-9.
  5. Bekliz M, Perez-Rodriguez F, Puhach O, Adea K, Melancia SM, Baggio S et coll. Sensitivity of SARS-CoV-2 antigen-detecting rapid tests for Omicron variant. medRxiv. 2022:2021.12.18.21268018.
  6. Sheikh A KS, Woolhouse M, McMenamin J, Robertson C. Severity of Omicron variant of concern and vaccine effectiveness against symptomatic disease: national cohort with nested test negative design study in Scotland. 2021, 22 déc.
  7. Wolter N, Jassat W, Walaza S, Welch R, Moultrie H, Groome M et coll. Early assessment of the clinical severity of the SARS-CoV-2 omicron variant in South Africa: a data linkage study. Lancet. 2022.
  8. Abu-Raddad LJ, Chemaitelly H, Bertollini R. Severity of SARS-CoV-2 Reinfections as Compared with Primary Infections. N Engl J Med. 2021;385(26):2487-9.
  9. Li X, Zhong X, Wang Y, Zeng X, Luo T, Liu Q. Clinical determinants of the severity of COVID-19: A systematic review and meta-analysis. PLoS One. 2021;16(5):e0250602.
  10. Yek C, Warner S, Wiltz JL, Sun J, Adjei S, Mancera A et coll. Risk Factors for Severe COVID-19 Outcomes Among Persons Aged ≥18 Years Who Completed a Primary COVID-19 Vaccination Series – 465 Health Care Facilities, United States, December 2020-October 2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2022;71(1):19-25.
  11. Saxena SK, Kumar S, Ansari S, Paweska JT, Maurya VK, Tripathi AK et coll. Characterization of the novel SARS-CoV-2 Omicron (B.1.1.529) variant of concern and its global perspective. J Med Virol. 2021.
  12. Cele S, Jackson L, Khoury DS, Khan K, Moyo-Gwete T, Tegally H et coll. Omicron extensively but incompletely escapes Pfizer BNT162b2 neutralization. Nature. 2021.
  13. Planas D, Saunders N, Maes P, Guivel-Benhassine F, Planchais C, Buchrieser J et coll. Considerable escape of SARS-CoV-2 Omicron to antibody neutralization. Nature. 2021.
  14. Lu L, Mok BW, Chen LL, Chan JM, Tsang OT, Lam BH et coll. Neutralization of SARS-CoV-2 Omicron variant by sera from BNT162b2 or Coronavac vaccine recipients. Clin Infect Dis. 2021.
  15. Cao Y, Wang J, Jian F, Xiao T, Song W, Yisimayi A et coll. Omicron escapes the majority of existing SARS-CoV-2 neutralizing antibodies. Nature. 2021.