Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Richard L, Nisenbaum R, Colwill K, Mishra S, Dayam RM, Liu M, Pedersen C, Gingras A, Hwang SW. Enhancing detection of SARS-CoV-2 re-infections using longitudinal sero-monitoring: demonstration of a methodology in a cohort of people experiencing homelessness in Toronto, Canada. BMC Infect Dis. Le 2 février 2024; doi : 10.1186/s12879-024-09013-9

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC publiée dans la revue BMC Infectious Diseases révèle que la sérosurveillance longitudinale des anticorps, combinée à un test PCR ou un test rapide antigénique (RAG) de dépistage de l’infection aiguë dans la salive, quadruplait la détection des réinfections par rapport aux tests PCR ou RAG seuls. L’étude, qui portait sur les personnes en situation d’itinérance de Toronto, était dirigée par Lucie Richard, de Unity Health Toronto, la Pre Anne-Claude Gingras, de l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum, et le Dr Stephen Hwang, de l’Université de Toronto.

De juin à septembre 2021, les chercheurs ont recruté au hasard 736 participants sans domicile dans plus de 60 refuges, hôtels de distanciation physique et camps de Toronto. De ce nombre, 381 personnes à risque qui avaient vécu une infection fortuite lors du suivi au bout de neuf mois ont été incluses dans l’analyse définitive. Les participants se sont prêtés à une entrevue de collecte de données en début d’étude, puis ont été invités à une entrevue de suivi au bout de trois, six, neuf et 12 mois. Les données recueillies incluaient de l’information autodéclarée sur les résultats positifs aux tests PCR ou RAG et sur la vaccination. Les participants ont également fourni de la salive et du sang (échantillons de plasma ou de gouttes de sang séché) pour détecter les réinfections par le SRAS-CoV-2.

Les études qui reposent seulement sur les tests PCR pour mesurer les réinfections par le SRAS-CoV-2 font souvent état d’un très faible taux de réinfection malgré l’émergence de nombreux variants. Par le passé, ces chercheurs ont déterminé que seulement 28 % d’infections fortuites avaient été recensées par test PRC chez les sans-abri. Ils ont avancé que leur méthode complète, qui combine les tests PCR, les tests RAG et la sérologie longitudinale, permettrait d’éviter ce biais de sous-dépistage.

Faits saillants

  • Les chercheurs ont détecté 37 réinfections par les tests PCR et RAG, et 98 réinfections supplémentaires par la sérologie longitudinale.
  • La méthode complète (qui combine les tests PCR et RAG et la sérologie longitudinale) a entraîné un taux de détection considérablement accru de 37,4 cas de réinfection sur 100 années-personnes, soit un taux qui a plus que quadruplé par rapport à celui décelé par les tests PCR et RAG seuls.
  • Par ailleurs, 85 % des réinfections confirmées par les tests PCR et RAG étaient aussi décelables par la sérologie longitudinale.

Les auteurs avancent que les taux de réinfection actuels par le SRAS-CoV-2 établis d’après les tests PCR sont fort probablement beaucoup plus fréquents que ceux déclarés dans les publications scientifiques. Ce constat pourrait avoir des conséquences importantes sur la recherche en vue de comprendre le fardeau de l’infection et les résultats cliniques en aval. Les auteurs encouragent la tenue de plus de recherches pour valider pleinement leur méthode, mais ils trouvent que cette étude fait ressortir l’intérêt de combiner les sources de données relatives à l’infection aiguë et à la sérologie pour assurer une surveillance sanitaire efficace.