Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Asamoah-Boaheng M, Grunau B, Karim ME, Jassem AN, Bolster J, Marquez AC, Scheuermeyer FX, Goldfarb DM. Are higher antibody levels against seasonal human coronaviruses associated with a more robust humoral immune response after SARS-CoV-2 vaccination? Front Immunol. Le 8 septembre 2022;13:954093. doi : https://doi.org/10.3389/fimmu.2022.954093.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Les résultats d’une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Frontiers Immunology font ressortir l’interaction entre la vaccination contre la COVID-19, l’immunité préexistante aux coronavirus endémiques humains (CoVH) courants et la réponse immunitaire au SRAS-CoV-2 qui en découle. Notamment, des taux d’anticorps IgG antispiculaires plus élevés contre le CoVH-229E et le CoVH-NL63 en début d’étude étaient associés à des taux d’anticorps IgG antispiculaires accrus contre le SRAS-CoV-2. Cette étude était dirigée par Michael Asamoah-Boaheng, le Dr David Goldfarb et le Dr Brian Grunau de l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec la Pre Agatha Jassem du BC Centre for Disease Control.

Au sein d’une cohorte d’ambulanciers paramédicaux vaccinés et non vaccinés, les auteurs ont examiné la réactivité croiséeTout anticorps dirigé contre un antigène donné qui réussit à se lier à un autre antigène. entre les anticorps IgG antispiculaires contre le SRAS-CoV-2 et quatre coronavirus endémiques courants (les coronavirus alpha CoVH-229E et CoVH-NL63, et les coronavirus bêta CoVH-HKU1 et CoVH-OC43). Les auteurs ont d’abord comparé les prélèvements des participants vaccinés à ceux des participants non vaccinés pour déterminer quels taux d’anticorps du CoVH étaient touchés par la vaccination. Ils ont établi un modèle de l’association entre les taux IgG antiscipiculaires de chaque souche du CoVH et du SRAS-CoV-2. Parmi les CoVH pour lesquels des anticorps étaient touchés par la vaccination, les auteurs ont exploré la corrélation entre le CoVH après la vaccination et les taux d’anticorps du SRAS-CoV-2.

Faits saillants

  • Chez les patients qui n’avaient pas déjà contracté la COVID-19, on constatait des différences importantes entre les participants vaccinés et non vaccinés contre la COVID-19 à l’égard des anticorps antispiculaires du CoVH-HKU1 et du CoVH-OC43.
  • Cependant, les taux d’anticorps antispiculaires du CoVH-229E et du CoVH-NL63 étaient semblables, ce qui indique que la vaccination n’avait pas d’effet sur ces valeurs de référence.
  • Ainsi, les anticorps produits par le vaccin contre la COVID-19 réagissent au spicule du CoVH des coronavirus bêta qui sont plus étroitement liés au SRAS-CoV-2.
  • Chez les participants vaccinés contre la COVID-19, des taux de référence des anticorps IgG antispiculaires du CoVH-229E et du CoVH-NL63 plus élevés étaient associés à une augmentation des anticorps IgG antispiculaires du SRAS-COV-2. Ainsi, l’immunité préexistante à ces coronavirus courants peut renforcer la réponse immunitaire produite par la vaccination contre le SRAS-CoV-2.

Dans l’ensemble, l’étude révèle qu’une immunité préexistante à des coronavirus particuliers peut stimuler les réponses immunitaires au vaccin contre la COVID-19. Ces observations ont des conséquences importantes, car les coronavirus fréquents recommencent à circuler depuis l’arrêt des interventions non pharmaceutiques, telles que le port du masque et le lavage des mains. Si on comprend les répercussions de la réexposition à ces virus sur l’immunité au SRAS-CoV-2, on contribuera à éclairer les stratégies sanitaires et les efforts de vaccination.

La population à l’étude se composait de 1 510 participants à l’étude de cohorte d’observation COVID-19 Occupational Risks, Seroprevalence, and Immunity among Paramedics in Canada (CORSIP, ou risques professionnels, séroprévalence et immunité liés à la COVID-19 chez les membres du personnel paramédical du Canada), qui est une étude longitudinale sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 et les risques d’exposition professionnelle chez les ambulanciers paramédicaux (de 19 ans et plus) qui travaillent en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, en Saskatchewan et au Manitoba. Les participants ont remis des échantillons de sang à leur inscription, des données provenant de questionnaires et les résultats de tous les tests par amplification en chaîne par polymérase (PCR) du SRAS-CoV-2, des tests d’antigène rapides et des vaccins.