Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

McKinnon B, Quach C, Dubé È, Tuong Nguyen C, Zinszer K. Social and racial/ethnic differences in parental willingness to vaccinate children against COVID-19 in Montreal, Canada. medRxiv. 2021 Mai 11. doi: 10.1101/2021.05.08.21256831.

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Le 5 mai 2021, Santé Canada a approuvé l’utilisation du vaccin de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19 chez les enfants de 12 ans et plus. Dans le cadre d’une recherche financée par le GTIC, la Pre Kate Zinszer, de l’Université de Montréal, et ses collègues ont examiné la volonté d’une cohorte de parents de Montréal à faire vacciner leurs enfants d’après leur niveau d’instruction, leur quartier et leur appartenance à une minorité visible. Dans une prépublication, qui n’a donc pas encore été approuvée par un comité de lecture, la plupart des parents sondés (86 %) ont répondu qu’ils feraient probablement vacciner leur enfant contre la COVID-19, mais les chiffres sont moins élevés au sein des minorités visibles.

Faits saillants

  • La plupart des 380 parents sondés appuient la vaccination contre la COVID-19 chez les enfants : 61 % ont répondu qu’ils étaient très susceptibles et 25 %, qu’ils étaient plutôt susceptibles de faire vacciner leurs enfants contre la COVID-19.
  • On constatait un potentiel d’importantes différences ethniques ou raciales à l’égard de la volonté des parents à faire vacciner leurs enfants, car près de 35 % des parents appartenant à une minorité visible avaient répondu qu’ils n’étaient pas susceptibles de faire vacciner leurs enfants.

Les auteurs ont analysé les données transversales d’une étude de séroprévalence longitudinale continue sur la COVID-19 (l’étude EnCORE, d’après l’acronyme anglais) qui incluait des questions sur l’intention de se faire vacciner dans le cadre d’un questionnaire en ligne rempli entre le 22 janvier et le 1er avril 2021. Les réponses ont été fournies par 380 parents ou tuteurs d’enfants de deux à 17 ans qui fréquentaient l’un des 51 milieux de garde ou écoles participant à l’étude. Les répondants ont indiqué à 61 % qu’ils étaient très susceptibles, à 25 % qu’ils étaient plutôt susceptibles, à 9,2 % qu’ils étaient peu susceptibles et à 4,5 % qu’ils étaient très peu susceptibles de faire vacciner leur enfant contre la COVID-19. La principale raison pour laquelle les parents étaient peu susceptibles de faire vacciner leur enfant était leurs inquiétudes à l’égard du manque d’information sur l’innocuité vaccinale et ses effets secondaires possibles (48 %). Un seul des parents sondés a affirmé ne pas faire confiance aux vaccins en général.

Les résultats révèlent une réticence envers la vaccination différente entre les parents appartenant à des minorités visibles et les autres parents. Parmi les minorités visibles, 30,3 % étaient très susceptibles, 36,8 % était plutôt susceptibles et 32,9 % étaient peu susceptibles de faire vacciner leurs enfants. En revanche, la plupart des autres parents étaient très susceptibles de faire vacciner leurs enfants (66,6 %), par rapport à seulement 23,9 % qui étaient plutôt susceptibles et 9,5 % qui étaient peu susceptibles de faire ce choix. Les minorités visibles étaient surtout composées de Latino-Américains et d’Arabes (42 % et 30 %, respectivement), ainsi que d’une minorité de Noirs et d’Asiatiques du Sud-Est (10 % et 12 %, respectivement).

D’après les auteurs, des recherches s’imposent pour quantifier ces différences à plus grande échelle et mieux comprendre pourquoi ces communautés ont moins l’intention de se faire vacciner. Ce constat pourrait contribuer à concevoir des stratégies adaptées pour promouvoir l’acceptation et l’adoption des vaccins, afin d’éviter d’exacerber les iniquités à l’égard de la COVID-19 au sein des populations racialisées du Canada.