Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Matveev VA, Mihelic EZ, Benko E, Budylowski P, Grocott S, Lee T, Korosec CS, Colwill K, Stephenson H, Law R, Ward LA, Sheikh-Mohamed S, Mailhot G, Delgado-Brand M, Pasculescu A, Wang JH, Qi F, Tursun T, Kardava L, Chau S, Samaan P, Imran A, Copertino DC Jr, Chao G, Choi Y, Reinhard RJ, Kaul R, Heffernan JM, Jones RB, Chun TW, Moir S, Singer J, Gommerman J, Gingras AC, Kovacs C, Ostrowski M. Immunogenicity of COVID-19 vaccines and their effect on the HIV reservoir in older people with HIV. bioRxiv 2023.06.14.544834; doi: https://doi.org/10.1101/2023.06.14.544834.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après les résultats d’une étude financée par le GTIC, qui sont parus en prépublication et n’ont donc pas encore été révisés par un comité de lecture, les personnes âgées atteintes du VIH ont besoin d’au moins trois doses de vaccin contre la COVID-19 pour maximiser leur réponse immunitaire au SRAS-CoV-2. Les vaccins pourraient toutefois accroître les réservoirs du VIH chez les personnes atteintes du VIH qui ont de faibles taux de virémie persistante. Cette étude a été dirigée par le Dr Mario Ostrowski de l’Université de Toronto, en collaboration avec d’autres chercheurs financés par le GTIC, soit les Pres Anne-Claude Gingras de l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum à Sinai Health, Jennifer Gommerman de l’Université Toronto et Jane Heffernan de l’Université York.

Au total, 68 personnes atteintes du VIH (PVIH) de 55 ans et plus et 23 personnes qui n’étaient pas atteintes du VIH et ont été appariées selon l’âge ont été suivies pendant 48 semaines à compter de la première dose de vaccin, après un total de trois doses. Toutes les PVIH prenaient des antirétroviraux, mais n’étaient pas toutes dans le même état immunitaire. Elles incluaient les répondeurs immunitaires (RI)Personnes infectées par le VIH chez qui les antirétroviraux réussissent à supprimer la réplication virale et à reconstituer entièrement la numération des lymphocytes T CD4+ circulants à des taux immunocompétents, les non-répondeurs immunitaires (NRI)Personnes infectées par le VIH chez qui les antirétroviraux réussissent à supprimer la réplication virale, mais ne reconstituent pas pleinement la numération des lymphocytes T CD4+ circulants à des taux immunocompétents. et les personnes ayant une faible virémie (FV)Personnes atteintes du VIH ayant une charge virale persistante de 50 à 200 copies/mL, même après un traitement aux antirétroviraux. Ce phénomène est lié à de moins bons résultats thérapeutiques..

Faits saillants

  • En tout temps, diverses séries de vaccins de Pfizer, de Moderna et d’AstraZeneca suscitaient des réponses IgG antispiculaires tout aussi puissantes dans le sérum et la salive des PVIH et des personnes non atteintes du VIH.
  • Les réponses des anticorps culminaient quatre semaines après la troisième dose dans les deux cohortes. La demi-viePériode requise pour que la concentration d’une substance donnée (dans ce cas, les anticorps) diminue à la moitié de la dose de départ dans l’organisme. des anticorps IgG augmentait après la troisième dose dans les deux groupes.
  • Les réponses IGA spiculaires dans la salive étaient faibles chez les PVIH par rapport aux participants non atteints du VIH. Les réponses IgA spiculaires étaient plus faibles chez les RNI que chez les RI, mais la différence n’était pas statistiquement significative.
  • Les titres de neutralisation du virus vivant étaient beaucoup plus faibles chez les PVIH après deux doses de vaccins que chez les personnes non atteintes du VIH. Ils étaient semblables à ceux des sujets témoins non atteints du VIH après deux doses de vaccin et à ceux des sujets témoins non atteints du VIH après une dose de rappel.
  • La plupart des infections postvaccinales se manifestaient après la troisième dose de vaccin, mais c’était pendant la propagation des variants Omicron. Elles étaient moins fréquentes chez les PVIH que chez les personnes non atteintes du VIH.
  • L’immunité antispiculaire des lymphocytes T était plus élevée chez les RI, même en comparaison avec les participants non atteints du VIH, tandis qu’elle était plus faible chez les RIN.
  • L’immunité antispiculaire des lymphocytes B était plus élevée après la troisième dose de vaccin, à la fois chez les PVIH et chez les participants non atteints du VIH.
  • Une plus grande fréquence d’anomalies virales, c’est-à-dire un spicule temporaire dans la charge virale, est observée après la vaccination chez les PVIH. Cependant, les vaccins n’influaient pas sur la dimension du réservoir de VIH dans les lymphocytes T CD4+ chez la plupart des PVIH, sauf les personnes ayant une faible virémie.

Dans l’ensemble, l’étude indique que malgré une réponse immunitaire initiale sous-optimale chez les PVIH, la troisième dose semblait rétablir la réponse immunitaire et la rendre similaire à celle des personnes non atteintes du VIH.