Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Hohl CM, Cragg A, Purssel E, McAlister FA, Ting DK, Scheuermeyer F, Stachura M, Grant L, Taylor J, Kanu J, Hau JP, Cheng I, Atzema CL, Bola R, Morrison LJ, Landes M, Perry JJ, Rosychuk RJ; chercheurs du Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN) pour le Réseau canadien de recherche en urgence; Groupe de recherche canadien en soins intensifs. Comparing methods to classify admitted patients with SARS-CoV-2 as admitted for COVID-19 versus with incidental SARS-CoV-2: A cohort study. PLoS One. Le 26 septembre 2023;18(9):e0291580. doi : 10.1371/journal.pone.0291580.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude financée par le GTIC publiée dans la revue PLoS One, 52 % des patients hospitalisés qui avaient obtenu un résultat positif au SRAS-CoV-2 pendant la vague Omicron avaient reçu un diagnostic primaire de COVID-19, tandis que les autres avaient contracté une infection fortuite par le SRAS-CoV-2. Les patients hospitalisés à cause d’une COVID-19 étaient plus susceptibles d’être admis en soins intensifs et de mourir que ceux dont l’infection par le SRAS-CoV-2 avait été découverte fortuitement. Par rapport à la classification des cas par les cliniciens, l’algorithmeCatégorise les hospitalisations comme attribuables à la COVID-19 si le diagnostic primaire au congé en était un de COVID-19 ou si le patient avait un diagnostic secondaire de COVID-19 au congé et qu’il suivait un traitement au remdésivir ou avait un diagnostic primaire de sepsis, d’embolie pulmonaire, d’insuffisance respiratoire aiguë ou de pneumonie. des Centers for Disease Control était plus spécifique et plus sensible, mais sous-estimait les journées d’hospitalisation attribuables à la COVID-19, tandis que la classification du MassachusettsCatégorise les hospitalisations comme attribuables à la COVID-19 si le patient a reçu de la dexaméthasone en tout temps pendant son séjour hospitalier était moins sensible et moins spécifique, sous-estimait les journées d’hospitalisation et les journées en soins intensifs et surestimait les intubations, les admissions en soins intensifs et les décès. L’étude était dirigée par la Dre Corinne Hohl de l’Université de la Colombie-Britannique, pour le compte des chercheurs du Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (CCEDRRN, ou réseau canadien d’intervention rapide dans les services d’urgence pour la COVID-19) du Réseau canadien de recherche en urgence.

Faits saillants

  • Des 42 505 consultations de patients à une urgence participante entre le 19 décembre 2021 et le 31 mai 2022, 1 651 patients ont été hospitalisés et ont reçu un résultat positif au SRAS-CoV-2, dont 858 (52,0 %) ont été hospitalisés à cause de la COVID-19Les patients étaient définis comme étant hospitalisés à cause de la COVID-19 si leur résultat était positif au SRAS-CoV-2, s’ils étaient hospitalisés principalement à cause de signes et symptômes attribuables à la COVID-19 conformément au formulaire de rapport de cas de COVID-19 de l’Organisation mondiale de la Santé et si aucun autre diagnostic plausible ne pouvait être posé pour expliquer ces signes et symptômes.. Les autres étaient réputés être atteints d’une infection fortuite par le SRAS-CoV-2Hospitalisations au cours desquelles les patients ont reçu un résultat positif au SRAS-CoV-2, mais dont les signes et symptômes à l’hospitalisation n’étaient pas attribuables à la COVID-19, chez qui un autre diagnostic expliquait davantage l’origine de ces signes ou symptômes ou qui avaient reçu un diagnostic d’exacerbation d’une maladie chronique qui pouvait ou non avoir un rapport causal avec la COVID-19.. Les patients hospitalisés à cause de la COVID-19 avaient plus souvent besoin d’oxygène d’appoint (52,5 % par rapport à 19,7 %), avaient été hospitalisés plus de jours en soins intensifs (médiane de 6,5 par rapport à 4,0) et présentaient une plus grande mortalité en milieu hospitalier (12,6 % par rapport à 6,4 %) que les patients hospitalisés à cause d’une infection fortuite par le SRAS-CoV-2.
  • À l’aide de divers algorithmes, l’équipe de chercheurs a découvert que les admissions en soins intensifs étaient plus courantes chez les plus jeunes patients, mais que les décès étaient plus fréquents chez les patients plus âgés. Les patients ayant une immunodéficience secondaire étaient plus susceptibles de mourir que ceux qui n’en avaient pas, et les patients qui ont consulté pendant la vague du sous-variant BA.2 d’Omicron étaient moins susceptibles de mourir que ceux qui ont consulté pendant la vague du sous-variant BA.1 d’Omicron. Les patients qui consommaient des drogues risquaient davantage d’être mis sous ventilation mécanique que ceux qui n’en utilisaient pas.
  • L’algorithme des CDC avait une sensibilité de 82,9 % (711 cas sur 858) et une spécificité de 98,1 % (778 cas sur 793) pour prédire les hospitalisations attribuables à la COVID-19. Parmi les admissions classées comme d’abord attribuables à la COVID-19 en fonction d’une décision clinique, l’algorithme des CDC sous-estimait les intubations de 16,7 % (six cas sur 36), les réhospitalisations de 18,9 % (sept cas sur 37), les hospitalisations en soins intensifs de 10,0 % (12 cas sur 120), les journées d’hospitalisation de 18,7 % (1 975 cas sur 10 584), les journées en soins intensifs de 18,5 % (301,5 cas sur 1 629) et la mortalité en milieu hospitalier de 12,0 % (13 cas sur 108). Le remplacement de la définition clinique par l’algorithme des CDC ne modifiait pas la signification statistique des variables.
  • Lorsque les admissions étaient classées en fonction de la définition clinique ou de l’algorithme des CDC, la probabilité de ventilation mécanique, d’admission en soins intensifs et de mortalité était beaucoup plus élevée chez les hommes que chez les femmes, et ce, dans tous les cas.
  • La classification du Massachusetts avait une sensibilité de 60,5 % (519 cas sur 858) et une spécificité de 78,6 % (623 cas sur 793) pour repérer les admissions liées à la COVID-19, sous-estimant le nombre total de journées d’hospitalisation et de journées en soins intensifs, mais surestimant les intubations liées à la COVID-19, les admissions en soins intensifs et les décès.
  • Le nombre de journées d’hospitalisation ou de journées en soins intensifs attribuables à la COVID-19 était plus élevé dans le groupe classé en fonction de la décision clinique, suivis du groupe classé en fonction de la méthode du Massachusetts, puis enfin, de l’algorithme des CDC.

Dans le cadre de cette étude multicentrique réalisée pendant la vague Omicron, environ la moitié des hospitalisations chez les patients ayant reçu un diagnostic positif au SRAS-CoV-2 était d’abord attribuable à la COVID-19. Ces hospitalisations étaient associées à un plus grand risque de mauvais résultats cliniques et à une plus grande utilisation des ressources hospitalières que les hospitalisations de patients atteints d’une infection fortuite par le SRAS-CoV-2. Les études qui ne différencient pas les hospitalisations attribuables à la COVID-19 des infections fortuites par le SRAS-CoV-2 lorsqu’elles rendent compte du taux de mortalité global chez les patients hospitalisés atteints du SRAS-CoV-2 sont plus susceptibles de sous-estimer la virulence des futures vagues de la pandémie.