Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Fu Z, Rais Y, Dara D, Jackson D, Drabovich AP. Rational Design and Development of SARS-CoV-2 Serological Diagnostics by Immunoprecipitation-Targeted Proteomics. Anal Chem 2022, publication en ligne le 12 septembre; doi : https://doi.org/10.1021/acs.analchem.2c01325

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Dans l’espoir de créer un test diagnostique plus précis et hautement informatif, un chercheur financé par le GTIC, le Pr Andrei Drabovich de l’Université de l’Alberta, et ses collègues ont conçu et évalué la performance de nouveaux dosages sérologiques pour mesurer la présence d’anticorps au SRAS-CoV-2 dans le sang et la salive. Leur étude est publiée dans la revue Analytical Chemistry.

Ce dosage combine deux techniques : l’immunoprécipitation pour enrichir les anticorps spécifiques au SRAS-CoV-2 et un dosage à base de spectrométrie de masse à la sélectivité quasi absolue (la capacité de distinguer des molécules d’anticorps très similaires). Ce dosage combiné, du nom de surveillance de la réaction sélectionnée à l’immunoprécipitation (IP-SRM), a permis d’acquérir des connaissances scientifiques supplémentaires impossibles à anticiper à l’aide des tests habituels.

Faits saillants

  • Ce nouveau dosage permet de prendre des mesures sensibles et spécifiques de la protéine du SRAS-CoV-2 dans le sérum et de procéder à la quantification différentielle des isotypes des anticorps anti-SRAS-CoV-2 (IgG, IgA, IgM, IgD et IgE) dans le plasma et la salive.
  • Le dosage a révélé que la combinaison du domaine liaison du récepteur (RBD) et de l’IgG1 offrait la meilleure performance diagnostique.
  • Les taux d’IgG1, d’IgG3, d’IgM et d’IgA1 anti-RBD étaient très élevés dans les échantillons de plasma de patients rétablis de la COVID-19.
  • Les anticorps IgA1 étaient les isotypes d’anticorps les plus abondants dans les échantillons de salive des patients rétablis de la COVID-19.

Les limites des diagnostics sérologiques en vigueur et l’importance du dosage actuel

Les dosages immunosérologiques qui exploitent la liaison antigène-anticorps (p. ex., les tests ELISA) se prêtent bien à l’identification des protéines du SRAS-CoV-2 et des anticorps anti-SRAS-CoV-2, mais sont incapables de fournir un aperçu complet de la réponse immunitaire. Les limites de ces tests, qui peuvent nuire à leur précision, incluent, entre autres, les mesures semi-quantitatives plutôt que quantitatives exactes, l’absence de standardisation pour comparer les diverses plateformes de dosage et la transréactivité potentielle avec des cibles non pertinentes, sans compter que le processus de différenciation des diverses sous-classes d’anticorps peut être laborieux (p. ex., IgG1, IgG2, IgG3, IgG4, IgA1 et IgA2).

D’autre part, une technique analytique du nom de spectrométrie de masse, qui permet de dépister les protéines par l’analyse de leurs fragments uniques, est une autre approche pour identifier et quantifier les protéines des anticorps anti-SRAS-CoV-2. Elle comporte toutefois certaines limites, y compris une sensibilité relativement faible.

Dans l’ensemble, les auteurs avancent que l’association de l’immunoenrichissement à la spectrométrie de masse confère de nombreux avantages par rapport à l’utilisation de chacune des méthodes seules. Le développement de cette méthode combinée pourrait contribuer à améliorer les tests diagnostiques sérologiques du SRAS-CoV-2 déjà existants, de ses nouvelles souches mutantes et d’autres virus et bactéries, tout en permettant de procéder à une évaluation approfondie des diverses combinaisons de sous-classes d’antigènes-anticorps, ce qui contribue à comprendre la portée de la réponse immunitaire individuelle.