Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Brown PE, Fu SH, Newcombe L, Tang X, Nagelkerke N, Birnboim HC, Bansal A, Colwill K, Mailhot G, Delgado-Brand M, Tursun T, Qi F, Gingras AC, Slutsky AS, Pasic MD, Companion J, Bogoch II, Morawski E, Lam T, Reid A, Jha P, collaborateurs à l’étude Ab-C. Hybrid immunity from SARS-CoV-2 infection and vaccination in Canadian adults: cohort study. medRxiv 2023.12.27.23300588; doi : https://doi.org/10.1101/2023.12.27.23300588

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC, publiée dans medRxiv et en cours de révision par un comité de lecture d’eLife Sciences, a démontré que pour maintenir une immunité hybride en population, une couverture vaccinale à jour s’impose, y compris chez les personnes qui se rétablissent d’une infection par le SRAS-CoV-2. Ces résultats demeurent pertinents en cette vague virale de la sous-lignée JN.1, responsable de la plupart des nouvelles infections. L’étude était dirigée par le Dr Prabhat Jha, de l’Université de Toronto, en collaboration avec les collaborateurs à l’étude Action pour battre le coronavirus (Ab-C).

Faits saillants

  • Après avoir reçu au moins trois doses de vaccin, les adultes qui avaient été infectés plus de six mois avant le test ont démontré une diminution notable et continue de leurs taux d’anticorps antispiculaires pendant les neuf mois suivant la vaccination. En revanche, ceux qui avaient été infectés dans les six mois précédents présentaient une baisse plus graduelle de leurs taux d’anticorps antispiculaires.
  • La baisse des taux d’anticorps antispiculaires était semblable en fonction du sexe, du groupe d’âge (15 à 59 ans ou 60 ans et plus) et de l’ethnie (y compris les minorités visibles et les populations autochtones). La vaccination dans les six mois précédents atténuait la baisse des taux de spicules conférés par les anciennes infections.
  • Vers la fin de 2022, environ 35 % des adultes de plus de 60 ans avaient reçu leur dernière dose de vaccin plus de six mois auparavant, et environ 25 % étaient demeurés non infectés. L’incidence cumulative de l’infection par le SRAS-CoV-2 est passée d’environ 11 % avant le variant Omicron à 78 % en décembre 2022. Cependant, le taux de décès hebdomadaires attribuable à la COVID-19 pendant les vagues BA.2/5 correspondait à moins de la moitié de celui observé pendant la vague BA.1/1.1, ce qui laisse supposer que l’immunité hybride confère un rôle protecteur.
  • Les taux d’infection étaient beaucoup plus élevés chez les adultes plus jeunes (18 à 59 ans) et plus âgés (60 ans et plus) majoritairement vaccinés, passant d’environ 11 % dans chaque groupe d’âge en août 2021 à environ 86 % et 75 %, respectivement, en décembre 2022.
  • Les taux d’anticorps antispiculaires étaient plus élevés chez les adultes qui avaient été infectés que chez ceux qui ne l’avaient pas été, quel que soit le nombre de doses de vaccin.
  • Dans un échantillon de commodité composé de 39 adultes, les 32 adultes vaccinés présentaient des réponses positives aux lymphocytes T spiculaires. Les titres de lymphocytes T et les taux d’anticorps spiculaires étaient corrélés.

De mai 2020 à décembre 2022, les chercheurs ont effectué des évaluations sérielles (auprès de chacun des plus ou moins 4 000 à 9 000 adultes) des anticorps du SRAS-CoV-2 dans une cohorte canadienne majoritairement représentative tirée d’une plateforme nationale de sondages en ligne. Ces sondages couvraient les périodes de mars 2020 à décembre 2021 au Canada, lors des vagues des variants original, Alpha et Delta du SRAS-CoV-2, de janvier à mars 2022 pendant la vague de la sous-lignée BA.1/1.1 du variant Omicron, et d’avril à décembre 2022 pendant les vagues des sous-lignées BA.2 et BA.5 du variant Omicron. Les adultes, dont la plupart étaient vaccinés, ont signalé des infections virales confirmées par des tests de dépistage et ont posté à un laboratoire central les gouttes de sang séché qu’ils avaient prélevées. Les échantillons ont été soumis à des dosages d’anticorps hautement sensibles et spécifiques aux antigènes des protéines spiculaires et nucléocapsidiques, et cette dernière réponse des anticorps était seulement déclenchée par l’infection. Les chercheurs ont estimé et comparé l’incidence cumulative du SRAS-CoV-2 avant la période des variants Omicron et pendant les vagues des sous-lignées BA.1/1.1 et BA.2/5 avec les taux globaux de décès déclarés par les organisations nationales.