Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :

Bettinger JA, Irvine MA, Shulha HP, Valiquette L, Muller MP, Vanderkooi OG, Kellner JD, Top KA, Sadarangani M, McGeer A, Isenor JE, Marty K, Soe P, De Serres G; Réseau canadien de recherche sur l’immunisation. Adverse Events Following Immunization with mRNA and Viral Vector Vaccines in Individuals with Previous SARS-CoV-2 Infection from the Canadian National Vaccine Safety Network. Clin Infect Dis. Le 31 octobre 2022:ciac852. doi : 10.1093/cid/ciac852.

Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.

Une étude financée par le GTIC et le Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (RCRI) publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases démontre que les adultes qui avaient déjà souffert d’une infection par le SRAS-CoV-2 modérée ou grave étaient plus susceptibles de ressentir des effets secondaires après leur première dose de vaccin. Plus précisément, ils étaient plus susceptibles d’éprouver un événement de santé suffisant pour nuire à leurs activités régulières ou pour devoir se soumettre à une évaluation médicale dans la semaine suivant chacune de leurs trois premières doses de vaccin. Cette étude était dirigée par la Dre Julie Bettinger, du BC Children’s Hospital.

Au total, 2,6 % des personnes vaccinées à l’étude (18 127 sur 684 998) ont déclaré avoir été infectées par le SRAS-CoV-2 auparavant, soit en moyenne quatre mois avant la vaccination.

Faits saillants

  • Les personnes qui avaient été atteintes d’une COVID-19 modérée (alitement) à grave (hospitalisation) auparavant risquaient davantage de vivre un événement de santé les empêchant de vaquer à leurs activités quotidiennes (c’est-à-dire les obligeant à s’absenter du travail ou à consulter) après leur première dose de vaccin.
  • Après la première dose de vaccin, des événements assez graves pour empêcher les activités quotidiennes, entraîner un absentéisme de l’école ou du travail ou justifier une consultation médicale ont été observés à l’administration des trois types de vaccin (Pfizer, Moderna et AstraZeneca) à un taux de 12 % à 16 % chez les personnes qui avaient été infectées auparavant, par rapport à 3 % à 12 % chez les personnes qui ne l’avaient pas été. Toutefois, un plus fort pourcentage de participants infectés auparavant a signalé avoir ressenti des effets indésirables graves découlant de la vaccination (consultation à l’urgence ou hospitalisation), ce qui correspond à 0,6 % à 0,7 % chez les participants qui avaient été infectés auparavant, par rapport à 0,2 % à 0,5 % chez les participants qui ne l’avaient pas été.
  • Après les deuxième ou troisième doses de vaccin, les effets indésirables associés à une infection antérieure étaient plus élevés, mais moins qu’après la première dose.
  • Les personnes qui avaient été atteintes d’une infection légère ou asymptomatique auparavant n’ont pas ressenti plus d’effets secondaires qui les interrompaient dans leur quotidien après l’une ou l’autre des doses de vaccin.

Les chercheurs ont conclu que, après trois doses de vaccin, les événements de santé qui empêchaient les participants de vaquer à leurs activités quotidiennes ou les obligeaient à obtenir des soins médicaux étaient plus susceptibles de se manifester dans la première semaine suivant le début de la vaccination contre la COVID-19 chez ceux qui avaient été atteints d’une infection modérée ou grave par le SRAS-CoV-2 avant la vaccination. Ces événements étaient plus fréquents après l’administration du vaccin de Moderna que de Pfizer, quelle que soit le nombre de doses reçues. La même association n’était pas observée chez ceux qui avaient été atteints d’une infection légère ou asymptomatique. Les chercheurs recommandent que les dispensateurs de soins donnent des conseils supplémentaires sur les effets indésirables anticipés lorsqu’ils vaccinent des personnes qui ont été atteintes d’une infection par le SRAS-CoV-2 auparavant.

L’étude a permis d’évaluer 684 998 participants vaccinés recrutés en Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique, en Alberta, en Nouvelle-Écosse, au Yukon et à l’Île-du-Prince-Édouard. Ces provinces représentent plus de 75 % de la population canadienne. Au 27 novembre 2021, tous les participants avaient reçu leur première dose : 369 406 ont reçu le vaccin de Pfizer, 201 314, celui de Moderna, et 113 127, celui d’AstraZeneca. Une période médiane de deux mois s’est écoulée entre la première et la deuxième dose. Au 20 février 2022, 120 758 participants vaccinés avaient rempli leur sondage suivant la troisième dose. Ainsi, 43 755 avaient reçu le vaccin de Pfizer et 76 795, celui de Moderna. L’intervalle entre les deuxième et troisième doses était d’au moins six mois, conformément aux directives provinciales.