Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Pluss O, Campbell H, Pezzi L, Morales I, Roell Y, Quandelacy TM, Arora RH, Boucher E, Lamb MM, Chu M, Bärnighausen T, Jaenisch T. Limitations introduced by a low participation rate of SARS-CoV-2 seroprevalence data. Int J Epidemiol (2022). doi : https://doi.org/10.1093/ije/dyac178.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude publiée dans l’International Journal of Epidemiology, l’équipe de l’étude SeroTracker financée par le GTIC, à laquelle participe le Pr Rahyl Arora de l’Université de Calgary, a contribué à démontrer que seulement 70 % des personnes invitées à participer à des études de séroprévalence s’y sont effectivement inscrites. Cette observation est problématique, car plus le taux de participation est faible, plus la représentativité des résultats est limitée. De plus, en raison de l’absence de standardisation, il est difficile de faire des comparaisons valides entre les études de séroprévalence.

Faits saillants

  • Les taux de participation aux études de séroprévalence ont varié de 0,43 % à 96,38 % dans le monde, pour une médiane de 70 %.
  • Environ la moitié des études seulement présentaient un taux de participation supérieur à 60 %.
  • Les taux de participation étaient plus élevés lorsque les études faisaient appel à une stratégie d’échantillonnage de commodité, mais cette méthode est plus favorable aux biais. En effet, ces études recrutent les participants à qui les chercheurs ont le plus facilement accès (en raison de leur proximité géographique, de leur disponibilité ou de leur volonté de participer, par exemple). Les stratégies de sélection aléatoire, en revanche, donnent des résultats plus valides, mais exigent plus de ressources.
  • Au total, 61 % des études de séroprévalence ne précisaient pas le taux de participation, si bien qu’il est difficile d’évaluer véritablement les estimations de séroprévalence dont elles rendent compte.

Pour les besoins de la présente étude, le taux de participation désigne le nombre de répondants qui ont fourni un échantillon sérologique valide, divisé par le nombre initial de personnes invitées à participer à l’étude. Les raisons de ne pas participer à une étude varient entre le fait de ne pas avoir reçu l’invitation, de ne pas avoir accepté de participer ou de ne pas avoir fourni d’échantillon de sang.

De nombreuses études de séroprévalence ont été réalisées dans le monde, en grande partie pendant la première année de la pandémie de COVID-19, mais la comparabilité entre les évaluations de séroprévalence demeure difficile. Les définitions de standardisation et le signalement systématique des taux de participation représenteraient une première étape pour réduire les sources d’hétérogénéité entre les études.

L’étude a fait appel à des données compilées par la plateforme SeroTracker. L’analyse était restreinte aux études de séroprévalence du SRAS-CoV-2 réalisées dans la population générale. Au total, 90 articles publiés entre le 1er décembre 2019 et le 10 mars 2021 ont été inclus, dont seulement 35 (39 %) ont fourni l’information nécessaire pour calculer le taux de participation.