Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Murphy TJ, Swail H, Jain J, Anderson M, Awadalla P, Behl L, Brown PE, Charlton CL, Colwill K, Drews SD, Gingras AC, Hinshaw D, Jha P, Kanji JN, Kirsh VA, Lang ALS, Langlois MA, Lee S, Lewin A, O’Brien SF, Pambrun C, Skead, K Stephens DA, Stein DR, Tipples G, Van Caeseele PG, Evans TG, Oxlade O, Mazer BD, Buckeridge DL. The evolution of SARS-CoV-2 seroprevalence in Canada: a time-series study, 2020–2023. CMAJ Le 14 août 2023;195:E1030-7. doi : 10.1503/cmaj.230949

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon les résultats d’une étude financée et dirigée par le GTIC publiés dans CMAJ, en mars 2023, plus de 75 % des Canadiens possédaient des anticorps attribuables à une infection par le SRAS-CoV-2. C’est un contraste marqué par rapport aux observations de mai 2020, lorsque seulement 0,3 % des Canadiens possédaient des anticorps acquis par l’infection. L’étude était dirigée par les Drs David Buckeridge et Bruce Mazer, tous deux du GTIC, de l’Université McGill et de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, en collaboration avec Tanya Murphy, Hanna Swail, Jaspreet Jain, Tim Evans et Olivia Oxlade, membres du secrétariat du GTIC.

Les chercheurs ont regroupé les données à partir de plus de 700 000 échantillons recueillis dans sept études : Action pour battre le coronavirus (St. Michael’s Hospital, un établissement de Unity Health Toronto), les Alberta Precision Laboratories, le laboratoire provincial Cadham, la Société canadienne du sang, CanPath, Héma-Québec et l’autorité sanitaire de la Saskatchewan. Ils ont analysé trois périodes : avant la vaccination (mars à novembre 2020), le déploiement des vaccins (décembre 2020 à novembre 2021) et les vagues Omicron (décembre 2021 à mars 2023).

Ils ont également estimé la séroprévalence en fonction de la région géographique et de l’âge.

Faits saillants

  • En mai 2020, moins de 0,3 % des Canadiens possédaient des anticorps acquis par l’infection. En novembre 2021, 9 % des Canadiens possédaient une immunité à l’infection par le SRAS-CoV-2. Après l’avènement d’Omicron, la séroprévalence a augmenté rapidement, si bien qu’au 15 mars 2023, 76 % des Canadiens possédaient des anticorps perceptibles contre l’infection.
  • La séroprévalence antispiculaire (conférée par le vaccin et acquise par l’infection) est constamment demeurée élevée (à au moins 98 %) entre novembre 2021 (déploiement des vaccins) et les vagues des variants Omicron.
  • Avant les vagues Omicron, la séroprévalence acquise par l’infection différait peu en fonction de l’âge. Toutefois, pendant les vagues Omicron, la séropositivité a augmenté plus rapidement chez les plus jeunes (de moins de 25 ans). À la mi-juin 2022, la séroprévalence acquise par l’infection chez les personnes de moins de 25 ans atteignait 57 %, par rapport à 51 % chez celles de 25 à 39 ans, à 40 % chez celles de 40 à 59 ans et à 25 % chez celles de plus de 60 ans.
  • En mars 2023, la séroprévalence se situait entre 70 % et 80 % dans tous les groupes d’âge, sauf chez les adultes de plus de 60 ans, dont 60 % possédaient des anticorps acquis par l’infection.
  • L’augmentation rapide des anticorps acquis par l’infection, qui s’est produite partout au Canada, était plus prononcée chez les plus jeunes et dans les provinces de l’Ouest : le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

La plupart des Canadiens ont été infectés pour la première fois par le SRAS-CoV-2 pendant l’ère Omicron, après avoir été vaccinés. Par conséquent, de nombreux Canadiens possèdent une immunité hybride contre le SRAS-CoV-2. Cependant, les auteurs concluent qu’en raison des variations en fonction de l’âge et de la géographie, ainsi que du potentiel d’affaiblissement des taux d’anticorps, les politiques sanitaires et les décisions cliniques devront être adaptées pour tenir compte des tendances locales de l’immunité en population.