Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :

Gasser R, Cloutier M, Prévost J, Fink C, Ducas É, Ding S, Dussault N, Landry P, Tremblay T, Laforce-Lavoie A, Lewin A, Beaudoin-Bussières G, Laumaea A, Medjahed H, Larochelle C, Richard J, Dekaban GA, Dikeakos JD, Bazin R, Finzi A, Major role of IgM in the neutralizing activity of convalescent plasma against SARS-CoV-2. Cell Reports (2021). doi: https://doi.org/10.1016/j.celrep.2021.108790

Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.

Le Pr Andrés Finzi, de l’Université de Montréal, la Pre Renée Bazin, d’Héma-Québec, et leurs collaborateurs de l’Université Western soulignent l’importance des anticorps produits au début de l’infection pour neutraliser le SARS-CoV-2. Cette publication fait partie d’une recherche financée par le gouvernement du Canada, par l’entremise du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), en collaboration avec les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

Il est largement reconnu que la réponse des anticorps ou la réponse humorale au SARS-CoV-2 est essentielle au contrôle de l’infection et que les anticorps contribuent notamment à l’immunité par leur capacité de neutralisation. En effet, les anticorps neutralisants se lient au virus et en bloquent la pénétration dans les cellules hôtes, l’empêchant ainsi d’infecter le patient et de provoquer une grave infection. Il existe divers types d’anticorps, soit les immunoglobulines M (IgM), IgA, IgG, IgE et IgD, qui agissent dans divers compartiments de l’organisme.

Il a été montré précédemment par le Pr Finzi, la Pre Bazin et leurs équipes respectives au CRCHUM et à Héma-Québec, que la capacité de neutralisation du SARS-CoV-2 diminuait au bout de six semaines. Pour explorer la raison de cette diminution, les chercheurs ont retiré de manière sélective chaque type d’anticorps du plasma de patients rétablis de la COVID-19 pour en déterminer les répercussions sur la neutralisation du SARS-CoV-2. Fait intéressant, la perte de cette capacité de neutralisation était plus élevée pour le plasma appauvri en IgM, qui diminuait d’un facteur de 5,5, suivi des IgG, puis des IgA. Selon cette observation, les IgM joueraient un rôle important dans la capacité de neutralisation du plasma.

Bref, d’après ces résultats, il faudra réévaluer les traitements contre la COVID-19 fondés sur les anticorps, car certains des traitements actuels pourraient nuire à la production d’IgM.