Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Buchan SA, Alley S, Seo CY, Johnson C, Kwong JC, Nasreen S, Thampi N, Lu D, Harris TM, Calzavara A, Wilson SE. Myocarditis or Pericarditis Events After BNT162b2 Vaccination in Individuals Aged 12 to 17 Years in Ontario, Canada. JAMA Pediatr. Le 27 février 2023:e226166. doi : 10.1001/jamapediatrics.2022.6166.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Selon les résultats d’une étude financée par le GTIC publiés dans JAMA Pediatrics, le risque de myocardite ou de péricardite après l’administration du vaccin à ARNm monovalent de Pfizer-BioNTech aux adolescents varie en fonction de l’âge et du sexe. Certaines données probantes indiquent une augmentation du risque lors d’un intervalle plus court entre les première et deuxième doses. Cependant, le risque que l’un de ces événements se produise demeure très rare (moins de 0,01 % chez les 12 à 15 ans et moins de 0,1 % chez les 16 et 17 ans), aucun décès n’a été déclaré, et il faut évaluer ce risque en fonction des avantages de la vaccination. L’étude, qui était une collaboration du Dr Jeffrey Kwong, de l’Université de Toronto, et des membres de l’équipe de surveillance des vaccins de Santé publique Ontario, a puisé dans les données sur les manifestations cliniques inhabituelles (MCI) amassées dans le cadre de la surveillance systématique de l’innocuité vaccinale en Ontario et dans les données administratives de l’ICES.

Faits saillants

  • Environ 1,65 million de doses du vaccin de Pfizer-BioNTech ont été administrées entre le 14 décembre 2020 et le 21 novembre 2021 en Ontario, y compris 77 cas de myocardite ou de péricardite pendant la période de l’étude chez les 12 à 17 ans qui respectaient les critères d’inclusion.
  • De ces 77 adolescents (âge moyen de 15 ans, 63 de sexe masculin), 26 ont contracté une myocardite ou une péricardite après la première dose, et 51 après la deuxième dose.
  • Chez les 26 qui ont contracté une myocardite ou une péricardite après la première dose, cinq avaient été atteints d’une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée par un test PCR, et l’intervalle médian était de 162 jours entre l’infection et la vaccination. Chez ceux dont l’événement a été déclaré après la deuxième dose, aucun n’a été atteint d’une infection par le SRAS-CoV-2 confirmée auparavant. Aucun de ceux qui ont souffert d’un événement déclaré avant l’une ou l’autre des doses n’avait souffert d’une myocardite ou d’une péricardite auparavant.
  • Dans l’ensemble, 74 personnes (96,1 %) qui ont subi un événement ont été évaluées à l’urgence, et 34 d’entre elles (44,2 %) ont été hospitalisées (durée médiane de l’hospitalisation, un jour).
  • À la présentation clinique, les symptômes incluaient des douleurs thoraciques (74), un essoufflement (33), des symptômes gastro-intestinaux (p. ex., nausées, vomissements; 23), de la fièvre (14) et des palpitations (13). Les symptômes étaient semblables, que le diagnostic soit une myocardite, une péricardite ou une myopéricardite ou une périmyocardite.
  • La majorité (57) a reçu seulement un traitement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, et 11 n’ont eu besoin d’aucun traitement. Deux personnes ont été admises à l’unité de soins intensifs.
  • L’incidence déclarée la plus élevée a été observée chez les jeunes hommes de 16 à 17 ans après la deuxième dose (15,7 cas sur 100 000 doses administrées). Le taux déclaré était plus marqué chez les personnes dont l’intervalle était court (c’est-à-dire 30 jours ou moins) entre les doses (21,3 cas sur 100 000 doses administrées).

Les résultats indiquent que, dans l’ensemble, l’incidence déclarée de myocardite ou de péricardite était très rare après l’administration du vaccin de Pfizer (c’est-à-dire moins de 0,01 % d’après les définitions standards de la pharmacovigilance) chez les adolescents. Même si l’incidence de myocardite ou de péricardite était plus marquée chez les personnes de 16 à 17 ans que chez celles de 12 à 15 ans, ce résultat demeurait très rare (c’est-à-dire moins de 0,1 %).