Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Naveed Z, Li J, Spencer M, Wilton J, Naus M, García HAV, Otterstatter M, Janjua NZ. Observed versus expected rates of myocarditis after SARS-CoV-2 vaccination: a population-based cohort study. CMAJ. 2022;194(45):E1529-36. doi : https://www.cmaj.ca/content/194/45/E1529.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC), la Pre Zaeema Naveed du British Columbia Centre for Disease Control et ses collègues du Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (CIRN), financés par le GTIC, ont établi que le taux de myocarditeLa myocardite est une inflammation du muscle cardiaque qui peut limiter la capacité du cœur à faire circuler le sang. après l’administration du vaccin contre la COVID-19 est faible, et que l’âge, le genre et le type de vaccin administré sont des facteurs importants à évaluer pour réduire le risque de myocardite postvaccinale.

Faits saillants

  • De décembre 2020 à mars 2022, 99 cas de myocardite ont été répertoriés en Colombie-Britannique dans les sept jours suivant l’administration d’un vaccin contre la COVID-19 (ou 0,97 cas sur 100 000 doses de vaccin). Ce taux est passé à 1,37 cas sur 100 000 doses de vaccin (ou un total de 141 cas) lorsque la surveillance a été prolongée à 21 jours après la vaccination.
  • Les chercheurs ont estimé les taux prévus d’après l’histoire des cas de myocardite en Colombie-Britannique en 2019, avant le début de la pandémie de COVID-19. Ils ont découvert qu’en 2020-2022, l’incidence de myocardite était 14,8 fois plus élevée (dans les sept jours) et sept fois plus élevée (dans les 21 jours) que ce à quoi on aurait pu s’attendre.
  • Plus de cas de myocardite s’étaient produits dans les sept jours suivant la vaccination chez les personnes de 12 à 17 ans (incidence observée : 2,64) et de 18 à 29 ans (2,63) que dans les groupes plus âgés.
  • Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes de contracter une myocardite sept jours après la vaccination (1,90 par rapport à 0,76).
  • L’incidence de myocardite dans les sept jours suivant la vaccination était plus élevée chez les personnes qui recevaient leur deuxième dose que chez celles qui recevaient leur troisième dose (1,90 par rapport à 0,76). L’incidence de myocardite était plus élevée chez les personnes qui avaient reçu le vaccin de Moderna que chez celles qui avaient reçu celui de Pfizer (1,44 par rapport à 0,74).
  • Chez les hommes de 18 à 29 ans qui avaient reçu leur deuxième dose de Moderna, l’incidence de myocardite sept jours suivant la vaccination était 148 fois plus élevée que ce qui était anticipé, ce qui correspond à la plus haute augmentation observée dans tous les sous-groupes.

Les résultats de cette étude peuvent être utilisés pour soutenir les stratégies de vaccination. Notamment, le vaccin de Pfizer pourrait être préférable pour les hommes plus jeunes.

L’étude repose sur les dossiers de santé de la BC COVID-19 Cohort (cohorte britanno-colombienne de COVID-19), une plateforme de surveillance qui intègre à la fois des données liées à la COVID-19 et des données administratives plus générales entre décembre 2020 et mars 2022 en Colombie-Britannique. Toutes les personnes de plus de 12 ans dont le dossier indiquait qu’elles avaient reçu un vaccin à ARNm contre la COVID-19 étaient incluses dans l’étude, sauf celles qui avaient souffert d’une myocardite ou d’une myopéricardite dans l’année précédant l’administration d’une dose de vaccin contre la COVID-19. Les chercheurs ont examiné l’incidence d’hospitalisations ou de consultations à l’urgence en raison d’une myocardite ou d’une myopéricardite dans les sept et 21 jours suivant la vaccination et ont calculé les taux de myocardite sur 100 000 doses de vaccin à ARNm.