Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Widdifield J, Kwong JC, Chen S, Eder L, Benchimol EI, Kaplan GG, Hitchon C, Aviña-Zubieta JA, Lacaille D, Chung H, Bernatsky S. Vaccine effectiveness against SARS-CoV-2 infection and severe outcomes among individuals with immune-mediated inflammatory diseases tested between March 1 and Nov 22, 2021, in Ontario, Canada: a population-based analysis. Lancet Rheumatol. Le 14 avril 2022. doi : 10.1016/S2665-9913(22)00096-0

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon de nouvelles observations tirées du projet SUCCEED financé par le GTIC et publiées dans The Lancet Rheumatology, deux doses de vaccin à ARNm prévenaient l’infection par le SRAS-CoV-2 avec une efficacité de 79 % à 89 % chez les habitants de l’Ontario atteints d’une maladie inflammatoire à médiation immunitaire. Même si l’efficacité vaccinale commençait à s’affaiblir deux mois après la deuxième dose, elle se renforçait après la troisième dose. L’étude, qui a recueilli des données auprès de presque toutes les personnes atteintes de ces maladies dans la province, s’est déroulée entre le 1er mars et le 22 novembre 2021, lorsque les variants préoccupants Alpha et Delta étaient en circulation. L’efficacité de deux doses de vaccin contre une COVID-19 grave oscillait entre 92 % et 97 %. Le projet SUCCEED est dirigé par la Dre Sasha Bernatsky de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, conjointement avec la Pre Jessica Widdifield et le Dr Jeff Kwong de l’IC/ES.

Cette étude portait sur quatre grandes maladies inflammatoires à médiation immunitaire : la polyarthrite rhumatoïde, la spondylite ankylosante (un type d’arthrite qui touche la colonne vertébrale), le psoriasis (un problème cutané) et les maladies inflammatoires de l’intestin (qu’on abrège par MII). Les personnes qui vivent avec ces problèmes de santé prennent souvent des immunosuppresseurs, qui peuvent compromettre leur système immunitaire et les rendre plus vulnérables à une COVID-19 grave.

Faits saillants

  • Le taux de positivité des tests (c’est-à-dire le nombre de tests positifs divisé par le nombre total de personnes dépistées) chez les personnes faisant partie des quatre groupes de maladies à médiation immunitaire s’établissait comme suit (par ordre descendant) : 3 089 cas sur 47 199 personnes atteintes de psoriasis (6,5 %), 476 cas sur 7 863 personnes atteintes de spondylite ankylosante (6,1 %), 2 127 cas sur 36 145 personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (5,9 %) et 1 702 cas sur 31 311 personnes atteintes d’une MII (5,4 %).
  • Dans les quatre groupes, les cas positifs étaient plus fréquents chez les plus jeunes (grosso modo les moins de 50 ans) et chez les personnes qui habitaient dans les quartiers à faible revenu que dans ceux les plus aisés.
  • L’efficacité corrigée des vaccins à ARNm sept jours après l’administration de la deuxième dose aux membres des quatre groupes contre tout type d’infection par le SRAS-CoV-2 s’établissaient comme suit : 89 % chez les personnes atteintes de spondylite ankylosante, 84 % chez celles atteintes de psoriasis, 83 % chez celles atteintes de polyarthrite rhumatoïde et 79 % chez celles atteintes d’une MII.
  • Dans les quatre groupes, l’efficacité des vaccins contre l’infection après l’administration d’une dose, puis de deux doses, était plus élevée chez les personnes qui avaient reçu le vaccin Spikevax de Moderna que chez celles qui avaient reçu le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech.
  • L’efficacité corrigée de deux doses de vaccin à ARNm contre les résultats cliniques graves de la COVID-19 (hospitalisation ou décès attribuable au virus) dans les quatre groupes correspondait à 92 % chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ou de psoriasis, à 94 % chez celles atteintes d’une MII et à 97 % chez celles atteintes de spondylite ankylosante.
  • L’efficacité des vaccins contre l’infection sept jours après l’administration d’une troisième dose se situait entre 76 % et 96 %. La troisième dose a été offerte à cette population en septembre 2021.

Tous les tests PCR diagnostiques du SRAS-CoV-2 effectués auprès des habitants de l’Ontario de 16 ans et plus appartenant à l’un des quatre groupes présentés plus haut ont été répertoriés.

Ces résultats sont tirés du projet Safety immUnogenicity of Covid-19 vaCcines in systEmic immunE mediated inflammatory Diseases (SUCCEED) financé par le GTIC et dirigé par la Dre Bernatsky.

Il convient de souligner que l’étude a été réalisée avant l’émergence du variant Omicron au Canada.

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