Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Reicherz F, Xu RY, Abu-Raya B, Majdoubi A, Michalski C, Golding L, Stojic A, Vineta M, Granoski M, Cieslak Z, Chacko A, Desai N, Sekirov I, Marchant DJ, Lavoie PM. Waning immunity against respiratory syncytial virus during the COVID-19 pandemic. Journal of Infectious Diseases. Le 7 mai 2022. doi : org/10.1093/infdis/jiac192.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Alors qu’on signale en moyenne 1 450 cas de virus respiratoire syncytial (VRS) chaque année en Colombie-Britannique, seuls cinq cas ont été signalés dans la province en 2020-2021, en grande partie en raison des interactions considérablement réduites pendant que les confinements provinciaux étaient en vigueur. Selon un article publié dans le Journal of Infectious Diseases, le Dr Pascal Lavoie et son équipe de l’Université de la Colombie-Britannique ont découvert que les nourrissons et les femmes en âge de procréer ont présenté une perte considérable d’anticorps contre le VRS au bout d’un an de pandémie de COVID-19. Les facteurs contributifs probables incluent l’affaiblissement naturel de l’immunité au VRS et l’absence d’exposition au virus à cause des mesures d’atténuation des risques imposés par la pandémie. Ces résultats ont des conséquences importantes sur la récente résurgence d’infections par le VRS.

Le virus respiratoire syncytial est une infection virale responsable d’une maladie respiratoire saisonnière, particulièrement chez les jeunes enfants et les nourrissons. Les symptômes comprennent une congestion et une inflammation des poumons et des voies respiratoires supérieures.

Faits saillants

  • Environ 15 fois moins d’anticorps reconnaissaient le VRS chez les nourrissons échantillonnés en 2021 que chez ceux échantillonnés en 2020.
  • Le taux de neutralisation par le VRS était 3,4 fois plus bas chez les nourrissons échantillonnés en 2021 que chez ceux qui l’avaient été l’année précédente, même après correction pour tenir compte de l’âge.
  • Les taux d’anticorps contre le VRS chez les femmes en âge de procréer (de 18 à 51 ans) étaient plus faibles en 2021 que ceux échantillonnés en 2020, mais n’étaient pas significativement différents de ceux échantillonnés chez des femmes en 2018 et en 2019.
  • Les capacités de neutralisation des anticorps contre le VRS étaient douze fois moins élevées chez les femmes échantillonnées en 2021 que chez celles qui l’avaient été en 2020, et considérablement plus faibles que celles observées en 2018 et 2019.
  • Plus particulièrement, les réponses des lymphocytes T spécifiques au VRS n’étaient pas tellement différentes entre 2020 et 2021 chez les femmes en âge de procréer.

Les auteurs postulent que la baisse des anticorps contre le VRS et leur capacité réduite à neutraliser le virus seraient attribuables à une combinaison d’affaiblissement naturel de l’immunité au fil du temps et d’absence d’exposition au virus à cause des mesures d’atténuation imposées par la pandémie, comme les fermetures d’écoles et de milieux de garde, la distanciation physique et le port du masque. Ils avancent également qu’une exposition continue au virus peut être nécessaire pour maintenir une immunité au VRS.

Les échantillons de sang ont été prélevés chez des femmes en âge de procréer pendant la première année de la pandémie (de février à mai 2020), puis de nouveau pendant la deuxième année (de mai à juin 2021). Des prélèvements ont également été recueillis entre juillet et août auprès de nourrissons nés après le 31 mars 2019 (pour les échantillons de 2020) et entre avril et juin pour ceux nés après le 31 mars 2020 (pour les échantillons de 2021).