Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Healey GR, Golding L, Schick A, Majdoubi A, Lavoie PM, Vallance BA. Gut microbiome and dietary fibre intake strongly associate with IgG function and maturation following SARS-CoV-2 mRNA vaccination. Gut. Décembre 2022. doi : 10.1136/gutjnl-2022-328556

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Dans une lettre publiée par la revue Gut, la Pre Genelle Healey, le Pr Bruce Vallance, le Dr Pascal Lavoie, chercheur financé de la GTIC (Université de la Colombie-Britannique) et leur équipe ont établi un lien entre la composition du microbiote intestinalLe microbiote intestinal est composé de tous les microorganismes qui logent dans le tube digestif, y compris les bactéries. et l’immunité induite par la vaccination contre la COVID-19. Selon les recherches, les personnes qui possèdent un taux plus élevé d’acides gras ramifiés dérivés des microbes (produits par la fermentation des protéines microbiennes) ont plus de difficulté à acquérir une réponse immunitaire vigoureuse grâce aux anticorps conférés par la vaccination qui assurent une liaison efficace au virus. En revanche, les personnes qui consomment beaucoup de fibres présentent une réponse immunitaire plus efficace.

Faits saillants

  • La composition du microbiote intestinal a changé après la première dose du vaccin à ARNm de Pfizer-BioNTech dans une cohorte de travailleurs de la santé participants : la population de certains microorganismes a diminué, et la diversité du microbiome a connu une baisse généralisée.
  • La composition de référence du microbiote intestinal (avant la vaccination) différait entre les participants, puisqu’ils révélaient des taux d’anticorps élevés et faibles après la vaccination contre la COVID-19.
  • La présence de certaines espèces bactériennes avant la vaccination semblait associée à une diminution de la capacité des anticorps induits par la vaccination à se lier au virus.
  • Des taux élevés d’acides gras ramifiés dérivés des microbes étaient liés à une diminution de la réponse vaccinale. On sait que ces taux étaient plus élevés chez les patients ayant une affection à médiation immunitaire comme une maladie inflammatoire de l’intestin (mais les mécanismes sous-jacents ne sont pas bien compris).
  • Les participants qui consomment plus de fibres présentaient une immunité induite par la vaccination renforcée, y compris des réponses plus vigoureuses des anticorps et des capacités de liaison. De plus, les personnes qui consommaient beaucoup de fibres subissaient une diminution d’acides gras ramifiés dérivés des microbes après la vaccination.

Puisqu’il est démontré que les taux d’anticorps acquis après la vaccination contre la COVID-19 s’affaiblissent plutôt rapidement, particulièrement dans les populations plus âgées vulnérables et chez les personnes qui ont d’autres problèmes de santé, le microbiome intestinal peut représenter un moyen efficace d’accroître la protection à long terme.

Cette étude observationnelle reposait sur le séquençage métagénomique d’échantillons de selle de 52 participants.