Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Davis P, Rosychuk R, Hau JP, Cheng I, McRae AD, Daoust R, Lang E, Turner J, Khangura J, Fok PT, Stachura M, Brar B, Hohl CM. Diagnostic yield of screening for SARS-CoV-2 among patients admitted to hospital for alternate diagnoses: an observational cohort study. BMJ Open. Le 12 juillet 2022. doi : 10.1136/bmjopen-2021-057852.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

D’après une étude financée par le GTIC publiée dans la revue BMJ Open, le dépistage universel de la COVID-19 chez les adultes hospitalisés pour un autre diagnostic que la COVID-19 au cours des deux vagues de 2020 avait un faible rendement diagnostique, si bien qu’à l’époque, il n’aurait pas été justifiable d’en faire une politique générale. L’étude était dirigée par le Dr Philip Davis, de l’Université de la Saskatchewan, et la Dre Corinne Hohl, de l’Université de la Colombie-Britannique.

Dans cette étude observationnelle, les données étaient issues de 15 690 adultes admissibles du registre du Canadian COVID-19 Emergency Department Rapid Response Network (réseau de réponse rapide à la COVID-19 dans les urgences canadiennes), provenant de 30 hôpitaux en soins aigus. Les participants étaient des patients qui avaient été hospitalisés à cause de diagnostics non reliés à la COVID-19 et qui avaient subi un dépistage du SRAS-CoV-2 entre le 1er mars et le 29 décembre 2020. Le résultat primaire évalué était un résultat positif au test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour le SRAS-CoV-2.

Les 15 690 participants ont été répartis en deux groupes :

  • Ceux qui n’avaient pas de symptômes compatibles avec la COVID-19 (les symptômes compatibles incluaient la toux, les douleurs thoraciques, la perte de l’odorat ou du goût, les vomissements et les céphalées)
  • Ceux qui avaient des symptômes compatibles avec la COVID-19 attribuables à un autre diagnostic (p. ex., insuffisance cardiaque congestive, maladie pulmonaire obstructive chronique)

Faits saillants

  • Des 3 113 patients hospitalisés sans symptômes compatibles avec la COVID-19, 13 (0,4 %) ont obtenu un résultat positif à la COVID-19.
  • Des 12 570 patients hospitalisés qui avaient des symptômes compatibles avec la COVID-19, 109 (0,9 %) ont obtenu un résultat positif à la COVID-19.
  • Ce total de 122 patients ayant obtenu un résultat positif à la COVID-19 correspond à un rendement diagnostique de 0,8 %.
  • Les facteurs liés aux patients associés à un plus fort risque de résultats positifs incluaient la présence de fièvre, le fait d’être travailleur de la santé, la présence d’un contact familial positif ou une exposition institutionnelle et la résidence dans une région où l’incidence moyenne de cas de COVID-19 était plus élevée sur sept jours.

Les chercheurs ont seulement examiné les TAAN et n’ont pas tenu compte du rendement diagnostique des tests de COVID-19 reposant sur les antigènes. Le test antigénique rapide n’était pas généralisé au moment de l’étude. Par ailleurs, les chercheurs n’ont pas pu définir les résultats faussement positifs d’après la sensibilité et la spécificité des TAAN, ce qui peut avoir entraîné une surestimation du rendement diagnostique. L’étude a été réalisée avant la généralisation de la vaccination ou des réinfections et avant la propagation d’autres variants importants du SRAS-CoV-2, tels que le variant Omicron hautement transmissible, si bien que le contexte de dépistage universel était différent.

Cependant, l’étude a bel et bien fait appel aux données d’un vaste registre pancanadien qui incluait des participants diversifiés sur le plan géographique et culturel, ce qui, selon les chercheurs, rend ces observations généralisables hors du contexte canadien.